Blatter ou Ali Ben Hussein vendredi soir? Nuages au-dessus de la FIFA

Sera-t-il  réélu? On le saura ce vendredi soir. En attendant, médias, sponsors, société civile et plusieurs fédérations demandent le départ de Sepp Blatter, 79 ans, président de la FIFA depuis 17 ans et candidat à un 5ème mandat.

Blatter ou Ali Ben Hussein vendredi soir? Nuages au-dessus de la FIFA

Le 29 mai 2015 à 12h50

Modifié 11 avril 2021 à 2h37

Sera-t-il  réélu? On le saura ce vendredi soir. En attendant, médias, sponsors, société civile et plusieurs fédérations demandent le départ de Sepp Blatter, 79 ans, président de la FIFA depuis 17 ans et candidat à un 5ème mandat.

Deux enquêtes, un double risque

Deux enquêtes visent actuellement la FIFA. L’une menée aux Etats-Unis vise des citoyens américains dont Charles “Chuck“ Blazer, Jack Warner et ses deux fils. Warner a présidé la Concacaf (Amérique du nord, centrale et Caraïbes) qui a son siège à Miami. Le dossier d’instruction américain de la FIFA concerne des actes de corruption, de blanchiment et d’évasion fiscale affectant la vente de droits télévisés sur le continent américain et des faits de corruption concernant les mondiaux de 1998 et de 2010. Ces deux derniers points concernent le Maroc.

La seconde enquête est menée en Suisse par les autorités helvétiques. Elle concerne une plainte déposée en novembre 2014 par la FIFA. La procédure est ouverte depuis mars dernier. La FIFA s’estime lésée et soupçonne des faits de corruption dans l’attribution des mondiaux de 2018 en Russie et de 2022 au Qatar.

Interrogé par Médias 24 sur la possible implication de Sepp Blatter dans des faits de corruption, le Marocain Saïd Belkhayat est catégorique: «Sepp Blatter ne touche pas mais il ferme les yeux sur des pratiques condamnables tant que c’est discret. Blatter et les hommes de la FIFA sont très bien payés, ont beaucoup d’avantages matériels», indique Belkhayat. «Tout le monde se sucre ». Belkhayat, membre des comités de candidatures du Maroc aux mondiaux de 1994, 1998, 2006 et 2010, estime que «la FIFA est souillée, elle s’est salie».

Cependant si Blatter n’a pas «touché», il reste vulnérable au dossier du mondial 2010 car 10 millions de dollars sont sortis d’un compte de la FIFA pour être versés à Jack Warner. Reste également le dossier des droits de télévision en Amérique latine avec la Conmebol et ceux octroyés à Fox aux Etats-Unis pour 2018, 2022 et 2026. Et les conditions d’octroi des mondiaux de 2018 et 2022.

Mais les proches de Blatter le soutiennent, lui drainent des votes. Parallèlement, la FIFA se comporte généreusement avec les dirigeants de fédérations, finance un stade-là, un centre de formation, octroie un mondialito, une coupe du monde féminine.

L’UEFA, les USA, le Canada et l’Australie contre Blatter

En revanche, le patron de l’UEFA Michel Platini, les patrons des fédérations des Pays-Bas ou d’Angleterre sont vent debout contre la réélection de Blatter. Platini a officiellement appelé à voter pour le prince jordanien.

 Paris souhaitait un report de six mois par la voix de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du commerce extérieur.  Faute de report, le président de la fédération française s’est rappelé que la France a obtenu l’organisation du mondial féminin de 2019. Il hésite. Business as usual. Le patron de la fédération américaine a indiqué ce matin qu’il votera pour Ali Ben Hussein. Le Canada et l’Australie également.

Pour Blatter, les nuages s’accumulent toutefois du côté des enquêtes judiciaires. Mais l’homme joue la montre. A 79 ans, il peut espérer un autre mandat et des procédures judiciaires qui durent à New York mais aussi à Zürich.

Blatter comme Samaranch? Toujours un peu sulfureux, toujours vigilant et habile

Blatter fait penser à un autre grand survivant du sport. Il s’agit de l’ancien président du CIO Juan Antonio Samaranch décédé à 90 ans.

 Samaranch a été nommé ministre des sports sous Franco en 1967. Catalan et phalangiste, à la mort du dictateur, il a négocié et obtenu un poste d’ambassadeur à Moscou (1977-1980) agissant à partir de là pour conquérir le CIO. Il a dirigé le CIO de 1980 à 2001, le plus long règne après celui de Pierre de Coubertin.

The Economist s’amuse dans son blog sport à lister les déclarations «habiles» de Blatter. Elu en 1998 et déjà contesté, Blatter indique: «Je ne peux pas ouvrir une enquête sur moi-même. Maintenant, les élections sont passées». Après l’arrestation des officiels de la FIFA mercredi et l’appel de Platini à la démission de Blatter, celui-ci répond: «c’est trop tard».

Appel aux sponsors et au boycott

Plus sérieusement dans son édition à paraître demain samedi 30 mai, The Economist appelle l’UEFA à boycotter la FIFA de Blatter. L’article intitulé «Enfin, un challenge à l’impunité de la FIFA» appelle à «un profond nettoyage de l’institution discréditée».

The Economist rappelle les tentatives de corruption de Mohamed Ben Hammam pour remplacer Sepp Blatter suivi des démissions de MBH et de Jack Warner et du classement de l’affaire;  les scandales du mondial du Brésil et ceux bien sûr entourant l’octroi des mondiaux 2018 et 2022 aux Russes et aux Qataris.

The Economist appelle à frapper au portefeuille. L’influent hebdo anglo-saxon demande aux sponsors Adidas, McDo, Visa et Hyundai de retirer leur soutien à la FIFA et aux télévisions européennes de ne pas acquérir les droits de retransmission des prochaines éditions si Blatter est réélu.

Le quotidien The Independant est tout aussi radical. Dans son édition du jeudi 28, il publie «un guide du fan de foot pour boycotter la FIFA». Il appelle ses lecteurs britanniques à ne pas aller aux prochaines coupes du monde, à ne pas assister aux matchs de qualification, à ne pas acheter de produits FIFA, à boycotter les produits des sponsors et à écrire à Coca Cola, McDo, Adidas, Gazprom et Hyundai et fournit les adresses électroniques et les comptes Twitter, les liens vers des pétitions de boycott de la FIFA et donne le hashtag #BoycottFIFA pour s’informer et agir.

 Là où un comité exécutif de 25 membres décidait de l’attribution des coupes du monde, c’est le congrès de la FIFA qui le fera à partir de 2026. Blatter aurait quand même promis cette édition à la Chine. Jusqu’à présent, le comité exécutif votait pour les coupes du monde, le congrès et ses 208 membres pour le président.

Cet après-midi à Zurich, l’Afrique compte 54 voix, l’Europe 53 voix,  le reste étant réparti entre l’Asie-Pacifique et les Amériques. Le 65ème congrès de la FIFA s’est ouvert ce vendredi matin avec 19 points à l’ordre du jour. Le point 17 concerne l’élection du président. Ce sera vers 18H. D’ici là, allez sur www.newfifanow.org. Créé en janvier 2015, le site a un bel avenir devant lui.

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