Après le crash de l’A-320. Accès au cockpit: quid de la RAM

La faille de sécurité ayant permis au pilote de projeter son avion contre le massif montagneux des Alpes est l’occasion de revenir sur les procédures internationales et celles propres à la RAM.

Après le crash de l’A-320. Accès au cockpit: quid de la RAM

Le 27 mars 2015 à 16h59

Modifié 27 mars 2015 à 16h59

La faille de sécurité ayant permis au pilote de projeter son avion contre le massif montagneux des Alpes est l’occasion de revenir sur les procédures internationales et celles propres à la RAM.

Notre rédaction a interrogé trois commandants de bord de la compagnie aérienne RAM pour en savoir plus sur les procédures d’accès au poste névralgique de pilotage.

Tour à tour, ils sont revenus sur les normes internationales et sur certaines particularités marocaines.

«Depuis 2001, les cockpits de toutes les compagnies internationales sont équipés de portes blindées pour éviter une intrusion d’esprits malveillants. Afin d’empêcher des terroristes ou des déséquilibrés d’y pénétrer, le poste de pilotage est déverrouillé de l’extérieur ou de l’intérieur uniquement par le personnel autorisé de bord».

Dans les faits et depuis le crash aérien de l’A-320 allemand, il apparaît que les occupants du cockpit peuvent se prémunir contre toutes les attaques extérieures mais pas contre celles d’un de leurs membres dépressifs ou déséquilibrés.

Tous les scénarios d’intrusion avaient été envisagés par les experts en sécurité mais malgré les précédents crashs aériens volontairement provoqués par des pilotes, personne n’avait  prévu le cas de figure où ces derniers s’enfermeraient pour précipiter leurs passagers dans leur projet suicidaire.

A l’international

Avant de débloquer cet accès, il convient de passer par plusieurs étapes: caméra, interphone et digicode sont prévus pour faire face à d’éventuelles visées criminelles.

«Les normes internationales pour sécuriser l’entrée du cockpit énoncent que les pilotes disposent à l’intérieur de la cabine d’un bouton de commande avec trois positions: blocage, déblocageet normal.

Quand ce bouton est placé en position normale, le personnel désirant pénétrer dans le cockpit doit d’abord s’identifier aux pilotes par l’image, appeler par l’interphone, puis composer un code d’accès.

En cas de non réponse des pilotes à l’interphone due à une raison X (malaise, dépressurisation …), les hôtesses disposent d’un code spécial pour débloquer la porte.  

«C’est là où se situe la faille qui a coûté la vie aux passagers du vol Germanwings car quand le levier intérieur de commande est volontairement ou pas placé sur la position blocage, il devient impossible d’ouvrir la porte».

Rappelons que le copilote suicidaire a profité de l’absence du commandant de bord, pour verrouiller l’accès de l’intérieur avant de refuser de répondre à ses sollicitations. Malgré les tentatives désespérées du pilote de défoncer la porte, l’avion a fini par s’écraser contre le massif montagneux des Alpes.

Pour remédier à cette faille, sept compagnies internationales (Easy-jet, Monarch, Virgin, Norwegian Air shuttle, Island air, Emirates et Wow Air) ont d’ores et déjà décidé ce vendredi 27 mars d’imposer la présence ininterrompue de deux personnes à l’intérieur du cockpit.

Qu’en est-il au Maroc et plus particulièrement dans les avions de la RAM?

Et la RAM dans tout ça

Malgré nos nombreuses sollicitations, la direction de la RAM n’a pas souhaité répondre à nos interrogations sur un changement de procédure d’accès ou de présence dans le poste de pilotage.  Toutefois, si nous recevons aune réponse près la publication de cet article, nous effectuerons une mise à jour.

Un des trois commandants de bord interrogés affirme que les avions de la compagnie nationale respectent en partie  les obligations ou  recommandations internationales en matière d’accès au cockpit.

«Comme ailleurs, l’entrée du poste de pilotage est soumise à un appel par interphone et à la frappe d’un code numérisée. Cependant, hormis les avions flambants neufs de la RAM,  la majorité d’entre eux n’est pas équipée de caméras pour vérifier l’identité de ceux qui veulent accéder au cockpit».

Même si la RAM n’a pas annoncé de changement imminent, un autre commandant de bord interrogé estime que la compagnie suivra «contrainte et forcée» le mouvement en imposant la présence simultanée de deux personnes dans le cockpit.

Il s’interroge cependant sur l’utilité de cette mesure qui peut faire entrer le loup dans la bergerie: « A la RAM, contrairement aux autres compagnies qui emploient beaucoup d’étrangers, nous nous connaissons tous car c’est un petit milieu. Des fêtards ou des religieux qui ont tous en commun d’avoir un plan de carrière dont nous pouvons nous porter garants mutuellement ».

«Pour moi, le risque humain se situe davantage au niveau du simple personnel de bord comme les stewards qui contrairement à nous sont peu traçables avec un parcours de formation de quelques mois contre 6 ans pour les pilotes. Sans vouloir jeter l’opprobre sur nos collègues de bord, ces derniers  sont plus susceptibles d’avoir des profils fragiles et de commettre des actes insensés».

Concernant le contrôle médical auquel les pilotes sont astreints chaque année par la RAM, notre interlocuteur révèle que c’est un contrôle de routine (ophtalmologique…) effectué par un simple médecin généraliste et contresigné par un chef de service.

 En gros, hormis le fait d’avoir une bonne vue et des réflexes, on nous demande simplement si nous n’avons  pas eu de gros bobos au cours de l’année écoulée».

Selon lui, il n’existe aucun suivi psychologique sérieux permettant de détecter des troubles psychologiques ou psychiatriques chez les pilotes.

Après le drame de l’avion allemand, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a quant à elle immédiatement réagi en enjoignant aux compagnies aériennes de faire subir à leurs pilotes un suivi psychologique et physique renforcé et régulier.

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