Comment le PPS se prépare aux élections législatives de 2016

Dans un entretien avec notre rédaction, le secrétaire général du PPS dévoile les préparatifs et le positionnement du parti. 

Comment le PPS se prépare aux élections législatives de 2016

Le 29 novembre 2015 à 17h16

Modifié 29 novembre 2015 à 17h16

Dans un entretien avec notre rédaction, le secrétaire général du PPS dévoile les préparatifs et le positionnement du parti. 

Le PPS entend effectuer une percée significative en 2016. 

Avant l’heure, c’est déjà l’heure de se mettre en ordre de marche pour préparer la bataille des législatives avec l’objectif sous-jacent d’apparaître à terme comme l’alternative au PJD.

Le PPS a mis en œuvre une stratégie axée sur la réorganisation de ses structures, la désignation minutieuse de ses candidats et un plan de communication adaptée.

1-Sur le plan organisationnel, le parti du livre commencera par repositionner les tâches des responsables régionaux en fonction du nouveau découpage passé de 16 à 12 régions.

"Pour plus d’efficacité, nous allons restructurer toutes les sections locales et provinciales, et réaffecter les cadres n’ayant pas fait leurs preuves lors des derniers scrutins locaux et régionaux."

Cette dynamique permettra d’ouvrir les portes de l’adhésion au parti et d’encadrer de nouveaux venus pour porter et propager les idées et les valeurs.

"Afin de préparer efficacement le processus électoral, nous multiplierons le nombre de nos structures provinciales car ce type d’élections ne se traite pas au niveau communal mais avec des circonscriptions épousant les contours des provinces."

2-Après la dynamisation des sections locales et provinciales, le comité national chargé des élections commencera à trier puis à choisir les candidats aux élections législative

Il est trop tôt pour finaliser les listes détaillées, mais le PPS va commencer par choisir ses têtes de liste.

"Nous ne pouvons pas attendre le dernier moment pour les désigner car ils doivent démarrer dès maintenant un travail de communiaction et d’élargissement des rangs en faisant preuve de présence pour encadrer les sympathisants dans les douars et quartiers."

Ces têtes de liste seront sélectionnées en fonction de leur engagement, de leur sens de la proximité (régler certains problèmes des habitants) et du soutien de la population.

"Le parti veillera à ce que les profils ne souffrent d’aucun soupçon pouvant mettre en cause leur intégrité. Il n’y aura pas aucun parachuté à moins qu’il n’y ait aucun candidat du cru remplissant toutes les qualités requises pour représenter le parti."

Une fois les candidats désignés, le PPS espère être en position de gagner au moins une cinquantaine de circonscriptions sur les 92 du Maroc, avec 24 à 30 sièges au scrutin direct.

Selon le nombre de sièges obtenus, Benabdellah pense que son parti disposera d’un nombre de voix suffisant pour qu’il y ait un maximum de femmes et de jeunes inclus dans les listes nationales.

Interrogé sur la place que donnera le PPS aux femmes et à la jeunesse, le secrétaire général dit regretter la "réalité politique amère du Maroc en la matière".

"Nous pouvons toujourq promettre que la moitié des circonscriptions seront réservées aux femmes mais nous irions à l’échec électoral dans 99% des cas. Cela ne nous empêchera pas de réserver 10 à 15 circonscriptions pour des têtes de liste femmes."

Malgré sa volonté affichée de contribuer à ce que la parité entre dans les mœurs politiques marocaines, Nabil Benabdellah constate que ce n’est pas possible actuellement.

"Si nous l’appliquions, nous nous condamnerions face à la réalité politique et perdrions au moins 50 circonscriptions car les scrutins de liste requièrent énormément de voix."

Notre interlocuteur estime que si lors des dernières législatives, le PJD n’avait pas obtenu un véritable raz-de-marée en matière de voix, il n’aurait pas eu autant de femmes au parlement car presque aucune n’était positionnée au départ comme tête de liste par son parti.

"Sur les 60 sièges de la liste nationale réservée aux femmes, seules trois d’entre elles étaient placées têtes de liste par leur parti. Il y a donc une difficulté réelle à les faire passer car la mentalité est malheureusement ainsi faite au Maroc."

Il poursuit que son parti continuera à se battre pour faire passer de manière progressive la liste féminine actuellement plafonnée à 60 sièges jusqu’à 50% des 395 sièges de députés.

"Si nos candidats ne sont pas capables d’aller chercher des voix dans les douars et quartiers, ils se feront bouffer par la réalité électorale faite d’achat de voix avec certains partis qui n'hésitent pas à débarquer sur le terrain juste avant le scrutin pour distribuer des billets de 200 dirhams."

La seule possibilité de se distinguer des autres est donc d’avoir des candidats acceptés par la population.

"Si pour la beauté du geste, nous présentons 50% de femmes têtes de liste, le PPS obtiendra 7 sièges de députés, n’aura pas de groupe parlementaire, sera éjecté de la coalition gouvernementale. Il devra vivre, en plus, une traversée du désert de 6 ans."

Selon le secrétaire général, il est moins compliqué d’imposer des jeunes pour devenir tête de liste mais la jeunesse seule ne serait pas obligatoirement un gage de victoire électorale.

"L’engagement partisan de longue date et le potentiel de réservoir de voix sont des vrais facteurs de réussite car on ne peut pas s’improviser candidat juste parce qu’on est jeune."

3-Après avoir fixé le nombre et le mérite des candidats, le troisième axe du travail pré-électoral du PPS consistera à élaborer une stratégie de communication efficace.

"Nous allons repréciser le positionnement des valeurs du parti: autonomie, intégrité, constance dans le jeu des alliances, fidélité aux origines progressistes. Malgré l’alliance avec le PJD, le PPS a montré qu’il est capable de taper du poing sur la table sur des questions de libertés individuelles et de parité (héritage…)."

Le parti du livre compte marteler son message progressiste en déployant tous les outils modernes à travers les réseaux sociaux et des tournées dans tout le pays.

"Nous comptons jouer un rôle moteur pour constituer un pôle capable de contrebalancer l’influence des conservateurs et de contrer la main-mise de certains partis sur le champ politique."

Si Nabil Benabdellah se refuse à livrer un pronostic sur les résultats de son parti aux prochaines législatives, il rappele cependant  qu’en 2011, le PPS avait obtenu 270.000 voix pour 18 sièges de députés et que lors des derniers scrutins de 2015, il a obtenu 423.000 suffrages.

"Même si ce n’est pas exactement le même type de scrutin, nous espérons obtenir environ 400.000 voix ce qui nous fera automatiquement gagner des sièges à la chambre basse."

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