FIFA. Ce que les documents d'accusation américains disent du Maroc
Le Maroc est cité dans les documens de la Justice américaine qui accuse plusieurs dirigeants de la FIFA de corruption. Le Maroc a été victime de corruption pour les éditions 1998 et 2010 mais est accusé aussi de corruption.
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Jamal Amiar
Le 28 mai 2015 à 9h10
Modifié 11 avril 2021 à 2h37Le Maroc est cité dans les documens de la Justice américaine qui accuse plusieurs dirigeants de la FIFA de corruption. Le Maroc a été victime de corruption pour les éditions 1998 et 2010 mais est accusé aussi de corruption.
Après la décision de la justice américaine de poursuivre 14 membres du comité directeur de la FIFA pour corruption, l’UEFA menace de boycotter l’élection du président de la FIFA prévue vendredi. Deux candidats sont en lice: Sepp Blatter et le Jordanien Ali Ibn Hussein.
Parmi les 14 dirigeants actuels et anciens de la FIFA, Washington a demandé l’extradition de sept d’entre eux dont notamment l’ancien président de la Concacaf (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes) Jack Warner de Trinidad et Tobago qui a son siège à Miami.
Celui-ci a décidé de plaider coupable dans la journée. Il avait voté contre le Maroc dans l’attribution du Mondial 2010 à l’Afrique du sud et joué un rôle actif contre la candidature marocaine. Les sept autres personnes sont poursuivies par la justice suisse à Zürich.
Taupe
Pour aboutir à ces premiers résultats, la justice américaine a réussi à retourner Charles “Chuck“ Blazer au terme d’une enquête qui a duré plus de deux ans. Agé de 70 ans et citoyen américain, celui-ci est un ancien membre du comité exécutif de la FIFA inculpé de corruption, de blanchiment et d’évasion fiscale par la justice américaine.
Inculpé et retourné par la justice américaine, Charles Blazer a accepté de coopérer et de porter un micro pendant l’enquête menée par les agents américains sur la corruption au sein de la FIFA. L’intervention de la justice américaine dans ce dossier est fondée sur le fait qu’une partie de l’argent destiné à la corruption a transité par des banques américaines.
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La ministre de la justice américaine Loretta Lynch avait tenue une conférence de presse mercredi matin à New York. Elle annonçait en présence du directeur du FBI James Comey qu’une enquête portant sur les pratiques de corruption au sein de la FIFA au cours de ces 24 dernières années avaient conduit à l’accusation de 14 personnes pour 47 chefs d’inculpation. Au même moment, les hommes du FBI perquisitionnaient le siège de la Concacaf à Miami.
Mercredi soir peu avant 20H GMT, la FIFA a décidé de suspendre 11 de ses membres de toute activité au sein de la fédération internationale de football. Parmi ceux-ci on trouve le président de la Concacaf et vice-président de la FIFA Jeffrey Webb, l’ancien président de la Concacaf et ancien vice-président de la FIFA Jack Warner, Nicolas Leoz président de la Conmebol (Amérique du sud) de 1986 à 2013, Eugenio Figueredo ancien vice-président de la Conmebol et ancien vice-président de la FIFA ainsi que le directeur du développement de la FIFA Julio Rocha et José Maria Marin qui a présidé la fédération brésilienne de 2012 à avril 2015.
Quelques heures plus tôt, l’UEFA publiait un communiqué dans lequel elle dénonçait «la corruption profondément enracinée dans la culture de la FIFA» avant d’annoncer qu’elle prendrait position sur la tenue de l’élection de vendredi ce jeudi 28 mai.
Au même moment, la Concacaf indiquait dans un communiqué «continuer à coopérer avec les autorités dans toute la mesure de ses capacités».
Selon l’ancien international de football Jean-Michel Larqué qui s’exprimait ce jeudi matin sur BFM TV, «les fédérations d’Amérique centrale et des Caraïbes vendaient leurs voix à toutes les compétitions régionales et internationales». En même temps, on apprend que plus de 40.000 dollars de «gratifications financières» ont été versées à divers votants à la veille de la réélection de Sepp Blatter en 2011.
Le Maroc, France 98 et Afrique du sud 2010
Plus tôt dans l’après-midi de mercredi, des informations rapportées par l’AFP indiquaient que le Mondial de 1998 tenu en France et remporté par Paris avait été entaché du versement de pots de vin pour remporter trois voix décisives. Selon des documents américains, Rabat aurait également versé un million de dollars pour l’achat d’un vote. Le vote final avait opposé le Maroc à la France.
Les mêmes accusations se sont répétées s’agissant du Mondial 2010 tenu en Afrique du sud après un vote final opposant Sud-Africains et Marocains. Là aussi , Rabat est accusé d’avoir acheté un vote, mais les Sud-Africains ont surenchéri.
Selon des documents du ministère américain de la justice, Jack Warner est suspecté d’avoir reçu 10 millions de dollars de l’Afrique du sud. La somme lui a finalement été versée par la FIFA, les Sud-africains n’ayant pu arranger un paiement direct. Sur ce montant, Charles Blazer, responsable des droits télévisés au sein de la FIFA a prélevé un million de dollars.
Selon Saïd Belkhayat, ancien président du MAS et ancien membre de la CAF, «tous ceux qui ont voté contre le Maroc se trouvent sur la liste de la justice américaine», a-t-il indiqué mercredi soir à Alyaoum 24.
Transparency International a appelé à la démission de Sepp Blatter président de la FIFA et candidat à l’élection de vendredi.
S’agissant des mondiaux de Russie de 2018 et du Qatar de 2022, la FIFA a indiqué mercredi que des poursuites pénales étaient ouvertes depuis le 10 mars par la fédération, celles-ci se sentant «lésée» dans l’attribution des mondiaux de 2018 et 2022. La FIFA a porté plainte en novembre dernier auprès du ministère public suisse pour «soupçons de corruption».
Selon Jean-Michel Larqué, «Sepp Blatter n’est pas tout blanc. Rien ne se fait au sein de la FIFA sans son autorisation ». Des pots de vin ont été versés à la veille de l’élection de 2011 et 10 millions de dollars sortis des caisses de la FIFA pour récompenser le vote de Jack Warner et ses amis en faveur de l’Afrique du sud. Selon le procureur suisse en charge du dossier, «les arrestations d’hier sont un début, pas la fin».
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