Un romancier condamné à deux mois de prison avec sursis
Le tribunal de première instance de Ouarzazate a condamné Aziz Benhaddouch, professeur de philosophie et romancier, à une peine de 2 mois de prison avec sursis et d'une amende de 1.000 DH assortie de 20.000 DH de dommages et intérêts. Cette affaire inquiète les militants associatifs, qui y voient une atteinte à la liberté de création.
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Amine Belghazi
Le 9 août 2016 à 17h38
Modifié 9 août 2016 à 17h38Le tribunal de première instance de Ouarzazate a condamné Aziz Benhaddouch, professeur de philosophie et romancier, à une peine de 2 mois de prison avec sursis et d'une amende de 1.000 DH assortie de 20.000 DH de dommages et intérêts. Cette affaire inquiète les militants associatifs, qui y voient une atteinte à la liberté de création.
Ecrit il y a huit ans et publié en 2014, le roman de Aziz Benhaddouch intitulé "L'île des hommes" raconte l'histoire de familles vivant dans des régions reculées du Royaume et qui ne déclarent pas le décès de leurs enfants aux autorités, afin de continuer de bénéficier des allocations. Le livre raconte également l'histoire d'enfants inscrits dans les livrets de famille de leurs proches pour que ces derniers puissent bénéficier de ces mêmes allocations. Cette situation, comme le décrit l'auteur du roman, a créé de nombreux conflits liés à l'héritage et à la succession.
Dans le roman, l'auteur ajoute une précision pour se décharger de toute responsabilité, dans le cas d'une similitude avec un cas réel.
Pourtant, le récit de l'histoire a fortement déplu à l'une des familles du village de Taznakht. Des individus ont physiquement attaqué Aziz Benhaddouch, lui causant des blessures à la tête. L'un d'eux, identifié par la victime, a été arrêté et condamné à 1 mois de prison ferme.
Deux personnes, appartenant à la même famille des agresseurs ont ensuite porté plainte contre l'auteur pour diffamation, et ce en raison des éléments cités dans son livre présentant de nombreuses similitudes avec leur histoire. L'auteur a été convoqué à cinq reprises en audience au tribunal de première instance de Ouarzazate avant d'être condamné mardi 2 août 2016 à une peine de 2 mois de prison avec sursis et d'une amende de 1.000 dirhams, en plus d'une compensation civile d'un montant de 20.000 dirhams.
Cette condamnation inquiète la société civile, qui y voit une violation de la liberté de création. A ce propos, l'association Bayt Al Hikma précise, dans un communiqué publié en début de semaine que "cette affaire est une violation de la Constitution marocaine, qui garantit la liberté de pensée et de création" et appelle à l'annulation des poursuites contre Aziz Benhaddouch.
De son côté, l'Organisation pour les libertés d'expression et des médias (Hatim) s'engage à soutenir l'auteur en appel.