Mediaco Maroc: Le silence du gendarme de la bourse
La société auparavant prospère et aux ambitions internationales est aujourd’hui presque réduite à néant. En 5 ans, le titre a perdu 89% de sa valeur à la Bourse de Casablanca. Et que dit le CDVM ? Rien.
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Omar Radi
Le 1 juillet 2014 à 11h42
Modifié 1 juillet 2014 à 11h42La société auparavant prospère et aux ambitions internationales est aujourd’hui presque réduite à néant. En 5 ans, le titre a perdu 89% de sa valeur à la Bourse de Casablanca. Et que dit le CDVM ? Rien.
Le marché ne sait plus à qui appartient la société de manutention. Et depuis que ses terrains ont été saisis par une banque créancière, il est difficile de savoir où se trouve l’entreprise et de joindre ses dirigeants. Lorsqu’on les contacte, ils sont soit « en réunion », soit injoignables.
Selon le dernier rapport de ses commissaires aux comptes, la situation nette de l’entreprise est inférieure au quart de ses capitaux propres. Malgré les recommandations des experts comptables, le management continue pourtant de faire tourner la boîte.
Ces deux dernières années ont été particulièrement mouvementées pour l’entreprise. Celle-ci est l’objet d’un procès opposant deux parties prétendant détenir le contrôle sur son capital.
Nicolas Mayet, directeur général démis de ses fonctions prétend, documents à l’appui qu’il avait racheté Mediaco sans que l’opération ne soit définitivement actée, ce qui est nié par Alexandre Vernazza, héritier de l’entreprise et qui siège à sa tête depuis un an maintenant.
En plus du procès sur le contrôle de l’entreprise, les biens de celles-ci ont été saisis par plusieurs créanciers, notamment les banques dont les crédits octroyés n’ont pas été remboursés par l’entreprisse.
Ainsi, les équipements (grues/camions, containers et autres engins) ont été saisis par Crédit agricole et la Banque populaire. Quant à la BMCI, elle a mis aux enchères, suite à un jugement, le principal terrain sur lequel se trouve le siège social de l’entreprise, et son entrepôt. Ce terrain de plus de 8.000m² a été vendu à plus de 13MDH. La BMCI a été jusqu’à revendre le fond de commerce de Mediaco Maroc, qui était estimé à 500.000 DH seulement.
Que fait le CDVM ?
Ni les téléphones de l’entreprise, ni ceux d’Afrique Levage, sa maison-mère, ne répondent aux appels. Les dirigeants de l’entreprise non plus.
Selon un employé contacté par Médias 24, celle-ci garde quelques marchés qui la font subsister, notamment à Jorf Lasfar. Mediaco Maroc a fini l’année 2013 avec un déficit net cumulé de plus de 200 MDH et un endettement dépassant les 300MDH.
Contacté par Médias 24 il y a plus de dix jours, le CDVM n’a accordé aucune réponse à nos questions. Ce dernier s’est montré particulièrement laxiste quant aux changements survenus à la tête de Médiaco.
L’entreprise n’a pas fait de communication, alors que celle-ci est obligatoire quand les actionnaires changent.
L’entreprise n’a pas versé de dividendes depuis 2006 et devrait, logiquement, déposer le bilan vu l’état de ses finances. Et là encore, aucune sanction n’a frappé Mediaco sachant que le non-versement de dividendes trois années successives est passible de sanctions selon le règlement du Conseil. Aussi, aucun profit warning n’a été diffusé par l’entreprise.
Et pourtant, sa décision de ne pas suspendre sa cotation, prise lors d’une assemblée générale dont les résolutions ont été diffusées par le CDVM, est passée sans que le Conseil ne réagisse.
Mediaco Maroc s’échange à 29 DH l’action, et plus aucun intermédiaire boursier n’émet de recommandation quant à la valeur.