La résine de cannabis marocaine ne suscite plus l’engouement

Le Maroc reste l’un des principaux producteurs de résine de cannabis au monde. Mais le succès de la résine ne cesse de faiblir en Europe.

La résine de cannabis marocaine ne suscite plus l’engouement

Le 5 mars 2015 à 13h09

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Le Maroc reste l’un des principaux producteurs de résine de cannabis au monde. Mais le succès de la résine ne cesse de faiblir en Europe.

L’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), rattaché à l’ONU, a présenté son rapport annuel mardi 3 mars à Londres. Entre autres enseignements: la résine de cannabis marocaine produite dans la région montagneuse du Rif -considérée comme le berceau mondial de la culture du cannabis- ne suscite plus l’engouement en Europe. Certes, «le Maroc  reste le premier producteur en Afrique et l’un des premiers au monde», et le principal exportateur de résine en Europe, mais «il semble, d’après certaines informations, que la production y soit en recul(…), et certaines indications montrent que le succès de la résine de cannabis en Europe continue de faiblir», affirment les experts de l’OICS.

«Les quantités de résine saisies sont désormais du même ordre que celles d’herbe, ce qui témoigne d’une préférence accrue pour l’herbe (Appelée aussi marijuana ou beuh dans le jargon, NDLR) sur les marchés européens, où elle est de plus en plus produite localement, par rapport à la résine provenant principalement du Maroc, qui demeure le pays d’origine de la majeure partie de la résine saisie en Europe», ajoute le rapport, qui cite à son tour un document de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  

Saisies record en Afrique du Nord

Les quantités de résine saisies continuent d’ailleurs d’augmenter au Maroc, mais aussi en Algérie et en Egypte. En 2012, le royaume avait réalisé 11  % des saisies mondiales de résine de cannabis; ce chiffre serait de 12 % en 2013 selon des chiffres préliminaires.

Les saisies signalées par le Maroc sont passées de 126 tonnes en 2011 à 137 tonnes en 2012. En Algérie, elles sont passées de 53 tonnes en 2011 à plus de 211 tonnes en 2013, alors qu’en Egypte, les autorités en ont saisi plus de 84  tonnes en 2013, dont 80  tonnes avaient été acheminées clandestinement depuis le Maroc sur des bateaux de pêche.

Du Rif au Balkans

Selon le document, le trafic de cannabis à destination de l’Europe occidentale et centrale reste caractérisé par le recours aux voies maritime ou aérienne pour la résine, en provenance principalement du Maroc.

«Certains éléments donnent à penser que l’Europe du Sud-est, plus particulièrement les Balkans orientaux, servirait d’itinéraire de repli pour le trafic de résine en provenance du Maroc et à destination de l’Europe occidentale», ajoute le document.

Le Maroc coopère avec l’OICS

Dans un chapitre consacré à l’efficacité des mesures de contrôle visant à empêcher le détournement de substances placées sous contrôle depuis le commerce international, l’OICS fait savoir que les gouvernements sont encouragés à signaler à l’OICS les saisies de substances placées sous contrôle international, ajoutant que trois pays lui ont signalé en 2014 d’autres saisies de substances psychotropes. Parmi eux, «le Maroc a signalé que 450.357 doses de substances psychotropes avaient été saisies, sans préciser le type de substances dont il s’agissait mais en indiquant qu’elles étaient dissimulées dans des véhicules à moteur».

Les kificulteurs exploités par les trafiquants

Le document ne donne pas d’éléments sur ce que rapporte le trafic juteux de résine de cannabis. Mais d’après un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUCDC) publié en mars 2014, les cultivateurs marocains vendent chaque année 38.000 tonnes de cannabis à des barons locaux qui les revendent sur le marché européen. Ces kificulteurs qui vivent dans la semi-clandestinité gagnent près de 214 millions de dollars, tandis que la chaîne du trafic représente 14 milliards de dollars environ. 

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