Tuer la vérité ou comment l'opposition a mis fin à l’enquête sur les inondations du sud

Fin prématurée pour la commission d’enquête parlementaire sur les inondations du sud. Tuée par l'opposition, elle n'aura finalement vécu que quelques semaines, et n'aura même pas entamé ses travaux.

Tuer la vérité ou comment l'opposition a mis fin à l’enquête sur les inondations du sud

Le 10 avril 2015 à 17h03

Modifié 11 avril 2021 à 2h37

Fin prématurée pour la commission d’enquête parlementaire sur les inondations du sud. Tuée par l'opposition, elle n'aura finalement vécu que quelques semaines, et n'aura même pas entamé ses travaux.

Des modalités de création assouplies; des pouvoirs plus étendus; des règles de fonctionnement garantissant sa cohésion. Que n'offre pas la nouvelle Constitution aux députés de la nation, pour qu'ils puissent exercer leur mission de contrôle au sein des commissions d’enquête.

Pourtant, quelques jours à peine après la création de la commission d’enquête sur les inondations du sud, celle-ci a rencontré des obstacles qui ont fini par mener à sa perte.

En cause, non pas des dysfonctionnements d'ordre juridique, ou des désaccords sur la démarche d’enquête, mais des règlements de comptes entre les partis la composant. Et Non les classiques conflits majorité/opposition, qui tiennent en otage des institutions où, faut-il le rappeler, les deux blocs ont été élus par le peuple pour le servir, mais un conflit d'une autre nature: c'est l'opposition qui s'est opposée à l'opposition.

Deux candidats de l'opposition étaient en lice pour la présidence de la commission d’enquête. Le premier, Khalid Sbiaa, de l'Istiqlal, est originaire de l'Oriental. Le second, Abdellatif Ouahbi, PAMiste, est issu des régions du sud. Et c'est le second qui a remporté la présidence.

Immédiatement après, l'Istiqlal a menacé de boycotter les travaux de la commission. Le président du groupe parlementaire du parti a même adressé une correspondance à Rachid Talbi Alami, le président de la première chambre, pour contester l'élection de Ouahbi, sous prétexte que "son élection risque d'engendrer un conflit d’intérêts, vu qu'il est originaire du sud".

Les pressions de l'Istiqlal ne faibliront pas, et finiront par pousser Abdellatif Ouahbi à présenter sa démission de la présidence de la commission, créant ainsi une situation qui risque de mettre fin à l'expérience: la loi organique 085.13 relative aux commissions d’enquêtes ne comporte pas de dispositions indiquant la marche à suivre, en cas de démission du président.

"Elle sera probablement dissoute", nous indique un député de la majorité.

Pour Abdelaziz Aftati, député PJD, il "s'agit d'une manœuvre de l'opposition, qui souhaite empêcher la vérité d'éclater au grand jour, car nombre de communes des régions sud sont présidées par des partis de l'opposition".

Du côté de l'opposition, on nous livre une réponse des plus insolites: "alors que l'opposition s'était mise d'accord pour accorder la présidence de la commission à Khalid Sbiaa, Abdellatif Ouahbi a été soutenu par la majorité, envers et contre l'opposition. C'était davantage le candidat de la majorité que celui de l'opposition".


 

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