Mohammed VI: “le Maroc avance, mais la richesse ne profite pas à tous”

Le CESE s'est vu confier par le Souverain, la réalisation d'une étude au sujet du capital immatériel du Maroc, entre 1999 et 2013. Le Maroc au cours de cette période, s'est enrichi, mais cette richesse a-t-elle été répartie ou n'a-t-elle profité qu'à quelques catégories?

Mohammed VI: “le Maroc avance, mais la richesse ne profite pas à tous”

Le 31 juillet 2014 à 12h06

Modifié 31 juillet 2014 à 12h06

Le CESE s'est vu confier par le Souverain, la réalisation d'une étude au sujet du capital immatériel du Maroc, entre 1999 et 2013. Le Maroc au cours de cette période, s'est enrichi, mais cette richesse a-t-elle été répartie ou n'a-t-elle profité qu'à quelques catégories?

Cette décision est la principale annonce d'un discours du Trône qui comme à l'accoutumée, a fait un large tour d'horizon des questions de l'heure, sans tomber dans la facilité d'une énumération statistique.

Sur le reste, politique étrangère, développement, le Roi a rappelé ou énoncé des principes. Il en fut ainsi sur le Maghreb, sur la cause palestinienne, sur les liens avec le reste de l'Afrique, sur la lutte contre le terrorisme et enfin, sur les relations avec l'UE. Le Roi a confirmé ses "prochaines" visites en Russie et en Chine, avec en perspective la conclusion de partenariats stratégiques avec ces puissances.

Il a également confirmé la prochaine mise en place de la régionalisation avancée dans toutes les régions du Maroc.

 

 

>Dans la première partie de son discours, le Roi Mohammed VI a évoqué le développement du Maroc, estimant que ce développement est loin d'être une affaire de statistiques ou de réalisations matérielles telles que les infrastructures.

Le Souverain a demandé une pause d'introspection au sujet du modèle de développement marocain, car il est "utile de se poser des questions, rien n’est jamais parfait".

Parmi les questions, "quelle est l’efficacité de nos politiques? profitent elles à tout le monde?" "Ce que nous appelons progrès, est-ce que c’est la simple hausse de la consommation, l’amélioration des conditions de vie?"

Le Souverain a précisé que l'objet de cette étude du CESE n'est pas seulement de faire ressortir la valeur du capital immatériel du Maroc, mais également et surtout de souligner la nécessité de retenir ce capital comme critère fondamental dans l'élaboration des politiques publiques, et ce, afin que tous les Marocains puissent bénéficier des richesses de leur pays.

"Il nous a déjà été donné de procéder en 2005 à une pause introspective, incarnée par le rapport du cinquantenaire, qui a permis d'évaluer les réalisations, d'identifier les dysfonctionnements et de cerner les aspirations depuis les débuts de l'Indépendance, en vue d'établir des politiques publiques plus efficaces. Aujourd'hui, quinze années après notre accession au Trône, il me paraît nécessaire de renouveler cette pause nationale", a prôné le Souverain.

Et le Roi de s'interroger: "Nos choix sont-ils judicieux? Quelles sont les actions à accélérer, rectifier ou réajuster ? Quels sont les chantiers et les réformes à mettre en route ? (...) Est-ce que les réalisations et les manifestations de progrès que nous observons ont eu l'impact direct escompté sur les conditions de vie des Marocains ? Est-ce que le citoyen marocain, quelle que soit sa situation matérielle ou sociale, et où qu'il se trouve, dans le village et dans la ville, sent une amélioration concrète dans son vécu quotidien, grâce à ces chantiers et à ces réformes?"

Tout en mettant en évidence l'évolution de la richesse du Maroc, le Souverain s'interroge encore: "Où est cette richesse? Est-ce que tous les Marocains en ont profité, ou seulement quelques catégories?".

Pour le Roi, la réponse à ces interrogations n'exige pas des analyses approfondies, déplorant que "si le Maroc a connu des avancées tangibles, la réalité confirme que cette richesse ne profite pas à tous les citoyens".

Le Souverain dit relever, lors de ses tournées d'information, certaines manifestations de pauvreté et de précarité, comme il note l'ampleur des disparités sociales entre les Marocains.

