A Chefchaouen, l’activité touristique évolue à tâtons

Malgré ses nombreux atouts, la ville, ne disposant pas de statistiques officielles, souffre d’un manque de vision. Une association locale sort pour la première fois un diagnostic révélant les principaux indicateurs touristiques : capacité litière, taux de remplissage, profil des touristes…  

A Chefchaouen, l’activité touristique évolue à tâtons

Le 27 mai 2014 à 11h29

Modifié 27 mai 2014 à 11h29

Malgré ses nombreux atouts, la ville, ne disposant pas de statistiques officielles, souffre d’un manque de vision. Une association locale sort pour la première fois un diagnostic révélant les principaux indicateurs touristiques : capacité litière, taux de remplissage, profil des touristes…  

Dans les rapports de l’Observatoire du tourisme, la ville est inexistante. Pourtant, l’engouement qu’elle suscite auprès des touristes ne cesse de grandir. Durant le semestre précédent, la quasi-totalité de ses établissements d’hébergement affichaient complet lors weekend et des vacances scolaires. Mais en l’absence de statistiques officielles – lesdits établissements n’étant pas classés -, l’évaluation de son activité touristique s’avère difficile.

Il y a quelques mois, l’association locale Ated (Association Tallasemtane pour l'environnement et le développement) s’est attelée à la pénible de tâche d’établir un diagnostic général de l’activité touristique de la perle bleue. Un avant-goût : Chefchaouen accueille entre 71.000 et 95.000 touristes par an, avides d’air pur, de calme et d’herbe verte.  Agés, pour la plupart de 21 à 45 ans, ils dépensent entre 20 et 50 euros par jour et par personne.

Les principaux marchés émetteurs : l’Espagne, la France et les locaux. «On note ces dernières années une augmentation constante du nombre de visiteurs marocains. Cette évolution de la demande interne a notamment permis d’atténuer le ralentissement constaté dans certains marchés émetteurs traditionnels, notamment le marché espagnol du fait de la crise», explique l’association.

L’étude nous apprend aussi que la ville compte 2.400 lits. « La diversification de l’offre d’établissements hôteliers et le développement d’établissements de qualité misant sur une hôtellerie de charme ont nettement contribué à diversifier le profil des visiteurs venant à Chefchaouen. » On compte en effet depuis deux ans quelques hôtels de luxe qui attirent une clientèle exigeante et à fort pouvoir d’achat. Mais la demande ne suit pas toujours l’évolution de la capacité litière, du moins selon le diagnostic de l’association, qui fait état d’un taux de remplissage moyen oscillant entre 12 et 16% et d’une durée moyenne de séjour de 2 à 3 nuitées. «Comme les hôteliers ne déclarent pas leurs nuitées, ces chiffres ne sont pas la réalité. Le taux d’occupation dépasserait les 20%», souligne un professionnel.

C’est que le pic de fréquentation n’atteint son sommet que pendant les vacances scolaires, la période estivale, le festival Alegria (en mai) et la Semaine sainte catholique (en avril). Et seuls trois ou quatre endroits trouvent grâce aux yeux des touristes. « Le premier lieu de visite est la médina de Chefchaouen qui rassemble la plus grande partie du tourisme sur le territoire. Au sein de la médina, on constate que la place Uta Hammam et Ras el Ma sont les deux lieux de concentration des touristes », indique l’étude. En dehors de Chefchaouen, le tourisme s’oriente vers le site d’Akshour, facile d’accès et proche de la ville. Les douars avoisinants, quant à eux, ne sont pas suffisamment connus.

L’Ated conclut que le flux touristique «est inégalement réparti et que le territoire pâtit d’un manque de signalétique adaptée, ce qui produit une saturation en haute saison des principaux sites touristiques». L’on peut attribuer cette inégalité au manque de communication du côté des opérateurs et du ministère. «J’ai décidé de faire moi-même la promotion de mon établissement et de la ville à l’étranger. Je n’attends plus rien de l’ONMT (Office national marocain du tourisme)», lâche, excédé, le patron d’un riad.

A l’heure actuelle, 72% des touristes interrogés disent avoir connu Chefchaouen à travers leurs proches ou leurs amis, tandis que 10% d’entre eux l’ont connu via des sites internet et seulement 5% via les médias. «L’ONMT devrait faire de l’authenticité de la ville un argument de vente pour nos marchés émetteurs au lieu de la délaisser», précise notre source.


 

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