Depuis les premières heures de mercredi dernier et jusqu’à ce dimanche, traverser le Détroit de Gibraltar dans le sens Maroc-Espagne relèvera d’un petit supplice. Plus de 30.000 passagers doivent passer chaque jour pour une dizaine de milliers de véhicules.

Selon des sources de la direction de Tanger-Med, «il faut compter au moins 10 heures d’attente pour chaque traversée, d’ici samedi soir ou dimanche matin». Tanger-Med assure actuellement plus de 20 départs par jour vers Algésiras «mais le pavillon marocain a perdu huit navires en deux ans et cela se ressent en période de pointe,» indique Jamal Mikou, directeur de la communication.

Dans le rayon du pavillon marocain en effet, la Comanav, Comarit, Limadet ou autre IMTC ne sont plus que des souvenirs. Le marché est aux mains de sociétés espagnoles à plus de 98% : Baléaria, Trasmediterranea, Acciona, FRS.

Outre l’habituel rush des vacanciers de la fin du mois d’août, les familles avec enfants doivent être de retour pour la rentrée scolaire. Celle-ci s’effectue le mardi 2 septembre en France.  En Espagne, selon les régions, la rentrée scolaire s’échelonne entre ce prochain mercredi 3 et le mercredi suivant 10 septembre.

Jeudi 28 août, à l’approche du port de Tanger-Med et au port même, on sentait que la situation était exceptionnelle. Sur l’autoroute, les files de voitures s’allongeaient sur des centaines de mètres à l’entrée de la dernière station-service avant le port. Pleins d’essence, achats, toilettes des enfants, les voitures débordaient presque sur les voies de l’autoroute.

Quelques kilomètres plus loin, scènes identiques au péage autoroutier où des centaines de voitures étaient alignées sur une demi-douzaine de voies attendant patiemment de régler leur ticket aux guichetiers des Autoroutes du Maroc.

Mais c’est certainement sur les quais d’embarquement   dans les car-ferries en direction d’Algésiras que les images du rush étaient les plus fortes : Des voitures et des voitures de toutes les couleurs et avec toute la gamme de plaques d’immatriculation européennes  stationnées par centaines sur plusieurs kilomètres carrés attendant le prochain bateau pour Algésiras.

Dans le périmètre du port où l’on peut capter Radio Tanger Med sur la fréquence 97.6, les annonces d’arrivée imminentes de car-ferries en provenance d’Algésiras étaient répétées avec insistance: un bateau qui arrive, c’est un bateau qui repart avec 1.200 à 2.000 passagers et plus de 250 voitures. Le soulagement après les longues heures d’attente au soleil.

Selon des sources de Tanger-Med, «la situation est ainsi depuis deux ans, mais le port a la possibilité de traiter davantage de passagers et de voitures». Il y a huit bateaux de moins battant pavillon marocain. S’il y en avait aujourd’hui seulement six opérationnels, chaque navire effectuant trois ou quatre rotations à raison de 1.500 passagers et de 250 voitures par voyage, le temps d’attente chuterait d’un bon tiers, augmentant d’autant peut-être le plaisir du voyage et de la traversée. Objectif été 2015 maintenant.

Seule consolation, Tanger Med s’est doté depuis ce printemps d’équipements de qualité pour faire attendre ses usagers sur les quais : cafés, boutiques, sanitaires, salles de prière, aires de jeux. En matière d’information, un site web et une application informent les voyageurs en temps réel sur les arrivées et départs de bateau et la météo annonce un temps chaud et sans vent ce vendredi et ce samedi.