Présent à Tanger au 1er colloque de la grande vitesse ferroviaire au Maroc qui s’est ouvert ce jeudi  26 mai, le DG de l’ONCF M. Khlie a indiqué que les tarifs seront fixés selon les règles du yield management.

Cela signifie qu’il n’y aura pas de tarifs fixes et communs à tous les départs de trains comme c’est le cas aujourd’hui, mais que le tarif dépendra du taux de remplissage des voitures et de la date choisie par le client. L’expression anglaise peut se traduire par tarification en temps réel ou tarification différenciée, sachant que l’objectif est l’optimisation des capacités de remplissage et des revenus.

Un train toutes les heures dès juin 2018

M. Khlie a indiqué à une question de Médias 24 sur le sujet que "Pour atteindre l’objectif de six millions de passagers par an, il y aura un départ à chaque heure de Casablanca et de Tanger, avec l’objectif d’atteindre un taux de remplissage moyen des trains de 70%. Chaque train aura une capacité allant de 532 à 1.064 places". 15 départs quotidiens dans chaque sens sont normalement prévus lorsque l’activité atteindra son rythme de croisière, un délai non précisé.

Selon M. Khlie, cela signifie qu’ "il restera des trains et des créneaux horaires sur lesquels les tarifs du TGV seront proches des tarifs actuels. L’objectif est de faire en sorte que tout un chacun puisse acheter son ticket". C’est le système de gestion utilisé dans l’aérien depuis les années 2000. Il s’agit de gérer de manière plus précise l’offre et la demande. M. Khlie a toutefois reconnu que "Le système est assez lourd ; nous démarrerons les ventes six mois avant l’entrée en service du TGV, pour que les gens puissent réserver à l’avance".

Un kilomètre de rail par jour

Avant cette matinée du jeudi 26 mai, Inaki Barron et Michel Leboeuf, deuxs experts de l’UIC, l’Union internationale des chemins de fer, ont tenté  de répondre à la question de savoir si "Le TGV était un train pour les riches." Prenant les exemples chinois et américains, les deux experts ont tenté de réfuter cette idée. La Chine dispose d’un réseau de 19.000 km, alors qu’aux Etats-Unis il existe seulement un projet entre Boston et Washington "bien que les différences de revenus soient très importantes". Le revenu par habitant est de 55.000 dollars en Amérique (The Economist, 2015) et de 8.500 dollars en Chine.

Cet exemple, évident au premier abord, fait toutefois l’impasse sur le fait que depuis 50 ans, les lobbies de l’automobile américains sont très actifs pour décourager l’investissement dans le ferroviaire et le transport public, afin d’encourager l’usage du transport individuel et de la voiture.

S’agissant de la date d’entrée en service du TGV, désormais fixée officiellement au "premier semestre 2018», M. Khlie a indiqué que «les travaux sont avancés à 80% et que les essais techniques des rames sur les voies de la ligne à grande vitesse (LGV) démarreront à fin 2017". 30 km sur les 200 km de la LGV sont entièrement achevés à ce jour et les essais de rames TGV sur les rails conventionnels ont commencé. "Nous posons actuellement un kilomètre de rail chaque jour et 100 kilomètres de ligne seront fin prêts en février-mars 2017", a précisé M. Khlie. "La particularité de notre projet est que nous en sommes à la première LGV au Maroc, ainsi qu'aux premiers TGV. Il y a de nombreux tests et homologations à effectuer".