Le Roi a affirmé qu'il attend de cette étude qu'elle pose un "diagnostic objectif de la situation, et qu'elle présente des recommandations pratiques pour son amélioration", donnant ses instructions pour que soit assurée la plus large diffusion possible à cette étude, afin que le "rapport final ne reste pas lettre morte, ou seulement une matière pour consommation médiatique".

Le Souverain a, de même, appelé le gouvernement, le parlement, toutes les institutions concernées et les forces vives de la Nation, à se pencher sur les recommandations constructives figurant dans le rapport, et à œuvrer pour en assurer la mise en œuvre.

"Dans la mesure où l'évaluation de la richesse immatérielle est considérée comme un outil d'appui à la prise de décision, nous tenons à ce que le recensement général de la population, prévu cette année, fasse état des indicateurs relatifs au capital immatériel du Maroc, dans ses différentes composantes", a ajouté le Roi.

Le Souverain a affirmé que le modèle de développement marocain a atteint un seuil de maturité qui habilite le Royaume à adopter des critères avancés et plus pointus pour évaluer la pertinence des politiques publiques et la portée de leur impact effectif sur la vie des citoyens.

Et le Roi d'expliquer que le capital immatériel s'affirme, désormais, comme un des paramètres les plus récents qui ont été retenus au niveau international pour mesurer la valeur globale des Etats et des entreprises, d'autant que ce critère, a souligné le Souverain, permet d'intégrer dans le mode de calcul, les atouts qui n'ont pas été pris en compte dans les approches financières classiques.

Il s'agit, a précisé le Roi, de mesurer le capital historique et culturel de tout pays, parallèlement aux autres caractéristiques qui le distinguent, notamment son capital humain et social, la confiance, la stabilité, la qualité des institutions, l'innovation et la recherche scientifique, la création culturelle et artistique, la qualité de la vie et de l'environnement, et d'autres éléments encore.

Le Souverain a fait remarquer, à ce propos, que la sécurité et la stabilité constituent le fondement de la production et de la richesse, de même, que la confiance et la crédibilité sont essentielles pour stimuler l'investissement. Pourtant, a relevé le Roi, on ne trouve nulle part trace de ces atouts dans la valeur globale des Etats.


>Le Maroc s'apprête à mettre en place la régionalisation avancée dans toutes les régions du Royaume

Le Roi Mohammed VI a annoncé également que le Maroc s'apprête à mettre en place la régionalisation avancée dans les différentes régions du Royaume, avec, en tête, les provinces du Sud.
"Nous nous apprêtons à mettre en place la régionalisation avancée dans les différentes régions du Royaume, avec, en tête, nos provinces du Sud", a indiqué le Roi.

Cette régionalisation, a souligné le Souverain, est de nature à permettre de respecter les spécificités régionales et favoriser une gestion démocratique, par les populations de la région, de leurs affaires locales, dans le cadre du Maroc unifié des régions.

A cet égard, le Souverain a réitéré l'attachement à l'initiative de conférer aux provinces du Sud un statut d'autonomie, "initiative dont le Conseil de Sécurité a, dans sa dernière résolution, souligné une nouvelle fois le sérieux et la crédibilité".

Le Roi a souligné Sa détermination à poursuivre l'élan de développement dans cette région pour ne pas hypothéquer son avenir.

"Nous n'hypothéquerons pas l'avenir de la région, mais nous y poursuivrons plutôt les chantiers de développement et de modernisation, surtout en allant de l'avant dans la mise en œuvre du modèle de développement de nos provinces du sud", a dit le Souverain, expliquant que cette œuvre aura pour base une "approche participative", "une bonne gouvernance et de projets cohérents et multidimensionnels, ayant vocation à réaliser le développement intégré".

Tout en réaffirmant que la question du Sahara est la cause de tous les Marocains et "une responsabilité qui nous engage tous", le Souverain a appelé de nouveau à faire preuve encore et toujours de vigilance et de mobilisation collective et à engager les initiatives nécessaires pour anticiper les manœuvres des adversaires.

>Champ religieux: un modèle marocain.

