180 millions d'euros investis dans le Savoy de Marrakech

 Près de 400 chambres dont 130 suites Exécutive et 14 suites Senior, un SPA, plusieurs restaurants dont un marocain et un italien: Le Savoy qui a été inauguré vendredi 18 septembre, par Lahcen Haddad, ministre du Tourisme et Abdessalam Bikrat, Wali de Marrakech-Tensift El Haouz contribue à diversifier l’offre haut de gamme sur la ville ocre.

180 millions d'euros investis dans le Savoy de Marrakech

Le 19 septembre 2015 à 14h38

Modifié 11 avril 2021 à 1h03

 Près de 400 chambres dont 130 suites Exécutive et 14 suites Senior, un SPA, plusieurs restaurants dont un marocain et un italien: Le Savoy qui a été inauguré vendredi 18 septembre, par Lahcen Haddad, ministre du Tourisme et Abdessalam Bikrat, Wali de Marrakech-Tensift El Haouz contribue à diversifier l’offre haut de gamme sur la ville ocre.

La crise, visiblement, ne décourage pas les investisseurs, à l’image de l’égyptien Kamel Abou Aly, propriétaire des lieux, qui a également investi à Fès et à Agadir. A l’occasion de cette inauguration, il a répondu aux questions de Médias 24.

             

             -Médias24 : Avant de parler de l’établissement lui-même, quelques mots sur vous….Vous êtes à la tête de plusieurs établissements en Egypte. Vous possédez désormais plusieurs hôtels au Maroc. Mais vous n’avez pas toujours été PDG, loin de là…

-Kamel Abou Aly : J’ai commencé à travailler très jeune, comme garçon de café, en Suisse: j’avais 12 ans! Puis à l’âge de 25 ans, j’ai pu créer mon premier établissement, un café restaurant, toujours en Suisse. J’avais deux règles en tête: créer des choses qui sortent un peu de l’ordinaire et ne jamais acheter une affaire qui va bien: j’ai toujours acheté des affaires qui allaient très mal et je les ai développées. C’était mon concept de départ.

Puis, en 1990, j’ai acheté un terrain au bord de la mer Rouge en Egypte et j’ai créé mon premier hôtel, avec 700 chambres. Aujourd’hui, j’ai en Egypte 7.500 chambres. J’ai aussi créé des centres d’animation et un centre commercial. Quant au Maroc, on a maintenant 4 établissements.

Kamel Abou Aly, propriétaire de l'établissement

           -Qu’est-ce qui vous a attiré vers le Maroc, la première fois? Le hasard des affaires ou une attache particulière 

-C’est totalement le hasard. De toute façon, dans la vie, tout est une question de hasard, depuis notre naissance. Dans les affaires, c’est la même chose…

Je suis venu pour la première fois au Maroc en 93 pour voir le complexe de la Fantasia «Chez Ali»,  dont tout le monde me parlait, et pour faire la même chose en Egypte. Et puis j’ai réalisé que Marrakech était une ville dans laquelle je me sentais vraiment très bien. J’ai épousé une marocaine, en 96. J’ai 3 enfants qui ont la nationalité marocaine. Et on adore tous Marrakech!

            -Pour parler de l’établissement où nous sommes, Savoy Le Grand Hôtel, ce fut un gros investissement de votre part: vous pouvez nous révéler le chiffre?

-C’est un projet qui m’a coûté énormément d’argent et qui comportait beaucoup de risques au début. A mon avis, aujourd’hui, le risque est derrière nous. On a racheté un hôtel en faillite et on a dû rembourser toutes les dettes. Mais il faut savoir que rembourser des dettes et payer les travaux nécessaires, c’était un gros, très gros investissement: 180 million d’euros !

