Un rapport de l’ONU s’alarme du nombre record de jihadistes étrangers

Le document remis au Conseil de sécurité constate que le nombre de combattants étrangers en Syrie et en Irak atteint désormais les 25.000 personnes. Le manque de coopération entre certains pays rend difficile la lutte contre le phénomène.

Un rapport de l’ONU s’alarme du nombre record de jihadistes étrangers

Le 29 mai 2015 à 10h54

Modifié le 11 avril 2021 à 2h37

Le document remis au Conseil de sécurité constate que le nombre de combattants étrangers en Syrie et en Irak atteint désormais les 25.000 personnes. Le manque de coopération entre certains pays rend difficile la lutte contre le phénomène.

Un rapport remis au Conseil de sécurité des Nations unies  indique que « plus de la moitié des pays du monde produisent des jihadistes ». Le rapport produit par « le comité de suivi de l’islamisme violent » déplore « la faible coopération internationale ».

Le rapport note que plus de 25.000 combattants étrangers ont rejoints les rangs de diverses organisations en Irak et en Syrie. Tunisie, Maroc, Jordanie, Arabie saoudite, France et Russie figurent parmi les principaux pays émetteurs de jihadistes.

+70% en une année

Parmi les sources de ce rapport figurent 27 services de renseignements du monde. Depuis début 2015, le nombre de jihadistes présents en Syrie a dépassé le chiffre des combattants présents en  Afghanistan au plus haut des offensives antisoviétiques dans les années 1980.

Une synthèse de ce rapport a été présentée le 27 mai à la conférence de l’Organisation de conférence islamique (OCI) réunie  au Koweït, mais le document n’est pas consultable pour le moment.

Les estimations sont de 20.000 combattants syriens et irakiens et plus de 22.000 combattants étrangers, la Turquie étant toujours considérée comme le principal point de passage vers la Syrie et l’Irak. Le rapport note la présence de jihadistes en provenance de pays qui n’ont jamais connu de problèmes associés au terrorisme religieux.

Parmi eux, les combattants marocains sont estimés à 1.500, selon les chiffres publiés en janvier par le Centre international pour l’étude du radicalisme de King’s College (ICSR, Londres).

« Ce qui a changé est l’échelle du problème, note le rapport. On est passé de quelques centaines à plusieurs milliers en moins de trois ans ». Les services américains tout comme les services iraniens estiment que l’organisation de l’Etat islamique notamment, mais pas seulement, constituent les menaces les plus graves à la sécurité internationale depuis la Guerre froide. « De quelques pays émetteurs de jihadistes, on est passé à plus d’une centaine. « La tendance reste inquiétante » note le rapport.

Relire et réécouter Peter Neumann

Le rapport note une augmentation de 70% du nombre de jihadistes en 10 mois entre juin 2014 et mars 2015. Le rapport souligne que « ceux qui mangent ensemble et vivent ensemble sont plus susceptibles de commettre des actes terroristes ensemble » faisant allusion aux méthodes d’intégration et de socialisation sophistiqués utilisées par plusieurs groupes en Syrie.

Invité à s’exprimer lors d’une conférence internationale de coordination contre la violence islamiste en février 2015 à la Maison-Blanche, le directeur du Centre international pour l’étude du radicalisme de King’s College (ICSR, Londres) Peter Neumann indiquait devant John Kerry, Ban Ki-Moon, le Français Bernard Cazeneuve et le Jordanien Nasser Judeh : « Quelles que soient les différences que mes collègues et moi avons trouvé entre les jihadistes étrangers ; quels que soient leurs profils et caractéristiques ; ce que plusieurs d’entre eux ont en commun est qu’ils sentaient qu’ils n’avaient aucun intérêt, aucun enjeu pour eux dans leurs sociétés. Et si vous sentez que vous n’appartenez pas, si vous sentez que vous ne faites pas partie de la société, il devient plus facile de partir et de haïr. Il devient plus facile d’aller contre la société dont vous portez le passeport et dont vous parlez la langue ».

La réponse internationale à ce phénomène reste inadéquate » souligne les rapporteurs, « le principal problème restant le partage de l’information entre Etats et agences de renseignement ». « Moins de 10% des informations d’identification de base est partagée » note le rapport.

Le rapport souligne le « problème européen » : alors que la Turquie dispose d’une liste de 12.500 noms à surveiller, les informations lui arrivent souvent tard de la part des pays d’origine des jihadistes.

A fin mai, les combattants de l’EI contrôlent la moitié du territoire syrien. L’EI a conquis Ramadi en Irak et Palmyre en Syrie au cours des 15 derniers jours.

L’armée irakienne notamment semble divisée, partagée entre pro-iraniens, pro-américains ou juste entre pro-sunnites ou pro-chiites,  et surtout incapable de repousser les offensives de l’EI.

Américains et Arabes se réunissent à Doha

Américains et pays arabes et musulmans ont rendez-vous à Doha lundi 1er juin pour une conférence d’une durée de trois jours à l’initiative du Brookings Doha Center. Le premier ministre et ministre de l’Intérieur qatari Cheikh Abdullah ben Nasser ben Khalifa al Thani y est attendu ainsi que le général américain John Allen et l’envoyé des Nations unies pour la Libye le diplomate espagnol Bernardino Léon.

« Priorités stratégiques pour les Etats-Unis au Moyen-Orient »,  « rôle de l’Iran dans la région » et « règlement des guerres civiles » figurent parmi les thèmes de la rencontre. La Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen sont actuellement aux prises avec des guerres civiles, toutes intégrant des interventions armées étrangères.

La  rencontre de Brookings à Doha regroupe des hommes politiques, des analystes et des universitaires. Elle intervient alors que les Occidentaux et Téhéran négocient un accord sur le programme nucléaire iranien. Les 13 et 14 mai derniers, un sommet avait réuni Américains et leaders du Conseil de coopération du Golfe à la Maison-Blanche et à Camp David.

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