Après les émeutes à Bab Sebta qui ont fait près de 50 blessés, le calme est revenu

19 blessés sont à déplorer côté marocain et 28, côté espagnol, mais aucun décès suite aux manifestations des passeurs marocains mardi 16 juillet. Le transit de marchandises, intense à l’approche de l’Aïd, a repris son cours.  

Après les émeutes à Bab Sebta qui ont fait près de 50 blessés, le calme est revenu

Le 17 juillet 2014 à 10h55

Modifié 17 juillet 2014 à 10h55

19 blessés sont à déplorer côté marocain et 28, côté espagnol, mais aucun décès suite aux manifestations des passeurs marocains mardi 16 juillet. Le transit de marchandises, intense à l’approche de l’Aïd, a repris son cours.  

Les autorités de l’enclave ont fait intervenir deux unités anti-émeutes, une de « prévention et réaction » et l’autre d’ « intervention policière » selon des journalistes basés à Sebta. La Guardia civil n’a pas eu à intervenir mais elle se tenait prête à le faire.  En fin de journée, la police espagnole a recensé 28 blessés. A l’hôpital de Fnideq, 19 blessés ont été accueillis, dont 12 civils et 7 membres des forces de l’ordre marocaines.

En revanche, contrairement à ce qui a pu être publié, « aucun décès n’est à déplorer » a indiqué une source hospitalière provinciale à Médias 24. Selon des journalistes basés à Sebta, « il faut remonter à 10 ans » pour se rappeler des incidents d’une telle violence.

Mardi, un peu avant 9 heures, des milliers de passeurs marocains qui se trouvaient entre les barrières marocaines et les barrières espagnoles, dans le no man’s land, se sont vus refuser le passage vers l’enclave. Les estimations vont de 3.000 à 5.000 personnes, - de 5.000 à 7.000 selon des journalistes du quotidien local El Faro- sachant que la moyenne de passages quotidiens à Bab Sebta est de 20.000 voyageurs.

Hier, c’est l’important afflux de passeurs en provenance du Maroc pour cause d’approvisionnements et la nécessité de stockage pour le ramadan et l’Aïd, pendant lequel la contrebande cesse pendant une semaine, qui ont provoqué ces tensions. Cependant, depuis plusieurs semaines, les contrôles dans le sens vers le Maroc se font plus tatillons côté marocain pour des raisons de sécurité. Pris entre ces deux contraintes, les passeurs font moins de voyages dans la journée, moins de chiffre d’affaires, gagne donc moins d’argent, d’où les incidents violents.

Des médias espagnols notent que, durant les protestations, des drapeaux marocains ont été brandis, et le slogan « Sebta et Melilia sont marocaines » a été entendu plusieurs fois avec « Mohammed VI est notre seul Roi », ceci pendant que se déroulait à Rabat la visite officielle du nouveau couple royal espagnol. Des journaux parlent de « rébellion » et d’ « intifada » à la frontière. En milieu de journée mardi, un hélicoptère marocain a survolé la zone de Bab Sebta et de Fnideq.

Le poste-frontière est resté fermé de 9 heures à 14h30. Durant cette période d’opération Marhaba vers le Maroc en provenance d’Europe, les autorités de Sebta ont dû mettre en place en urgence un parking pour faire patienter les voyageurs qui souhaitaient se rendre au Maroc via Bab Sebta.

A la mi-journée mercredi, les dernières Land Rover transportant des membres des Forces auxiliaires encore stationnées du côté marocain de la frontière quittaient les lieux.

Bab Sebta est le point de transit d’un commerce de contrebande qui se chiffre en centaines de millions de dirhams chaque année, mais c’est un commerce clandestin avec ses règles. Ainsi, il est entendu tant du côté officiel marocain que du côté espagnol, que les passeurs ou contrebandiers peuvent passer entre 5 heures du matin et 10h30, après quoi, le paysage à la frontière doit prendre un aspect plus policé.

Autre arrangement côté marocain, les passeurs à pied entrent à partir de 5 heures vers Sebta et doivent ressortir par la porte de Biutz, un passage parallèle (mais officiel) à la frontière. Etant entendu que ces arrangements d’horaires et de « protocole » sont accordés entre autorités des deux pays car il en va de la survie commerciale des commerçants de Sebta.

Outre les commerçants espagnols et hindous de l’enclave, de nombreux commerçants sont marocains. Au cours de la dernière décennie, des groupes de commerçants de Fnideq et de Tétouan « importent » directement la marchandise d’Asie ou d’Europe qu’ils revendent au Maroc, par le port de Sebta, l’enclave étant une ville franche.

A pied, à bicyclette, en scooter, en VW Jetta ou Renault 18 du siècle précédent, la routine avait cependant repris ce mercredi. Ballots de jus de fruits et briques de lait sur les motos, coffres de voitures de passeurs tapissés de tubes de chips Pringles ou de sachets de cacahuètes, sacs de riz, couches-culottes, pneus d’occasion. Les rituels échanges de billets de banques avaient également repris.


 

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