            -Et cela à un moment où tout ne va pas pour le mieux dans le tourisme à Marrakech et où certains se plaignent d’une baisse de fréquentation. Cela ne vous empêche pas de rester optimiste…

-Mon projet est différent. J’ai le centre commercial Menara Mall qui fonctionne bien; j’ai le Boudha Bar; j’ai même d’autres activités; j’ai un emplacement qui est excellent. Et puis j’ai 368 chambres seulement, ce n’est pas énorme. Mais je vous le redis : il faut toujours acheter quand çà va mal, c’est la base du business. Si tout allait bien, je n’aurais sans doute pas pu acheter cet endroit. Conclusion, oui, il y a des problèmes: c’était donc le bon moment pour investir!

            -Vous parliez du Menara Mall, qui vous appartient également, attenant à l’hôtel: pensez-vous qu’il puisse y avoir une synergie entre l’hôtel et le centre commercial?

-J’ai une vision d’ensemble. Certes le centre commercial et l’hôtel sont deux choses différentes, et en même temps tout est lié. Par exemple, j’ai une grande confiance dans le Boudha Bar, qui est une nouveauté au Maroc, pour lequel j’ai beaucoup investi. Ca va aider l’hôtel, et réciproquement. Je reste par conséquent très optimiste sur le succès de l’ensemble du projet.

            -En Egypte, vous avez créé votre propre école de formation, parce que vous trouviez que le niveau du personnel n’était pas suffisant. Sur ce plan là, que pensez-vous du Maroc? Le personnel est-il au niveau que l’on attend d’établissements internationaux ?

-Je vais être franc: au Maroc, beaucoup de choses doivent changer. Et notamment dans les méthodes de formation, trop vieilles, trop loin des exigences de l’hôtellerie actuelle.

Certes, il y a des hôtels exceptionnels comme le Royal Mansour ou La Mamounia. Mais, en dehors de quelques endroits, il y a beaucoup de lacunes.

Ma politique pour mes établissements: avoir beaucoup de jeunes et leur accorder un maximum de confiance. Ce que je reproche un peu au Maroc, c’est que vous voyez parfois des garçons de café qui ont 60 ans et qui n’ont donc pas évolué.

Cela vient en partie du fait qu’il manque des places de travail. Mais désormais, avec le nombre de chambres sur Marrakech, cela va donner nettement plus de postes de travail et permettre aux jeunes de ne pas rester 10 ou 15 ans au même poste dans le même établissement. En changeant de travail, on découvre autre chose et l’hôtellerie est un monde où il faut voir, il faut renouveler en permanence son savoir. Le Maroc a besoin de renouvèlement!

Une suite de l'hôtel

            -Alors, il vous reste, comme en Egypte, à créer ici votre propre école de formation…

-J’en ai parlé hier soir avec le ministre du tourisme qui souhaiterait que je le fasse. Alors, dans un deuxième temps, je vais sans doute monter une école hôtelière de haut niveau, mais qui devra, financièrement, être accessible à tous.

En Egypte, 800 élèves sont déjà passé par notre école, mais c’est la seule école d’Egypte qui perd de l’argent! Parce que j’ai voulu que les frais à la charge des élèves soient très bas, pour que ceux qui n’ont pas les moyens puissent y entrer. Pour moi, il ne faut pas regarder si tel candidat est riche ou pauvre: il faut regarder son potentiel, sa volonté. Et cette école fonctionne vraiment bien. J’essaierai de faire pareil ici, au Maroc.

            -Si un touriste, une famille, un homme d’affaire ne savait pas où descendre à Marrakech, que lui diriez-vous pour le convaincre de venir ici au Savoy?

- Je dirais: on a fait un hôtel pour tout le monde, pour des individuels, des couples, des familles, des hommes d’affaires. Ils trouveront tout ce dont ils ont besoin: SPA, salles de réunion, très grande piscine. Et cela dans un endroit très bien situé, au cœur de Marrakech

            -Vous avez un effort particulier sur la restauration?

-C’est le numéro 1 de mes préoccupations! Vous savez, les clients ne vous le pardonnent jamais s’ils mangent mal dans un hôtel 5 étoiles. J’ai toujours eu conscience de çà: il faut, en permanence travailler sur la restauration. Et savoir se remettre en question sans arrêt. A tous les niveaux…

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