Les droits des migrants peu respectés à Sebta et Melilia selon HRW
Pour Human Rights Watch, le respect des droits des migrants ne progresse pas aux frontières des enclaves du nord marocain.
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H.O.M.
Le 5 février 2015 à 15h22
Modifié 11 avril 2021 à 2h36Pour Human Rights Watch, le respect des droits des migrants ne progresse pas aux frontières des enclaves du nord marocain.
Le 6 février 2014, 15 migrants subsahariens ont péri noyé en tentant de rejoindre l’enclave espagnole de Sebta, au nord du Maroc. Un an après ce tragique événement, l’ONG Human Rights Watch (HRW) se penche sur l’état des droits de l’homme dans ces zones sensibles. Son constat est sans appel. HRW déplore en effet l’absence de progrès en termes de justice aux frontières de Sebta et Melilia.
Dans cette dernière publication, HRW rappelle que la Guardia Civil, police des frontières espagnoles, a eu recours à des tirs de balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes etc. afin de faire reculer les migrants qui tentaient de gagner la côte de Sebta à la nage. Des actes hautement répréhensibles commis par les autorités selon Judith Sunderland, spécialiste des questions d’Europe de l’Ouest pour HRW. Sur la base de nombreuses études, l’ONG dénonce les pratiques employées par les forces de l’ordre aux frontières au cours de l’année écoulée et condamne fermement le recours aux expulsions sommaires devenues monnaie courante, côté espagnol.
Selon HRW, au lieu de s’attaquer à ses pratiques illégales et iniques, l’Espagne tente de les institutionnaliser et de les formaliser devant le Sénat. Renvoyer les migrants vers le Maroc, comme on camouffle la poussière sous le tapis… Ce point capital sera par ailleurs abordé en mars 2015 par le Commissaire européen de l’immigration, des affaires intérieures et de la citoyenneté, Dimitris Avramopoulos, lors de sa visite à Sebta et Melilia. Il insistera auprès de l’Espagne sur la nécessité d’appliquer et de respecter strictement les droits internationaux des migrants.
Human Rights Watch souligne le fait que chaque année des milliers de personnes risquent leur vie en tentant de rejoindre les rives européennes. « De nombreuses preuves et témoignages indiquent que les pratiques de la Guardia Civil participent amplement à la dangerosité de cette épreuve » déclare Judith Sunderland. Et d’ajouter que l’Union européenne n’a plus le droit de détourner le regard et de « négliger les abus en cours dans ces enclaves ». Du côté espagnol, aucun fonctionnaire n’a été inculpé ou soumis à une commission de discipline malgré les manquements aux droits de l’homme avérés, perpétrés en février 2014, lors de l’affaire des migrants noyés. Aucune démission n’a été enregistrée non plus, souligne la publication de l’ONG.
HRW annonce enfin que les tentatives pour entrer en Espagne via Melilia et Sebta – par voies maritimes, terrestres, se cachant dans les voitures et les camions, et en franchissant les clôtures frontalières - ont augmenté depuis 2011. Selon les autorités de Melilia, près de 2.100 personnes sont parvenues à escalader et passer ces triples frontières de Melilia en 2014, au cours de plus de 70 tentatives distinctes.
Les rapports des médias suggèrent par ailleurs que près de 2.500 migrants sont entrés dans l'enclave par d'autres moyens. A Sebta, les autorités avancent quant à elles le chiffre de 1.653 migrants entrés cette enclave en 2014. Selon la même source, relayant des données du ministère de l’Intérieur marocain, le Maroc annonce avoir déjoué 80 tentatives groupées, et intercepté 20.000 personnes tentant de traverser les frontières et pénétrer dans les enclaves au cours de 2014.
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