Redal et Amendis: aucune issue avant le début 2015

La finalisation de la vente des parts de Veolia à Actis pour la gestion déléguée de l’eau et de l’électricité des agglomérations de Rabat-Salé et de Tanger-Tétouan prendra encore du temps. Après les communes, le ministère de l’Intérieur a aussi son mot à dire.  

Redal et Amendis: aucune issue avant le début 2015

Le 24 juin 2014 à 15h25

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

La finalisation de la vente des parts de Veolia à Actis pour la gestion déléguée de l’eau et de l’électricité des agglomérations de Rabat-Salé et de Tanger-Tétouan prendra encore du temps. Après les communes, le ministère de l’Intérieur a aussi son mot à dire.  

« Après l’arrêt des comptes, au moins 6 mois seront nécessaires pour finaliser le rachat des parts de Veolia par Amendis et Redal. C’est le délai donné par le cahier des charges ». Ce délai ne sera applicable qu’à partir du vote de la dernière commune desservie par les services de Redal ou d’Amendis.

Plus de 15 mois après la conclusion de la vente des parts de Veolia dans les sociétés Redal et Amendis au fonds d’investissement britannique Actis à travers sa filiale marocaine Atlas Infrastructures Holding le 7mars 2013, toutes les communes n’ont pas encore voté sur l’accord Veolia-Actis. Les plus importantes, Tanger, Tétouan, Rabat et Salé, ont voté pour le rachat des parts d’Amendis ou de Redal par la commune et 7 communes rurales de Rabat-Salé ont voté pour l’offre d’Actis. Le fonds d’investissement britannique est représenté et conseillé au Maroc par Younès Maâmar et Mourad Chérif. L’accord fixe le prix de la transaction entre Veolia et Actis à 370 millions d’euros, environ 4,1 MMDH.

Médias 24 a pu apprendre auprès de la Direction des régies et des services concédées du ministère de l’Intérieur que « malgré la validation de ce projet [accord Veolia-Actis] par certaines communes urbaines et rurales du périmètre de Redal, les principales communes des périmètres des deux sociétés délégataires Amendis et Redal ont délibéré contre ce projet ».

A la Direction des régies, on ajoute que « la décision de rejet de l’offre d’Actis par ces grandes communes s’explique notamment par la faiblesse de sa proposition en matière d’investissement par rapport aux besoins ».

Depuis la signature de l’accord du 7 mars 2013 entre Veolia et Actis et sa transmission au ministère de l’Intérieur et aux communes le 8 avril suivant, Actis a tenu plusieurs réunions au niveau des wilayas et des communes de Rabat-Salé et de Tanger pour présenter ses propositions de reprise d’Amendis et de Redal ainsi que sa stratégie de développement. Pour l’instant celles-ci ne semblent pas avoir porté leurs fruits.

Sachant qu’au final l’autorité de tutelle des communes est le ministère de l’Intérieur, rien ne peut se décider dans l’accord des services de M. Laenser hier et de M. Hassad aujourd’hui. Selon les contrats de gestion déléguée, l’accord Veolia-Actis est soumis à l’approbation des communes, et toute décision des communes est soumise à l’approbation de l’autorité de tutelle.

Ce cadre politique et juridique et l’important nombre d’intervenants expliquent en grande partie l’enlisement dans lequel s’est mis le débat sur le départ annoncé de Veolia et l’éventuelle arrivée d’Actis dans le tour de table d’Amendis et de Redal.

Dès le départ, rien ne peut se faire sans l’accord du ministère de l’Intérieur. Si Veolia a pu négocier avec Actis, la multinationale française savait dès le départ que cela restait suspendu à un accord du ministère qui dépendrait également de négociations menées par ce dernier avec Veolia et avec Atlas Infrastructures Holding.

Cependant, le ministère de l’Intérieur et sa Direction des régies semblent avoir décidé, plus de 15 mois après l’accord de mars 2013 entre Veolia et Actis de favoriser la solution du « rachat » selon, dans le cas de Tanger et de Tétouan, la procédure de  l’article 72 du contrat de gestion déléguée. Un peu plus d’un an après l’accord du 7 mars 2013 et le début des contacts entre Actis, les wilayas et les communes, les plus importantes parmi ces dernières, Rabat, Salé, Tanger et Tétouan ont voté contre l’accord Veolia-Actis et pour le rachat par les communes des parts de la multinationale dans Redal et Amendis.

Certaines communes de la wilaya de Tétouan avaient même reçu un courrier contenant les consignes de vote du gouverneur de Mdiq-Fnideq.

Malgré cela, selon des élus de Tanger et de Tétouan, le contact n’est pas rompu avec Actis et sa branche marocaine Atlas Infrastructures Holding. Le rachat par les communes des parts de Veolia dans Amendis va notamment nécessiter des ressources financières dans une année 2014 bousculée par des prévisions de croissance économique marocaine revues à la baisse et un marché du pétrole actuellement susceptible d’aller sans prévenir dans le mauvais sens.

Une reprise par des conseils communaux alliés à de nouveaux investisseurs arabes ou européens privés n’est pas à écarter. Sur ce qui pourrait se passer demain, le ministère de l’Intérieur ne se prononce pas. Son métier est aussi de gérer des phases transitoires.

Dans une communication à Médias 24, l’Intérieur indique : « Il est à signaler que les communes urbaines de Tanger, de Salé, de Rabat [et de Tétouan] ont également pris la décision pour le rachat de contrats, ce qui signifie la fin de la gestion déléguée confiée à Veolia si une décision concomitante pour le rachat est prise par l’ensemble des communes concernées ».


 

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