Le Roi Mohammed VI a souligné sa détermination à consolider le modèle "original" du Maroc en matière de gestion de la chose religieuse, consacrant "un paradigme" qui a pour vocation de "prémunir le citoyen et la société contre les démons de l'extrémisme, du repli sur soi et de l'ignorance".
Le Roi a assuré que son action pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens "n'a d'égale que notre volonté de garantir leur sécurité spirituelle et de consolider le modèle marocain en matière de gestion de la chose religieuse", rappelant que "ce modèle original, fondé sur la Commanderie des croyants qui en est la référence, et sur le rite Malékite, est le produit des réformes profondes que nous avons menées au cours des quinze dernières années, pour assurer la mise à niveau et l'encadrement du champ religieux".

>L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique. Le Roi Mohammed VI a réitéré l'engagement du Maroc à adopter à l'égard des pays africains frères une politique harmonieuse et cohérente, fondée sur l'exploitation commune des richesses, la promotion du développement humain et le renforcement de la coopération économique.

Le Souverain s'est dit "profondément convaincu" que l'Afrique est apte à réaliser son essor, affirmant cependant que "cet objectif ne pourra être atteint que si le continent compte sur ses enfants et sur ses ressources propres".

"Ici, je tiens à réaffirmer ce que j'ai dit à Abidjan: l'Afrique doit faire confiance à l'Afrique", a dit le Roi.

>Pour une réponse collective au terrorisme

Par ailleurs, le Roi a réitéré son appel pour une riposte collective aux organisations terroristes et ce, face à la multiplication des menaces sécuritaires, notamment dans la région du Sahel et du Sahara.

"Nous appelons de nouveau à une riposte collective aux organisations terroristes, qui trouvent un allié dans les bandes séparatistes et les hordes pratiquant la traite des humains et le trafic d'armes et de narcotiques, en raison de l'imbrication de leurs intérêts respectifs", a dit le Souverain, soulignant que ces organisations terroristes "constituent assurément la plus grande menace pour la sécurité régionale et internationale".

>Soutien à la cause palestinienne.

Le Roi Mohammed VI a réitéré son soutien à toutes les initiatives internationales constructives visant à parvenir à une solution juste et durable à la question palestinienne.
Nous avons été parmi les premiers à apporter un soutien matériel aux victimes de cette agression. Nous avons également ouvert les hôpitaux marocains aux blessés et aux malades parmi ces victimes pour aider à soulager leurs souffrances dans une conjoncture aussi délicate, a rappelé le Roi.
Le Souverain s'est par ailleurs félicité de l'excellence des relations du Maroc avec les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).
>Maghreb, une situation étrange.

Le Roi Mohammed VI a réaffirmé aa détermination à construire une Union maghrébine forte prenant appui sur des relations bilatérales solides et des projets économiques inclusifs, relevant que la situation a atteint un seuil que le citoyen maghrébin ne comprend ni n'accepte.
Le Roi qui s'est dit "convaincu que le désaccord n'est pas une fatalité incontournable, c'est même quelque chose de normal dans tous les regroupements", a cité comme exemple l'Union européenne qui "a toujours connu des différends entre ses membres, mais sans que ces divergences ne finissent en rupture". "Or ce qui est regrettable, a relevé le Souverain, c'est de persister à entretenir le désaccord pour enrayer la marche de l'Union maghrébine".

Le Souverain a indiqué que quelle que soit la portée de ce différend, cela ne saurait justifier par exemple la persistance de la fermeture des frontières, notant que la situation a atteint un seuil que le citoyen maghrébin ne comprend ni n'accepte.

Le Roi a rappelé que le Maroc n'a cessé d'appeler, depuis plus de six ans, à la recherche d'une issue à cette "situation étrange", précisant que toutes les initiatives marocaines responsables se heurtent à "une intransigeance et un refus systématique, qui vont à contre-courant de la logique de l'Histoire et de la légalité, et qui contreviennent aux droits de nos peuples en matière d'échange et d'interaction humaine et d'ouverture économique".

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

TAQA Morocco: AVIS DE CONVOCATION DES ACTIONNAIRES À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE ANNUELLE

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.