Prisons, radicalisation et dé-radicalisation : une étude comparative dans 15 pays

Le Centre international d’étude de la radicalisation (ICSR) londonien a présenté ce 1er juillet un rapport comparatif intitulé «Prisons et terrorisme : radicalisation et dé-radicalisation dans 15 pays».  

Prisons, radicalisation et dé-radicalisation : une étude comparative dans 15 pays

Le 3 juillet 2014 à 14h05

Modifié 11 avril 2021 à 2h36

Le Centre international d’étude de la radicalisation (ICSR) londonien a présenté ce 1er juillet un rapport comparatif intitulé «Prisons et terrorisme : radicalisation et dé-radicalisation dans 15 pays».  

Le rapport s’attaque au rôle que les prisons peuvent jouer dans la radicalisation et également des jeunes  tout autant que dans celui de réviser les approches radicales. L’idée est notamment de développer des approches «pour faciliter la transition des extrémistes vers une vie sociale normale». L’échantillon des pays étudiés comprend l’Egypte, l’Algérie et le Pakistan, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, Israël et le Yémen, la France et l’Espagne,  l’Indonésie et les Philippines notamment.

Pour les auteurs du rapport, l’idée qui traverse l’étude est que «les prisons peuvent présenter des opportunités pour combattre la radicalisation et le terrorisme et que leur potentiel pour ce faire doit être compris et mis en œuvre ».

L’étude part notamment du principe que la prison est un «lieu de vulnérabilité» où se trouvent des pensionnaires à la recherche de leur identité, d’autres à la recherche d’une protection et des rebelles en nombre plus grand que dans d’autres environnements.

Selon les auteurs du rapport, «l’expérience de la prison a tout d’abord son importance quand on considère sa place dans la vie des mouvements radicaux». «Il existe des lieux de vulnérabilité où la radicalisation se développe. Tout comme elles servent d’incubateurs pour un changement et une transformation pacifique». Pour l’ICSR, «les prisons peuvent devenir des contributeurs nets dans la lutte anti-terroriste».

L’étude passe en revue les régimes d’incarcération pour les terroristes pour constater qu’il ne sont pas des délinquants «ordinaires» et qu’ils peuvent utiliser leur temps en prison pour mobiliser des soutiens extérieurs, radicaliser d’autres prisonniers et même tenter de recréer des structures de commande et d’opérations.

Une leçon à tirer de cette situation indique l’ICSR est que «la plupart des pays étudiés ont un mix de dispersion/concentration (partielle) qui répartit les terroristes dans un petit nombre d’établissements pénitentiaires de haute sécurité». «Mais même avec ces régimes mixtes indique l’ICSR, il semble rarement que ce soit une bonne idée de mettre ensemble des leaders avec des supporters et des idéologues avec des prisonniers ordinaires».

L’ICSR déplore toutefois que nombre d’administrations pénitentiaires jugent les impératifs de la sécurité incompatibles avec ceux de la réforme «là où les besoins de sécurité et de réforme sont plus susceptibles de se compléter que de se contredire».

Les auteurs du rapport mettent également en garde contre certaines confusions: La conversion religieuse n’est pas la radicalisation, avertissent-ils. Une bonne politique contre la radicalisation fait la distinction entre l’expression légitime de la foi et des idéologies extrémistes. «Les imams de prison ont leur importance mais ce n’est pas la panacée. Leur indépendance et leur crédibilité doivent être assurées et il n’est ni raisonnable ni réaliste d’attendre d’eux qu’ils soient des conseillers spirituels, des assistants sociaux et des experts terroristes dans le même temps» avertissent les auteurs du rapport.

L’ICSR arrive notamment à la conclusion que pour conduire des programmes de dé-radicalisation avec succès, une combinaison de rééducation idéologique et/ou religieuse doit aller de pair avec de la formation professionnelle. Les interlocuteurs doivent être crédibles et la transition vers la vie normale doit être assurée en fournissant des moyens financiers et des réseaux sociaux loin de l’extrémisme.

La fondation Quilliam de Londres qui travaille essentiellement sur le cas des jeunes musulmans britanniques, identifie quatre facteurs principaux qui mènent à la radicalisation:

1/ des griefs politiques (agression militaire à Gaza par exemple ou attentats contre des mosquées) qui aliènent des citoyens musulmans et les stigmatisent, les rendant ainsi plus vulnérables à l’exploitation de tels événements par la propagande extrémiste ;

2/ la crise d’identité des jeunes musulmans qui se sentent déconnectés des leaders religieux plus âgés ce qui peut créer une certaine anxiété et rendre ces jeunes plus vulnérables aux idéologies extrémistes ;

3/ s’agissant des idéologies extrémistes, la fondation Quilliam insiste sur le fait d’expliquer au grand public les différences entre l’Islam et l’islamisme ;

4/ s’agissant des recruteurs extrémistes, la fondation Quilliam estime qu’il faut contrer et défier publiquement les idéologies extrémistes et leurs promoteurs.

Selon la fondation Quilliam, les griefs en matière de politique étrangère constituent un terreau facile à manipuler par les recruteurs pour leurs propres fins. Mais d’autres griefs sont importants, tels que des expériences de racisme et de discrimination.

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