Manoeuvres en coulisses avant les élections des maires et des présidents de collectivités

Le dernier délai pour les élections des maires et présidents de collectivités, est le 19 septembre. En coulisse, les partis et les candidats s'activent. Mais, il ne serait pas logique que le résultat final aboutisse à une carte politique trop différente de celle du 4 septembre. C'est la crédibilité des élections et de la politique qui est en jeu.

Manoeuvres en coulisses avant les élections des maires et des présidents de collectivités

Le 10 septembre 2015 à 12h02

Modifié 11 avril 2021 à 2h37

Le dernier délai pour les élections des maires et présidents de collectivités, est le 19 septembre. En coulisse, les partis et les candidats s'activent. Mais, il ne serait pas logique que le résultat final aboutisse à une carte politique trop différente de celle du 4 septembre. C'est la crédibilité des élections et de la politique qui est en jeu.

Mercredi 9 septembre, les dernières candidatures pour l’élection, au scrutin indirect, des maires et des présidents des communes et régions, ont été déposées.  La “chasse à l’homme“ a repris et les milieux politiques grouillent de rumeurs concernant les retournements réels ou supposés des uns et des autres.

Le législateur a pourtant fait les choses d’une manière limpide:

-les partis présentent des candidats dûment accrédités au scrutin universel direct (celui du 4 septembre 2015). L’usage de l’argent ainsi que les règles du jeu, notamment en matière de déroulement de la campagne, sont étroitement réglementés. Il y a eu d’ailleurs des violations et des décisions de justice, certes moins nombreuses que par le passé;

-dans les cinq jours suivant le scrutin (au plus tard le 9 septembre), les têtes de listes classés dans les cinq premiers peuvent présenter leurs candidatures à la présidence ou à la mairie;

-dans les 15 jours suivant le scrutin (au plus tard le 19 septembre), l’élection est organisée sur convocation du wali ou du gouvernement;

-entretemps, un candidat qui a été élu au scrutin direct sur investiture d’un parti donné ne peut pas changer de parti. Dès lors que la première candidature, celle du 21 août, a été déposée au nom d'un parti donné, on ne peut plus en changer;

-plus encore, le vote au cours de ces élections des présidents et des aires, ne se fait plus à bulletins secrets. Les conseillers qui ne respecteront pas la consigne de vote du parti seront donc identifiés.

Ce dispositif sera-t-il suffisant? On n’en sait rien pour le moment. Les informations qui nous remontent de différents partis disent le contraire. Différentes sources autorisées dans des partis politiques évoquent une ambiance de “chasse à l’homme“.

Avant le 4 septembre, on “enlevait“ des notables pour les empêcher de basculer dans le camp adverse. Maintenant, on “enlève“ des conseillers. C’est ce que disent nos sources.  Le mot “enlevé“ est cité ici dans son sens figuré: il signifie qu’après avoir conclu un accord avec un conseiller, on le met “au vert“, dans un hôtel ou une résidence, téléphone coupé, pour éviter l’influence de son parti ou ses amis.

Que ces rumeurs soient fondées ou pas, ou seulement en partie, quelques vérités méritent d’être rappelées:

-les électeurs se sont exprimés, leur choix doit être respecté et tout détournement de leur volonté, qu’il soit légal ou pas, posera aussi un problème d’éthique.

-les électeurs se sont exprimés au scrutin direct, pour élire le collège électoral. Deux cas de figure se présentent alors:

*un seul parti obtient la majorité et dans ce cas les jeux sont faits, sauf énorme surprise et retournement (immoral) d’un élu contre son parti ;

*soit aucun parti n’obtient la majorité, et des alliances se font entre différents partis pour constituer une majorité capable de diriger.

N’importe quelle alliance peut-elle être effectuée?

Il y a des limites aux combinaisons possibles. Certaines limites sont posées par la loi, comme la transhumance. D’autres par l’éthique.

Prenons un exemple:

-le président du conseil communal d'Oujda a été désavoué par les électeurs puisqu’il n’obtient que quelques sièges sur les 65 du conseil communal. Est-il démocratiquement et déontologiquement correct qu’il soit réélu président grâce à l’appoint de ses alliés?

S’il le fait, nous sortons de la logique démocratique. Que les partis qui ont la majorité (PAM, Istiqlal, UC, USFP) fassent ce qu'ils veulent de leur majorité, mais ils ne doivent pas reconduire une figure qui a été désavouée. Le plus logique aurait été qu'ils changent de président, qu'ils prennent un autre candidat. Une réelection de Omar Hajira à Oujda sera mal accueillie par la population.

Nous l'écrivons et nous prenons date: ce genre de cas de figure est envisagé par les état-majors des partis. Si cela se confirme, les populations l'accueillerons très mal et un mauvais signal sera donné par les partis qui s'en rendront coupables.

Et pour prendre un exemple extrême, imaginez qu'un Chabat soit réélu maire de Fès?

La population marocaine s’est prononcée, il faut que le verdict des urnes soit respecté. Il ne faudrait pas que par la "persuasion" des uns et des autres, le Maroc se retrouve avec une carte électorale différente de celle qui est sortie des urnes le 4 septembre.

Un rappel des admonestations royales

Pour rappel, voici un extrait du discours royal du 20 aout 2015 au sujet des élections:

Si des citoyens ne s'intéressent pas beaucoup aux élections, et s'ils n'y participent pas, c'est parce que certains élus ne remplissent pas leur devoir comme il se doit, a indiqué par ailleurs, le Souverain qui a rappelé avec force que l'élu se doit de travailler encore plus car "il est responsable des intérêts des gens, et n'exerce pas pour son propre compte".
Le Roi a indiqué, à cet égard, que le vote ne devrait pas favoriser le candidat qui élève la voix plus que les autres ou celui qui distribue quelques dirhams et vend des promesses mensongères, mais plutôt "le candidat qui remplit les conditions de compétence, de crédibilité et de disponibilité à se mettre au service de l'intérêt général".
L'élu est au centre de "la nouvelle révolution" que le Maroc est en train d'entamer, en l'occurrence, la mise en œuvre de la régionalisation avancée, appelée à s'ériger en véritable pilier du Maroc de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale, de la solidarité inter-catégorielle, de la complémentarité et de l'équilibre inter-régionaux.
"Si chaque étape se distingue par ses hommes et ses femmes, la révolution que nous entamons ne se fera que par des élus sincères ayant à cœur, avant toute chose, de servir leur pays et les citoyens qui leur ont accordé leurs suffrages'', a dit le Roi.

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