Le Maroc perd une place dans le nouveau classement RSF
Reporters sans frontières (RSF) a publié son rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse dans le monde. Le royaume y est accusé de dégradation lente et régulière de ses libertés médiatiques.
Le Maroc perd une place dans le nouveau classement RSF
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Samir El Ouardighi
Le 21 avril 2016 à 8h40
Modifié 11 avril 2021 à 2h38Reporters sans frontières (RSF) a publié son rapport annuel sur l’état de la liberté de la presse dans le monde. Le royaume y est accusé de dégradation lente et régulière de ses libertés médiatiques.
Dans le rapport 2015, le Maroc perd une place par rapport à l’année dernière, en occupant la 131e marche du classement de 180 pays, devancé par la Tunisie qui occupe le 96e rang et derrière l’Algérie qui est à la 129e place.
L’ONG relève une lente mais régulière dégradation des libertés de la presse, "avec des autorités qui resserrent de plus en plus l’étau pour dissuader les médias de traiter les sujets hautement sensibles."
Le rapport cite les freins mis au travail des journalistes marocains, obligés de s’auto-censurer sur certains sujets à cause des trois lignes rouges que sont l’Islam, l’intégrité territoriale et la monarchie.
Selon l’ONG, les confrères étrangers sont de moins en moins épargnés par les autorités marocaines, qui multiplient leurs expulsions pour cause de défaut d’autorisation de tournage.
Si la loi prévoit son obtention auprès du ministère de la Communication, la longueur des procédures décourage souvent les équipes étrangères, qui préfèrent s’en passer et tourner clandestinement.
Hormis les atteintes à la profession de journaliste, RSF condamne également le projet de code de la presse, dont les "quelques maigres progrès risquent de devenir obsolètes, face aux amendements introduits dans le code pénal, visant clairement à limiter le droit d'information des journalistes."
Souvent accusée de partialité par Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, l’ONG prétend effectuer son travail d’évaluation grâce à une méthodologie "indiscutable", qui se veut transparente.
Selon l’organisme, elle s’articule autour des indicateurs suivants: niveau des exactions, étendue du pluralisme, cadre légal, indépendance des médias, environnement et autocensure, transparence et qualité des infrastructures soutenant la production de l’information.
Rappelons qu’un livre du journaliste Maxime Vivas intitulé "La face cachée de Reporters sans frontières" (2007) avait dénoncé les attaques sélectives de l’ONG (acharnement contre l’ancien président Hugo Chavez et silence radio sur les bavures de l’armée américaine en Irak) et des financements occultes grevant sa crédibilité.
RSF conclut que l’évolution actuelle dans le monde témoigne d’un "climat de peur généralisée et de tensions, qui entraîne une haine croissante du débat et du pluralisme, un verrouillage des médias par des gouvernements en pleine dérive autoritaire et liberticide et l’emprise grandissante d’intérêts particuliers sur l’information dans le secteur privé."
Les meilleurs élèves restent comme chaque année les pays scandinaves, qui s’adjugent 4 places dans le top dix de ce classement (Finlande, Hollande, Norvège, Danemark, Nouvelle Zélande, Costa Rica, Suisse, Suède, Irlande et Jamaïque).
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!