Près d’un an après le scandale du complexe Moulay Abdellah de Rabat, voilà que le ministère de la Jeunesse et des sports et le ministère de l’Equipement, du transport et de la logistique publient les conclusions issues des réunions de chantier tenues par la commission technique conjointe, dans le cadre du projet de mise à niveau du complexe Moulay Abdellah.

Pour faire avec du neuf, 3 sociétés ont été choisis pour la mise à niveau de la pelouse du stade: il s’agit de Socotec, LPEE et Labosport.

Si les conclusions sont pointues sur le plan technique, elles ne répondent pas en revanche à la question que se pose chaque citoyen: Qui est le responsable du scandale? On se demande vraiment à quoi sert le rapport s’il n’arrive pas à nous fournir cette réponse.

Alors qui de Mohamed Ouzzine, ex-ministre de la Jeunesse et des sports, Ibergreen société en charge de poser la pelouse du stade, Valtech, société chargée du drainage, ou de la commission de contrôle du FIFA, est le responsable?

Interrogés par Médias 24, les différentes sociétés sollicitées dans le cadre de l'enquête affirment ne pas avoir participé à l’élaboration du rapport. «Nous n’avons pas participé au diagnostic. Nous n’avons pas encore commencé le travail.»

Quant à la responsabilité du fiasco du dernier Mundialito, les sociétés s’accordent sur un point: La responsabilité est partagée selon elles. «Il est très compliqué de désigner le responsable. La qualité du matériau utilisé est très bonne. C’est essentiellement un problème de drainage, mais celui-ci dépend de beaucoup de paramètres, la conception, l’épaisseur, le nombre de tuyaux, etc. La responsabilité partagée et il est difficile de la limiter», nous confie l’une des sociétés.

On l’a compris, nos sources pointent du doigt, en premier lieu, les deux sociétés en charge de poser la pelouse et du drainage, Ibergreen et Valtech. Mais qu’en est-il de Mohamed Ouzzine? «Il a évidemment une responsabilité quelque part, puisqu’il a choisit les mauvaises personnes. Mais, je ne pense pas qu’il a une responsabilité directe », autrement dit, notre interlocuteur estime que l’ex-ministre ne peut pas tout suivre, mais qu’il a finalement une obligation de résultats, et non pas de moyens.

Voilà, grosso modo, comment se passe le drainage: «Il y a d’abord la conception, puis le cahier des charges pour reprendre tout ce qui est conseillé. Par la suite, on appelle un laboratoire pour voir les matériaux, et le suivi, puis finalement la commission technique de la FIFA vient pour donner son avis».

Voilà pourquoi il est difficile de définir le responsable. La phase de drainage rassemble toutes les parties et il est compliqué de faire porter le chapeau à une personne en particulier. Le mystère du scandale du complexe Moulay Abdellah est loin d’être résolu! 

Et comme Mohand Laensar a démissionné de son poste de ministre de la Jeunesse et des Sports, espérons que Mohamed Ouzzine ne reviendra occuper le fauteuil. Tant qu'il n'y a pas de conclusions précises, indépendantes, et qui le blanchissent, il a intérêt à continuer à se faire oublier.