Pourquoi Yassine Mansouri était présent à la convocation de l’ambassadeur US aux AE

La présence du patron de la DGED lors de la convocation de l’ambassadeur Dwight Bush au ministère des Affaires étrangères a été très remarquée. Que faisait-il dans cette réunion censée sermonner diplomatiquement la première puissance mondiale? 

Pourquoi Yassine Mansouri était présent à la convocation de l’ambassadeur US aux AE

Le 19 mai 2016 à 16h33

Modifié 19 mai 2016 à 16h33

La présence du patron de la DGED lors de la convocation de l’ambassadeur Dwight Bush au ministère des Affaires étrangères a été très remarquée. Que faisait-il dans cette réunion censée sermonner diplomatiquement la première puissance mondiale? 

L’ambassadeur américain a été reçu mercredi 18 mai par Nasser Bourita, ministre délégué aux Affaires étrangères, accompagné du directeur de la Direction générale des études et de la documentation Yassine Mansouri, après la dénonciation marocaine du contenu du rapport du Département d’Etat.

Survenue au lendemain de la publication d’un communiqué du ministère de l’Intérieur qualifiant le rapport de "mensonger et de scandaleux", cette convocation a été perçue comme la poursuite de l’escalade diplomatique ayant démarré avec la trahison américaine à l’ONU sur le dossier du Sahara.

Selon un haut responsable sécuritaire marocain, joint par Médias 24, l’initiative de le convoquer n’a pas pu être prise au niveau du ministère des Affaires étrangères et de la coopération. "Ni Bourita ni Mezouar ne sont habilités à convoquer le représentant de la première puissance mondiale pour le sermonner. L’injustice faite au Maroc a nécessité une réaction en haut lieu pour remettre les pendules à l’heure, avec un département d’Etat qui n’a jamais porté le Royaume dans son cœur."

Notre interlocuteur, qui connaît bien le département de John Kerry, affirme que la présence du chef du contre-espionnage lors de la convocation de l’ambassadeur américain au MAEC s’explique par sa capacité professionnelle et humaine à réfuter objectivement les critiques américaines infondées.

"Yassine Mansouri est mieux placé que quiconque pour démonter les allégations d’atteintes aux droits de l’homme contenues dans le rapport. C’est certainement sa connaissance des dossiers et son éloquence qui sont à l’origine de son casting pour recevoir Dwight Bush."

La décision de le choisir à la place de Abdellatif Hammouchi, chef de la DGST, s’expliquerait surtout par sa proximité et les liens qu’il a su tisser avec la CIA depuis sa prise de fonctions à la DGED en 2005.

Contrairement à ce que certains pensent, sa présence n’est pas liée à une tentative d’intimidation, car même si le Maroc est un allié stratégique, la 1re puissance mondiale n’a que des intérêts et pas d’amis qui peuvent la faire plier ou l’impressionner.

Les raisons de sa participation au tête-à-tête entre le ministre délégué et l’ambassadeur américain sont donc d’ordre pratique, pour lui permettre de produire des preuves démentant le rapport US.

Au-delà des considérations formelles, l’engagement en pleine lumière de cet homme de l’ombre procèderait d’une volonté de transmettre un message subliminal aux équipes du State Department (SD).  

"Par sa présence, il a laissé entendre que le SD devait tenir compte du fait que le Maroc avait d’excellentes relations avec les trois autres centres de décision (Maison Blanche, Pentagone, CIA) que comptent les Etats-Unis. Un avertissement pour que ce département cesse de l’accabler injustement et sacrifie la défense de la sécurité mutuelle", précise notre expert.

Notre source soutient que les turbulences actuelles entre le Maroc et les Etats-Unis proviennent uniquement des équipes démocrates du Département d’Etat, qui ont toujours été antimonarchistes.

D’après lui, s’il est peu probable que le prochain rapport américain tienne compte de la mise au point marocaine, cela n’empêchera plus le Maroc de faire entendre ses protestations comme n’a pas hésité à le faire le Roi lors de son discours critique à Ryad.

Même si défier les USA peut paraître risqué pour un petit pays, les autorités jouent la carte de la fin du mandat des équipes d'Obama et misent à la fois sur sa coopération unique avec les services américains et sur l’éventuelle victoire de Hillary Clinton, réputée proche du Royaume.

Malgré le fait que John Kirby, porte-parole du SD, ait affirmé, mardi 17 mai, qu’il maintenait les allégations de son rapport, l’ambassadeur à Rabat a préféré juste avant sa réunion avec Bourita et Mansouri mettre en exergue la coopération sécuritaire exemplaire existant entre le Maroc et les USA.

Notre homme de l’ombre conclut que le SD ne publiera sans doute pas de communiqué après la convocation de son ambassadeur, pour ne pas alimenter la polémique qui s’éternise depuis la découverte par les Marocains de son soutien déguisé aux positions anti-marocaines de Ban Ki-moon. 

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