Tanger-Métropole: frictions entre le wali et le maire
Après les critiques formulées par le maire de Tanger Fouad El Omari (PAM) sur des actions de la wilaya en matière d’urbanisme et de réglementation du parking, un article paru ce week-end dans un journal local défend l’action du wali Mohamed Yacoubi.
Tanger-Métropole: frictions entre le wali et le maire
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Jamal Amiar
Le 5 juillet 2015 à 13h58
Modifié 5 juillet 2015 à 13h58Après les critiques formulées par le maire de Tanger Fouad El Omari (PAM) sur des actions de la wilaya en matière d’urbanisme et de réglementation du parking, un article paru ce week-end dans un journal local défend l’action du wali Mohamed Yacoubi.
Paru sur les colonnes de La Chronique du Nord et signé Ahmed Al Amrani, l’article intitulé «Laissez le wali de Tanger Mohamed Yacoubi travailler dans le calme …» rappelle les prérogatives constitutionnelles des walis et rappelle l’action de M. Yacoubi depuis sa nomination au poste de wali de région en 2013.
Mission d’inspection
Cette réaction semble intervenir au lendemain de l’arrivée à Tanger d’une commission d’inspection du ministère des Finances, avec le sujet de Tanger-Métropole à son ordre du jour. Selon Assabah du jeudi 2 juillet, «les inspecteurs du ministère de l’Économie et des Finances se sont arrêtés sur de «graves» irrégularités qui entachent ce projet». Absences d’appels d’offres et exécution rapide et défectueuse de certains projets semblent pointés du doigt.
Depuis le lancement des projets de Tanger-Métropole en septembre 2013, il reste difficile de s’informer correctement sur l’état d’avancement réel des chantiers et les financements engagés.
En novembre 2013, lors d’une conférence publique organisée à l’hôtel Mövenpick, le wali Mohamed Yacoubi avait annoncé la mise en place d’une cellule d’information qui n’a jamais vu le jour.
Au cours de ces derniers mois, les responsables de la Commune urbaine de Tanger on critiqué les services de la wilaya pour la destruction du jardin de la place Nouakchott et une initiative visant à interdire le stationnement sur la corniche de Tanger.
Stationnement interdit
L’affaire du stationnement a commencé lorsqu’à la demande de la wilaya, un élu communal du RNI Réda Zine a signé un arrêté interdisant le stationnement le long de la corniche de Tanger, sans que le président de la commune, Fouad El Omari en soit avisé.
Interrogé par Médias 24, Fouad El Omari avait indiqué «avoir rappelé à l’ordre l’élu communal et annulé l’arrêté en question». Fouad El Omari avait notamment expliqué que «l’on ne peut pas interdire le stationnement sur la corniche de Tanger à un mois de la saison d’été sans proposer d’alternative».
Le RNI (Rassemblement national des indépendants) fait partie avec le PAM (Parti de l’authenticité et de la modernité) de la coalition majoritaire au sein du conseil communal de Tanger. À Tanger, Mohamed et Hassan Bouhriz ainsi que le président de l’arrondissement Médina-Madina Younès Cherkaoui font partie des hommes forts du parti de la colombe sur le plan local, depuis plus de 20 ans.
Proche de l’Istiqlal, Ahmed Al Amrani rappelle dans son article que les initiatives prises par le wali, notamment à travers le plan Tanger-Métropole répondent «à la paralysie du conseil communal et à la culture du point d’ordre». L’article 145 de la Constitution de 2011 qui énonce les prérogatives des walis est également rappelé.
L’article critique également des politiciens locaux qui ne craignent pas «la sanction de la justice, poursuivant des objectifs d’enrichissement rapide à travers des rentes politiques».
Frictions et communication
Ces frictions fréquentes et ces échanges à travers la presse interviennent alors que le plan Tanger-Métropole, doté d’un budget supérieur à 7,6 MMDH, dont plus d’un milliard à la charge de la commune, est en pleine phase de mise en oeuvre.
Doubles voies, parcs et éclairage publics, parkings souterrains et de nombreux aménagements urbains ont été achevés ou sont en bonne voie d’achèvement. Tanger s’apprête ces jours-ci à accueillir une visite royale.
Les frictions entre le wali et le maire semblent, à la lumière des incidents actuels et des chantiers en cours, relever de la question de savoir qui va recueillir les fruits politiques de ces efforts. Si l’on considère que le wali actuel, jeune et dynamique, est appelé à une brillante carrière dans la haute administration comme Abdelouafi Leftit ou Mohamed Hassad avant lui, Fouad El Omari doit affronter les urnes en septembre prochain.
Abdelouafi Leftit, après voir été gouverneur de Nador et premier président de la SAPT, Société d’aménagement du port de Tanger, a été nommé wali de Rabat-Salé au lendemain du décès de Hassan Amrani.
Mohamed Hassad, après avoir dirigé Royal Air Maroc et les wilayas de Marrakech et de Tanger, est aujourd’hui ministre de l’Intérieur du gouvernement Benkirane.
En tout cas, des deux côtés, la communication autour des actions des uns et des autres bat son plein. La wilaya réserve beaucoup sa communication aux médias étrangers de préférence.
De son côté, Fouad El Omari est en campagne électorale: il est actif sur Facebook, patronne des associations locales et diffuse photos et vidéos sur les actions de la commune.