Carrières centrales, le bidonville sera complètement rasé en septembre
L’opération d’expulsion des habitants de 42 baraques du bidonville Carrières Centrales s’est déroulée dans un climat de violence. Les autorités locales se justifient en affirmant que toutes les pistes de dialogue ont été épuisées en amont. Et qu’elles ne comptent pas s’arrêter avant d’éradiquer tout le bidonville.
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Nabila Fathi
Le 5 juin 2014 à 14h49
Modifié 5 juin 2014 à 14h49L’opération d’expulsion des habitants de 42 baraques du bidonville Carrières Centrales s’est déroulée dans un climat de violence. Les autorités locales se justifient en affirmant que toutes les pistes de dialogue ont été épuisées en amont. Et qu’elles ne comptent pas s’arrêter avant d’éradiquer tout le bidonville.
Carrières centrales, l’un des plus vieux et mythiques bidonvilles marocains fait encore une fois parler de lui. Les violents affrontements ayant eu lieu mardi 3 juin entre certains habitants et les forces de l’ordre ont remis sur le tapis la question des difficultés et dérapages pouvant éclater en marge des opérations d’expulsion, phase précédant le relogement quand les habitants refusent de quitter les lieux à l’amiable.
C’est exactement le cas en ce qui concerne les événements de mardi dernier. Les contestataires sont les habitants de "42 baraques ayant fait l’objet de jugements d’expulsion passibles d’exécution en décembre dernier", nous déclare Mohamed Ahnani, président de la commission locale pour l’accompagnement social dans le cadre du relogement des habitants des Carrières Centrales. La partie plaignante, en l’occurrence la Commune urbaine d’Aïn Sebaâ, a reporté l’exécution à février, puis à mai 2014, avant de demander l’appui des forces de l’ordre.
Et d’ajouter, "ces habitants rejettent notre offre qui consiste à offrir un lot de terrain de 86m2, dans une zone R+3, en contrepartie de 40.000 DH. Ce lot doit être à chaque fois partagé par deux familles issues du bidonville. Ils exigent plus, notamment faire profiter de cette offre les enfants qui ont fondé des familles à l’intérieur du bidonville. Or, il faut savoir que nos critères sont figés. Nous nous basons sur le recensement de 2008. Seuls les mariages ayant eu lieu avant cette date sont pris en compte".
Etat des lieux
Le programme de relogement relatif aux Carrières centrales concerne au total 4.640 baraquements occupés par 6902 familles. Selon les dernières statistiques officielles, 89% des familles ont d’ores et déjà été relogées. Reste à recaser les habitants d’un peu plus de 700 baraques.
Malgré les derniers affrontements, la préfecture d’Aïn Sbaâ-Hay Mohammadi ne compte pas suspendre son programme de relogement. Ayant effectué jusqu’au bout l’opération d’éviction des 42 baraques, objet de discorde, elle prévoit d’éradiquer tout le bidonville, étendu sur une superficie de 34ha, d’ici à septembre 2014. "Les lots de terrain sont disponibles dont certains à Lahraouiyine, d’autres à Al Hamd", précise M.Ahnani.
Le terrain sur lequel a été construit le bidonville appartient à la Commune urbaine d’Ain Sbâa. Il est prévu d’y édifier des équipements à vocation culturelle et de loisirs, selon la version officielle.
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