En France, un maire “fiche” les élèves musulmans
Le maire de Béziers a soulevé un tollé après avoir indiqué que sa mairie effectuait un décompte des élèves dans les écoles selon leur confession présumée. Une pratique illégale qui l’expose à des sanctions pénales.
En France, un maire “fiche” les élèves musulmans
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Fahd Mekaoui
Le 6 mai 2015 à 13h10
Modifié 11 avril 2021 à 2h37Le maire de Béziers a soulevé un tollé après avoir indiqué que sa mairie effectuait un décompte des élèves dans les écoles selon leur confession présumée. Une pratique illégale qui l’expose à des sanctions pénales.
La France est sous le choc après l’étonnante déclaration de Robert Ménard. Le maire d’extrême droite de Béziers a confié lundi, sur France 2, que 64% des élèves des écoles primaires et maternelles de sa ville étaient musulmans. Et a expliqué obtenir cette statistique en se fondant sur les prénoms de ces enfants. «Ce sont les chiffres de ma mairie (…). Les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier une évidence…», s’est-il justifié.
Seul hic, le fichage religieux est une pratique strictement interdite par les lois de la république. Face au tollé soulevé par cette sortie médiatique, mais aussi en raison des sanctions pénales auxquelles il s’expose, Robert Ménard, soutenu par le Front national, a fait volte-face mardi en conférence de presse, affirmant qu'il « n'y a aucun fichier, aucune fiche informatique en mairie de Béziers », rapporte l’Obs.
Visé par une enquête préliminaire, l’ancien secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) a dû s’expliquer ce mercredi devant le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Montpellier, selon 20minutes.
Et il risque gros s’il était reconnu coupable «d’incitation à la discrimination». En cas de procès, Ménard risque une peine d’un an de prison et de 45.000 euros d’amende, sans oublier les conséquences politiques comme la suspension de son mandat de maire.
Ce n’est pas la première fois que le maire de Béziers fait allusion au fichage d’élève dans les écoles de sa ville. Dans un article de Midi libre paru le 3 janvier 2015, Robert Ménard avait déjà vaguement évoqué le « fichage » des élèves aux prénoms à consonance « musulmane ».
Mais le 4 mai sur France 2, Ménard s’est montré précis en avançant que « 64,5 % des élèves » seraient musulmans, selon ses calculs. Ce qui tend à indiquer qu’il y a eu un comptage minutieux, décrypte le Monde.
Une polémique semblable à celle provoquée par Robert Ménard à Béziers avait éclaté en 2000 à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), comme le rappelle le Parisien. A l’époque, la mairie de Manuel Aeschlimann (UMP) était accusée de tenir, dans son service logement, des fichiers ethniques sur les habitants de ses HLM. Face à ses propos, des associations de lutte contre le racisme avaient porté l’affaire devant la justice. Mais faute de preuves, les poursuites ont été abandonnées.
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