Débat. L'ONG Azetta met en garde contre l'instrumentalisation politique de la cause amazighe

Le Réseau amazigh pour la citoyenneté-Azetta est une ONG membre du Congrès mondial amazigh. Son ancien président et membre actuel du bureau exécutif, Youssef Laarj revient pour Médias 24 sur les limites de l'officialisation et de la reconnaissance de la langue amazighe au Maroc.

Débat. L'ONG Azetta met en garde contre l'instrumentalisation politique de la cause amazighe

Le 4 février 2016 à 15h10

Modifié 4 février 2016 à 15h10

Le Réseau amazigh pour la citoyenneté-Azetta est une ONG membre du Congrès mondial amazigh. Son ancien président et membre actuel du bureau exécutif, Youssef Laarj revient pour Médias 24 sur les limites de l'officialisation et de la reconnaissance de la langue amazighe au Maroc.

Le militant et acteur associatif estime qu'il existe un système à deux vitesses. La prise de conscience rapide de la société par rapport à la question de l'amazighité contraste avec le retard, voire la lenteur et LE manque d'enthousiasme du gouvernement.

"La situation de l'amazighité au Maroc était catastrophique avant l'année 2011, aucun cadre juridique ne permettait aux institutionnels de prendre en charge le dossier à cette époque. Après l'adoption de la Constitution 2011 et la reconnaissance du statut officiel de la langue amazighe, le gouvernement a fait preuve de laxisme quant à la concrétisation de cette reconnaissance, en retardant l'adoption des lois organiques adéquates. Au final, la langue amazighe continue à vivre la même situation que sous la Constitution de 1996," estime Youssef Laarj.

Moins d'une année avant la fin du mandat gouvernemental, le débat public sur la question de la langue n'a toujours pas été ouvert. Plusieurs autres lois ont été adoptées entre temps, sans prendre en considération la particularité culturelle et linguistique des populations amazighophones.

Youssef Laarj explique: "les lois organiques relatives aux communes, provinces et régions n'ont pas pris en considération la gestion des particularités culturelles et linguistiques inhérentes à une grande partie de la population marocaine. Il faut savoir qu'il existe encore aujourd'hui, des zones urbaines ou rurales où la population est majoritairement strictement amazighophone, et qu'il est, de ce fait, nécessaire d'intégrer le paramètre de la particularité linguistique dans les lois adoptées."

Le militant s'inquiète par ailleurs de l'utilisation de la question amazighe à des fins strictement politiciennes. Il nous confie que le réseau amazigh avait élaboré une proposition de loi, rencontré un grand nombre de parlementaires et organisé des journées d'études, afin de promouvoir la cause amazighe.

Le RNI qui faisait alors partie de l'opposition, avait manifesté la volonté de prendre en main le dossier, en élaborant une proposition de loi dans ce sens. Ce projet a été abandonné, après la participation du parti à la deuxième coalition gouvernementale menée par Abdelilah Benkirane, fin 2013.

"Ce même texte est aujourd'hui porté par le PAM" indique Y. Laarj. Le choix du timing laisse planer le doute  sur une instrumentalisation de la cause à des fins électorales.

Notre source poursuit: "Cela fait un an que nous avons contacté le PAM pour leur présenter le texte. Force est de constater qu'il se sont saisis du dossier à la dernière minute."

De manière générale, le réseau amazigh demande l'adoption d'une loi organique qui concrétise la reconnaissance de la langue amazighe et un "toilettage" de l'ensemble des lois qui régissent la vie quotidienne des citoyens, afin d'y intégrer les nouveaux paramètres linguistiques.

En somme, "il faut intégrer l'amazighité dans l'ensemble des dispositions légales et dans l'élaboration des différentes politiques publiques" conclut Youssef Laarj.


 

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