L’industrie agroalimentaire marocaine perd des parts de marché

Une étude de la  Fédération nationale de l’agroalimentaire et de l’Office des changes annonce que la balance commerciale des produits agroalimentaires excédentaire en 2004 est devenue déficitaire en 2014. La FENAGRI propose des pistes pour inverser cette tendance.

L’industrie agroalimentaire marocaine perd des parts de marché

Le 22 avril 2015 à 17h35

Modifié 22 avril 2015 à 17h35

Une étude de la  Fédération nationale de l’agroalimentaire et de l’Office des changes annonce que la balance commerciale des produits agroalimentaires excédentaire en 2004 est devenue déficitaire en 2014. La FENAGRI propose des pistes pour inverser cette tendance.

En dix ans, la balance commerciale de l’industrie agroalimentaire marocaine est passée d’un excédent de 2,4 milliards de DH à un déficit équivalent de 2,4 MMDH.

L’explication est que si les exportations de ces produits ont doublé sur cette période (10 MMDH en 2004 à 22 MMDH en 2014), les importations essentiellement portées par l’industrie des huiles et du sucre ont plus que triplé (7,8 MMDH à 24,3 MMDH).

Malgré un certain dynamisme des exportations qui ont doublé en valeur absolue, leur potentiel n’est pas correctement exploité car le Maroc a perdu de grosses parts de marché au profit de la Turquie, des Emirats et de l’Egypte.

En termes d’exportations, il existe pourtant de vraies opportunités à saisir pour cette industrie si le Royaume ne se contente plus de vendre des produits semi-finis.

Les exportations de produits agroalimentaires (hors agriculture) dégagent 13 MMDH soit 12% de la part des exportations industrielles totales alors que le secteur agroalimentaire représente 30% du tissu industriel national.

La structure des exportations de produits agroalimentaire n’a en effet pas su évoluer en une décennie. Entre 2004 et 2014, la part de l’industrie du poisson (52% des exportations alimentaires marocaines) et des conserves végétales (15% de ces mêmes exportations) est restée la même.  

En dix ans, le  Maroc s’est contenté de vendre toujours et encore les mêmes  produits traditionnels.  Dans le même temps, le Royaume n’a pas fait l’effort de toucher de nouveaux marchés.

L’Europe (Espagne, France, Italie) qui représente 51,4% des échanges commerciaux reste son client historique alors qu’il est difficile de concurrencer les marques européennes fortes et bien installées. 

Les Turcs ont supplanté les produits marocains en devenant les premiers fournisseurs de l’Europe grâce à une augmentation de 49% de leurs exportations en seulement cinq ans (2009-2014).

La signature de multiples accords de libre-échange (ALE) ont paradoxalement contribué à accélérer le déficit commercial de l’industrie agroalimentaire marocaine.

Avec l’accord commercial Maroc-USA, on est passé d’un excédent de 338 MDH en 2000 à un déficit faramineux de 3,3 MMDH. Même cas de figure avec l’accord liant l’Egypte au Royaume, le déficit antérieur de 5 MDH est passé à un déficit de 662 MDH actuellement.

Deux autres exemples illustrent la flambée des importations de produits agroalimentaires alors que la signature des ALE était censée permettre aux industriels marocains de mieux se vendre.

Avec les EAU, on est passé en dix ans d’un excédent de 8 MDH à un déficit de 167 MDH. Tout aussi significatif, l’exemple commercial avec la Tunisie: 41 MDH d’excédent à un déficit de 49 MDH.

Pour remédier à cet état de fait, la FENAGRI suggère d’ouvrir de nouveaux marchés à l’export car l’Europe reste le premier exportateur mondial de produits agroalimentaires (42% du marché mondial).

Ce continent reste intéressant pour les produits traditionnellement exportés (conserves de poisson et de fruit et légumes) mais pour les autres produits, l’Europe est un concurrent direct du Maroc.

Il convient de se tourner vers d’autres marchés comme la région MENA, l’Asie et l’Amérique latine.

C’est le marché africain qui représente une vraie opportunité pour les entreprises marocaines qui ont réalisé plus 35% d’exportations supplémentaires en 10 ans (source Office des changes).

Si le plan Maroc vert (PMV) a incontestablement insufflé une nouvelle dynamique à l’ensemble du secteur agricole, il convient de la capitaliser en transformant les produits agricoles. Il ne suffit pas d’augmenter la production, il faut la commercialiser et la valoriser.

Le Royaume ne doit plus se contenter de vendre des produits bruts mais développer une industrie de 1e et même de 2e transformation.

Pour cela, les exportateurs marocains doivent s’attaquer à des  marchés de niche à forte valeur ajoutée Les produits comme la biscuiterie, la chocolaterie, les plats cuisinés, les pâtes, le couscous ainsi que le marché alimentaire Halal sont autant de pistes qui peuvent inverser la tendance déficitaire de la balance commerciale agroalimentaire. 

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