Les voix s'élèvent contre le service sanitaire obligatoire de deux ans imposé aux futurs étudiants diplômés en médecine. Une mesure annoncée par le ministre de la santé El Houssaine Louardi en avril dernier et qui devrait être adoptée avant la fin de l'année.

Depuis l'annonce de cette réforme, les voix au sein des groupes et coordinations d'étudiants de l'ensemble des facultés de médecine se font entendre.

Actuellement, un mouvement de grève nationale est annoncé. Alae Elaissaoui, coordinateur du conseil des étudiants de médecine de Casablanca, se félicite de la réussite du mouvement des étudiants grévistes: "depuis le mois de juin dernier, nous avons organisé des grèves préventives durant lesquelles nous annoncions notre volonté de mener une grève générale dans le cas où le ministère n'accepterait pas de retirer le projet de loi du service sanitaire obligatoire. Aujourd'hui, notre appel à boycotter l'entrée universitaire a mobilisé énormément de monde."

Et pour cause, une manifestation a été organisée ce vendredi, à l'entrée de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca.

Une occasion de dénoncer également l'état de précarité dans lequel se trouve un grand nombre d'étudiants. "Nous avons voulu marquer les esprits, en vendant journaux, mouchoirs et bouteilles d'eau, afin de montrer qu'il est possible de réunir en une heure de travail précaire, le montant mensuel de la bourse d'étude accordée aux étudiants en médecine, soit la modique somme 110 DH," confie un étudiant gréviste. 

Le même jour, une réunion de crise s'est tenue au siège du ministère de l'enseignement supérieur, en présence du secrétaire général du ministère de la santé et des fonctionnaires des ministères de la santé et de l'enseignement supérieur qui ont rencontré les coordinateurs et représentants des étudiants et des médecins internes.

Cinq heures de discussions et de négociations n'auront pas suffi à trouver un terrain d'entente entre les deux parties, comme l'indique le conseil national des étudiants en médecine du Maroc dans un communiqué publié dans les premières heures de ce samedi.

Face à cette situation d'impasse, les coordinations d'étudiants en médecine maintiennent la grève nationale, et appellent à une marche nationale le 17 septembre à Rabat. Il sera principalement question du retrait du projet de loi du service sanitaire obligatoire, de la revalorisation du montant des bourses d'études accordées, de la création de 7.000 nouveaux postes budgétaires pour les médecins et enfin de rehausser la qualité de la formation dans les facultés de médecine au Maroc.