PAM-Istiqlal, lune de miel d'un an, 500 hectares d'antagonisme
Le jeudi 23 octobre, le quotidien Akhbar al Yaoum a publié un dossier sur ce qui, désormais, sera connu comme l'affaire "Chabat- Faiq", en référence à ses deux protagonistes, le maire de Fès et Rachid Faiq, président de la commune Oulad Tayeb. Entre les deux, une vieille querelle de 500 hectares.
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PAM-Istiqlal, lune de miel d'un an, 500 hectares d'antagonisme
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Reda Zaireg
Le 27 octobre 2014 à 17h12
Modifié 11 avril 2021 à 2h36Le jeudi 23 octobre, le quotidien Akhbar al Yaoum a publié un dossier sur ce qui, désormais, sera connu comme l'affaire "Chabat- Faiq", en référence à ses deux protagonistes, le maire de Fès et Rachid Faiq, président de la commune Oulad Tayeb. Entre les deux, une vieille querelle de 500 hectares.
Selon le ministre de l'intérieur Mohamed Hassad qui s’exprimait au parlement, l'affaire date de 6 ans: en 2008, un nouveau découpage territorial concernant Fès a été adopté. Ce dernier a rattaché au périmètre de Fès, 500 hectares de la commune rurale de Ouled Tayeb.
Mais ce n'est que début 2011 que l'affaire connaît sa première médiatisation: après moult accrochages avec Hamid Chabat au sujet de ces 500 hectares, Rachid Faiq est renvoyé de l'Istiqlal, parti auquel il appartenait. Argument du bureau du parti: ce dernier est impliqué dans des affaires de corruption. Selon le aprti, des habitants de Ouled Tayeb ont déposé plusieurs réclamations contre lui.
Rachid Faiq y voit plutôt un règlement de comptes. La même année, il rejoint le PAM et devient, avec d'autres notables connus pour leur animosité vis-à-vis du SG de l'Istiqlal, un opposant virulent à Hamid Chabat.
Les structures du PAM à Fès ayant été dissoutes en 2010, le parti fait de Ouled Tayeb le point de départ de sa campagne de 2011, avec pour but affiché d'aller à la conquête de Fès. Rachid Faiq, libéré des liens qui l'unissaient à l'Istiqlal, critique allègrement le SG du parti de la balance, que Hakim Benchemass, numéro 2 du PAM, est allé jusqu'à qualifier de "tyran". Ce dernier promet aux habitants de Ouled Tayeb de lutter pour leur cause, et fait de l'affaire des 500 hectares le principal argument de leur campagne électorale.
Une alliance contre-nature
Mais les temps changent. Si, sur le plan des idéologies politiques, PAM et Istiqlal ne partagent que peu de points en commun, ceci n'a pas empêché les deux partis de conclure une alliance fin 2013. Ceci aurait, selon les déclarations de Rachid Faiq à Akhbar al Yaoum, conduit le PAM à abandonner la lutte pour les 500 hectares, en échange d'un compromis similaire que fera l'Istiqlal au PAM, à Tanger. Compromis de bastions, car l'Istiqlal tient à Fès et sa périphérie comme le PAM tient au nord du Maroc.
Les PAMistes anti-Chabat, enrôlés par le parti pour s'opposer au SG de l'Istiqlal, se sont sentis trahis dès que les sentiments de leur parti à l'égard de l'Istiqlal ont changé, et ont considéré l'alliance comme contre-nature. En témoigne la réaction de Aziz Lebbar qui, rencontrant Chabat dans le cadre d'un forum parlementaire; le 10 octobre 2014, s'engage dans une bagarre avec lui, puis se voit exclus du parti le lendemain, entraînant avec lui quelques sympathisants.
Rachid Faiq aura eu la même destinée. Après que Mustapha Bakkoury, SG du PAM, lui a assuré en août 2014 que les 500 hectares ne seront pas retirés à la commune de Ouled Tayeb, Faiq a accepté d'annuler le sit-in qu'il souhaitait organiser devant le ministère de l'intérieur. Mais après la présentation du projet de loi sur le découpage le 24 septembre, et l'octroi d'autorisations de construire sur ce terrain par Chabat récemment, Rachid Faiq a décidé d'ébruiter l'affaire et de démissionner du PAM, la semaine précédente. Le parti, lui, dit avoir gelé son adhésion.
Un découpage non encore adopté
Seulement, voilà: le nouveau découpage territorial est encore à l'état d'avant-projet de loi. Et que Chabat accorde, déjà, des permis de construire sur ces 500 hectares revient à mettre la charrue avant les bœufs.
Une affaire à suivre.
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