La renaissance de Tanger passe aussi par son dynamisme culturel

Le fort bouillonnement culturel que vit la cité du Détroit ne laisse indifférents ni la presse internationale, ni le public. Tanjazz, Etre ici, les Nuits sonores et l’événement organisé à la Gaîté lyrique à Paris attestent de ce nouvel engouement.  

La renaissance de Tanger passe aussi par son dynamisme culturel

Le 3 octobre 2014 à 15h53

Modifié 3 octobre 2014 à 15h53

Le fort bouillonnement culturel que vit la cité du Détroit ne laisse indifférents ni la presse internationale, ni le public. Tanjazz, Etre ici, les Nuits sonores et l’événement organisé à la Gaîté lyrique à Paris attestent de ce nouvel engouement.  

En septembre, le dernier évènement culturel Etre ici a affiché complet. L’un des plus anciens, Tanjazz, a du refuser l’entrée à plusieurs… centaines de personnes lors du concert de l’Hispano-guinéenne Buika le samedi 13 septembre. Que pasa ?

A côté des arts, de la musique, des couleurs et du « cool », il faut aussi faire marcher tout ça. Trouver assez d’argent au départ, pour ne pas se retrouver perdant à la fin. Et trouver des bénévoles, pour qu’au final l’enthousiasme du départ ne finisse pas en galère.

Pour Anne Chaplain, qui a fait ses armes dans l’événementiel corporate dans une vie précédente à Paris, le modèle économique d’Etre ici « est principalement fait d’énergie collective, de bénévolat et d’un peu d’argent ». 120.000 DH est la somme qui lui a fallu, elle et ses quatre complices Itaf, Nachida, Jean-Marc et Olivier, pour organiser le 21 septembre dernier une manifestation inédite.

De 10 heures à 18 heures ce dimanche-là, 6 lieux ont été aménagés et ouverts au public : un riad de la kasbah, une synagogue, une ancienne prison, une villa centenaire qui donne sur le vieux port, des jardins andalous et le plus que centenaire bâtiment du consulat général de France. Dans chaque lieu, un écrivain lisait la prose, un musicien jouait sa musique, un artiste peignait.

En ciblant des sponsors intéressés par le bâtiment et sa restauration (Aluminium du Maroc, Jacob Delafon Maroc), une banque, et d’importants acteurs économiques locaux tels que les Fromageries Bel et l’incontournable Renault, 120.000 DH ont pu être sécurisés assez tôt pour faire avancer le projet.

Avec des coups de main de la Villa des Arts de Rabat, de l’Office du tourisme, tout était prêt trois mois à l’avance ! Résultat : une communication low-cost faite de réseaux sociaux, d’affichettes et beaucoup de bouche à oreille allant crescendo et 2.000 visiteurs.

Pour Anne Chaplain, « on n’arrive à organiser ce genre d’événement original et flexible qu’avec des partenaires privés qui comprennent la démarche créative et autonome ». En 2015, d’autres lieux seront explorés.

A l’autre extrémité de la scène culturelle de Tanger, Tanjazz a tenu sa 15ème édition le mois dernier. Depuis 14 ans, le festival se développe, une année dégageant 100 ou 150.000 DH d’excédent, une autre année en perdant autant.

Mais Philippe Lorin, publiciste parisien qui a créé l’agence Mc Cann Casablanca dans les années 1980, est un passionné. Fin communicateur - « Perrier, c’est fou » c’est lui entre autres-  et esprit brillant, Philippe Lorin décrit un modèle économique « fait d’un projet crédible, de créativité ». Pour conclure : « Le modèle est tout sauf économique dans son esprit. Il faut y croire. L’énergie vient de là ».

M. Lorin raconte un Tanjazz qui tournait à 4 MDH en 2011 contre 3,4 MDH pour l’édition 2014. « Cette année, on a fait 220.000 DH de plus que prévu avec la billetterie grâce au concert de Buika du samedi soir ». Première dans les annales de Tanjazz, le 13 septembre dernier,  les organisateurs ont dû refuser l’entrée à environ 700 fans de jazz avant de pouvoir en « caser » la moitié dans les travées de la scène.

« Tanjazz, aime rappeler Philippe Lorin, ce sont plus de 40 concerts en quatre soirs pour un budget inférieur à 4 MDH ». Du coup, à Madrid, El Pais parle de « festin de jazz » à Tanger. A Paris, Le Monde titre « Tanger, la renaissance » et les Inrocks s’interrogent : « Où est le cool ? Spécial Tanger ».

C’est que du 25 au 28 septembre du beau monde artistique tangérois a investi la Gaîté Lyrique dans le IIIe arrondissement parisien : peinture, graphisme, sculpture, vidéo et même couscous le vendredi. La librairie des Colonnes et le Salon bleu de la place de la kasbah ont été « répliqués ». Des œuvres artistiques et culturelles mais aussi l’esprit tangérois ont été exportés et présentés pendant un long week-end au cœur de la capitale française.

Le 15 octobre prochain, les Nuits sonores lyonnaises s’installent pour 4 jours entre la kasbah et la cinémathèque Rif pour des concerts de musiques électroniques, des ateliers d’art et des souks de designers.

Pour sa part, en 2015, Philippe Lorin espère rééditer le succès de l’édition 2014. Dans son viseur, rien de moins que le grand Eric Clapton. Car ce monument de la musique vient d’acquérir une maison à Chaouen. « De là à ce qu’il fasse un prix pour jouer à Tanjazz », Philippe Lorin l’espère. Si c’est le cas, c’est que cela aura coûté moins de 100.000 dollars, le tarif minimum de M. Clapton.


 

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