Cinq ans jour pour jour après le discours d’Obama au Caire, destiné à améliorer les relations entre les Etats-Unis et le monde arabe, une agence américaine spécialisée dans le sondage d’opinion et basée à Washington vient de rendre publique un sondage intitulé Five years after the Cairo speech, how arabs view President Obama and America. Ce sondage a été réalisé en mai 2014 auprès de 7.000 personnes en Égypte, en Jordanie, au Liban, en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, en Palestine et au Maroc.

« Dans la plupart des pays arabes, les sentiments qu'inspirent les États-Unis sont plus positifs qu'à l'époque de George W. Bush, où ils étaient très mauvais», note l’agence Zogby Research Services. Mais cela reste au-dessous de la moyenne puisque la cote de sympathie de Barack Obama se maintient aujourd’hui sous les 50 %.

La politique américaine dans le Proche-Orient désapprouvée

Concernant les négociations de paix dans le conflit israélo-palestinien, la quasi-majorité des personnes interrogées jugent la position des Etats-Unis impartiale et se montrent sceptiques quant à l'attachement des États-Unis à voir l'édification d'un Etat palestinien indépendant.

Sur le conflit syrien, la plupart des personnes interrogées pensent que les Etats-Unis ne devraient pas fournir d’armes aux rebelles.

Sur la crise égyptienne, la majorité estime que les Etats-Unis ont davantage soutenu Hosni Moubarak que son successeur Mohamed Morsi. 

Sur le nucléaire iranien, la plupart des personnes interrogés approuvent la position américaine, mais se montrent sceptiques quant à leurs chances de réussite.  

« Les Etats-Unis ne devraient pas se mêler de la crise syrienne »

Au Maroc, 1.000 personnes ont été interrogées dans les villes de Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, El Jadida, Meknès, Kenitra, Tanger et Oujda.

Parmi eux, seulement 9% estiment que l’administration Obama œuvre effectivement pour maintenir de bonnes relations avec le Maroc. A propos du discours prononcé par Obama au Caire en 2009, 55% d’entre eux ont pensé à l’époque que ce discours allait marquer un nouveau départ des les relations entre les Etats-Unis et les pays musulmans, alors que 26% n’y ont pas cru un instant.

Sur la politique étrangère des États-Unis, 70% des Marocains interrogés désapprouvent la position américaine dans le conflit syrien et estiment que les États-Unis devraient «ne pas se mêler de ce qui se passe en Syrie, parce que cela ne les regarde pas».

Sur le nucléaire iranien, 88% des Marocains se montrent sceptique quant à l’aboutissement des négociations américaines.

Pour 76% des personnes interrogées dans nos contrées, le conflit israélo-palestinien constitue le plus grand défi concernant les relations entre les Etats-Unis et les pays arabes, tandis que 90% s’opposent à l’intervention des Etats-Unis pour le retour de la paix dans la région du Proche-Orient.