La Fondation Mohammed V crée 12 centres spécialisés pour répondre aux addictions

Le nouveau centre d’addictologie de la Fondation Mohammed V inauguré samedi dernier à Tanger par le Roi Mohammed VI, ouvre ses portes à toute personne ayant une conduite addictive. La prise en charge est totalement gratuite.

La Fondation Mohammed V crée 12 centres spécialisés pour répondre aux addictions

Le 15 juillet 2015 à 13h59

Modifié 15 juillet 2015 à 13h59

Le nouveau centre d’addictologie de la Fondation Mohammed V inauguré samedi dernier à Tanger par le Roi Mohammed VI, ouvre ses portes à toute personne ayant une conduite addictive. La prise en charge est totalement gratuite.

Il s’agit du 7e centre d’addictologie ouvert par la Fondation au Maroc après ceux de Casablanca, Rabat, Oujda, Nador, Marrakech et Tétouan. Nécessitant une enveloppe budgétaire globale de 5,4 MDH, le centre prendra en charge les toxicomanes à travers des traitements à la fois médicaux et sociaux.  

Joint par Médias 24, Hicham El Abad, directeur à la Fondation Mohammed V, nous explique que cet espace est «ouvert à toute personne addictive. L’accès est libre et la prise en charge est totalement gratuite.» Une bouffée d’air pour les familles, puisque la méthadone par exemple (traitement pour les personnes ayant une dépendance à l'héroïne) coûte 500 DH par mois.

Le traitement diffère d’un patient à l’autre. Il est prescrit au cas par cas et dépend du type de drogue (drogue dure, cocaïne, cannabis, alcool,…) et de l’état du patient.

Construit sur 3.800 m² de superficie, le centre est composé de deux

L’ouverture du centre à Tanger n’est pas fortuite. La ville du détroit présente une forte consommation de drogue, spécialement chez les jeunes, selon M. El Abad. La Fondation effectue donc le choix d’ouvrir un centre selon le degré de prévalence de la drogue dans la ville ainsi que selon la demande. Il y a un pôle médical, comprenant des salles de soins, de consultation en médecine générale, addictologie, psychologie, psychiatrie, un bureau pour la psychothérapie de groupe, quatre salles pour usagers de la méthadone et une pharmacie.

Il y a aussi un pôle communautaire, abritant un espace de convivialité, une bibliothèque-salle de lecture, une salle polyvalente (projection, arts plastiques musique), une salle d’informatique et une autre de sport et un bureau pour les associations.

Au niveau du personnel, celui-ci sera constitué d’un médecin généraliste formé en addictologie, d'un psychiatre, d'un psychologue, d'une assistante sociale et d'une infirmière spécialisée en méthadone.

Cinq autres centres d’addictologie ouvriront leurs portes prochainement pour porter le total à 12 centres dans le royaume, à Fès, Meknès, Chefchaouen, Al-Hoceima, et à Agadir. L'ensemble du programme nécessite un investissement de 60,4 MDH.

Les centres d’addictologie sont «d’une grande efficacité et apportent des résultats très satisfaisants» selon le Dr Abad.

Les hommes beaucoup plus addictifs que les femmes

Au cours des dix dernières années, plusieurs enquêtes ont été réalisées en population générale et spécifique, selon le rapport de 2014 de l’ONDA (Observatoire national des drogues et addictions):

La première étude avait été réalisée par le ministère de la Santé en 2003, au niveau de la population générale, sur la prévalence des troubles mentaux des toxicomanes.

L'enquête réalisée sur 6.000 personnes de 15 ans et plus, représentatif de la population marocaine ont montré que la prévalence de l’usage de substances psychoactives était de 4,8 %, celle de l’abus d’alcool de 2%, et celle de la dépendance alcoolique était de 1,4%.

Pour ce qui est de la prévalence de l’abus de substances, elle était de 3,3%, alors que la dépendance était de 2,8%, quel que soit le produit ou le mode de consommation.

L’abus et la dépendance aux substances, dont l’alcool, était l’apanage des hommes (une femme pour 10 hommes).

Au niveau de l’usage des drogues, le cannabis est le type qui était le plus utilisé. Les sédatifs, quant à eux, se situent au second rang, suivi de la cocaïne, des solvants, et enfin des opiacés.

Le tabac et le narguilé les plus consommés chez les élèves

En 2006, une enquête avait été menée par le Medspad (Mediterranean school survey project on alcohol and other drrugs) en milieu scolaire.

Réalisée sur un échantillon de 2.139 élèves, l’enquête a montré que le tabac est la substance la plus consommée chez les élèves de 15 à 17 ans.

La consommation diffère en ce qui concerne les deux sexes. Chez les garçons, la prévalence  de l’alcool était de 16,6%, celle du cannabis de 12,5% et des psychotropes de 9,5%.

Les filles consommaient les psychotropes dans 8,4% des cas, puis l’alcool dans 4,7% des cas, et le cannabis venait en dernier (1,5% des cas).

La consommation d’autres drogues, comme la cocaïne, était déclarée chez 1,4% des élèves.

En 2009, Medspad avait réalisé une nouvelle enquête. La nouveauté était le narguilé (chicha) qui avait pris la première place devant le tabac.  

En 2013, l’enquête Medspad avait révélé une réduction des chiffres de prévalence pour le tabac, l’alcool et le cannabis chez les 15-17 ans. Ceux des psychotropes avaient en revanche augmenté.

Une offre de soins toujours insuffisante

Le Maroc porte désormais beaucoup plus d'intérêt pmour le traitement de l'addictologie, comme en attestent les ressources humaines formées en avril 2014, comportant: 6 équipes formées en atière d'intervention de proximité, 53 médecins addictologues formés au niveau des facultés de médecine de Casablanca et de Rabat, ainsi que 12 psychiatres, 22 infirmiers et 9 médecins généralistes travaillant dans les structures de prise en charge des usagers de drogues.

Malgré cela, l'offre n'arrive pas à suivre les besoins. Le rapport de l’ONDA souligne une offre de soins en addictologie assez limitée. L’insuffisance en ressources humaines et en infrastructure ne permet pas de répondre aux besoins d’une population dont la demande ne cesse d’augmenter par rapport à la pathologie addictive et à ses conséquences. D'où l'importance de l'intervention de la Fondation Mohammed V.

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