Jazz au Chellah : un concert à la mémoire de Paco de Lucia
La 19e édition du festival de Rabat, qui ouvre ses portes le 17 septembre, sera l’occasion de retrouver des musiciens de renom tels que Gianluca Petrella et Juan Carmona et des artistes prometteurs comme Anu Junnonen.
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Hamza Mekouar
Le 26 août 2014 à 17h18
Modifié 11 avril 2021 à 2h36La 19e édition du festival de Rabat, qui ouvre ses portes le 17 septembre, sera l’occasion de retrouver des musiciens de renom tels que Gianluca Petrella et Juan Carmona et des artistes prometteurs comme Anu Junnonen.
C’est dans 3 semaines que la magnifique enceinte Chellah, à Rabat, va commencer à vivre au rythme des pianos, trompettes, luths et contrebasses. Le festival Jazz au Chellah ouvre ses portes le 17 septembre, pour une semaine de musique non-stop. À l'affiche, le « toque » flamenco de Juan Carmona à la mémoire du maestro Paco de Lucia, le guembri de Majid Bekkas qui interprétera son nouvel album Al Qantara ou encore le oud du brillant Nasser Houari.
Le quartet polonais Atom String, le tromboniste italien Gianluca Petrella considéré comme l’un des tous meilleurs trombonistes contemporains de jazz font également partie de la longue liste de grandes figures de la musique présentes cette année. Une programmation éclectique pour un festival qui fête son 19e anniversaire.
Comme chaque année depuis sa création, le festival se déroulera en deux parties : une première dédiée à la découverte du jazz d'Europe et une seconde dans laquelle des jazzmen européens rencontreront des musiciens marocains.
Le programme, concocté par Jean-Pierre Bissot et Majid Bekkas, respectivement directeurs artistique Europe et Maroc, promet de belles découvertes. « Alaa Zouiten, jeune luthiste marocain installé en Allemagne et qui fait un travail de recherche sur l’intégration du oud dans le jazz et le flamenco partagera la scène avec For Free Hands. La cantatrice Samira Kadiri montera sur scène avec des musiciens hollandais et chantera un répertoire inspiré du jazz, de la musique arabo-andalouse et du gharnati », confie à Médias 24 Majid Bekkas, l’un des directeurs artistiques du festival.
Fait inédit, ce compositeur talentueux et professeur de musique changera de casquette le temps d’un soir (pour l’ouverture du festival) et montera sur scène pour présenter son dernier opus Al Qantara.
Un concert à la mémoire de Paco de Lucia
La clôture sera assurée par Juan Carmona, l’un des meilleurs guitaristes et compositeurs de sa génération, lequel rencontrera le duo Nasser Houari et Rachid Toumi, qui revisite de manière raffinée le patrimoine musical marocain et algérien. Cette rencontre sera à la mémoire de Paco de Lucia, légende du flamenco, qui s’est éteint en février dernier.
Juan Carmona, considéré comme l’un des dignes héritiers du maestro avec Tomatito, Gerardo Núñez ou encore Vicente Amigo était un ami de Paco de Lucia. Avant de le connaitre, il avait remporté en 1994 le premier prix du concours de Madrid de Paco de Lucia.
Détail savoureux, « au moment de remplir les documents officiels, j’ai présenté ma carte d’identité française, étant fils d’immigrés andalous, né à Lyon. Les organisateurs se sont exclamés : "Ah non, on ne peut pas attribuer un prix de flamenco à un étranger !" Paco est intervenu très fermement pour qu’ils reviennent sur leur position », a-t-il confié à Libération.
La rencontre entre le duo Houari/Toumi et Juan Carmona s’annonce d’autant plus prometteuse que ce dernier est un fin connaisseur des musiques marocaines. Son album Orillas, sorti en 2003 est un hommage au Maroc et à l'Andalousie. Dans cet opus, le duende flamenco dialogue avec l'orchestre philharmonique de Rabat, avec des musiciens de l'Opéra de Marseille et avec le son cathartique de Gnawas. Le résultat musical est fabuleux, en témoigne sa nomination aux Latin Grammy Awards, catégorie Meilleur Album Flamenco de l’année.
Un festival né au lendemain du processus de Barcelone
Initié en 1996 par la Délégation de l'Union européenne au Maroc et organisé en collaboration avec les ambassades et instituts culturels des États membres de l'Union européenne, Jazz au Chellah se présente comme un événement phare de la scène culturelle du Maroc et fait partie des trois principaux festivals de jazz au Maroc, avec Tanjazz et Jazzablanca.
« Le festival a été lancé au lendemain du processus de Barcelone (adopté lors de la conférence euro-méditerranéenne en novembre 1995, NDLR), qui compte parmi ses objectifs le renforcement du dialogue entre les peuples du Nord et du Sud de la Méditerranée », déclare à Médias 24 Safaa Kaddioui, chargée de communication et de culture auprès de la Délégation de l'Union européenne.
Tous les concerts auront lieu dans le somptueux site du Chellah, lequel fait partie depuis 2012 de l'ensemble des sites de Rabat inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en tant que bien culturel.
Prix grand public: ticket 50 DH
Prix étudiants : ticket 20 DH
Site internet : www.jazzauchellah.com
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