Suite à une augmentation de capital, l’OCP vient de devenir actionnaire, à 10%, de la société de fertilisants brésilienne Heringer. L’opération qui a coûté au groupe marocain 55 millions de dollars, a été assortie de contrats de vente à long-terme de produits phosphatés.

"Cet investissement dans Heringer constitue une étape importante pour le développement de l'OCP au Brésil, car il crée de la valeur pour les deux parties et contribue au développement et à la croissance du secteur agricole au Brésil", a affirmé le président directeur général de l'OCP, Mostafa Terrab, cité par le communiqué.

Cette opération intervient plus d’un an après la sortie de l’américain Bunge de la joint-venture Bunge Maroc Phosphore S.A, dont la production était destinée principalement aux filiales Bunge en Amérique du sud. Seul aux commandes la société, dont l’usine à Jorf Lasfar avait nécessité 2,7 MMDH à son lancement en 2008, OCP avait besoin de renforcer son circuit commercial en Amérique du sud, et notamment au Brésil, le plus grand consommateur d’engrais du continent.

Les agriculteurs brésiliens importent environ deux tiers de leurs besoins et achètent à un rythme accru, profitant de la baisse des prix et du poids renforcé de la monnaie locale brésilienne.

L’OCP est présent au Brésil à travers deux autres filiales, OCP Do Brazil et OCP fertilizantes. La première améliore la pénétrabilité des produits dans le continent et la seconde apporte un appui logistique via terminaux, centres de stockage à l’adresse des distributeurs locaux.
L’OCP ainsi mise gros afin de profiter de la demande d’engrais qui connaît le plus fort taux de croissance mondiale, au même moment où Yara et Mosaïc, les principaux concurrents du groupe, se livrent bataille pour s’arracher les actifs afin de consolider leur industrie dans ce marché sud-américain. A la différence de l’OCP, qui ne commercialise que les engrais phsophatés, Yara et Mosaïc vendent les trois types d’engrais, en “blend”.