Une Canadienne à la tête de la Minurso

Le secrétaire général de l’Onu a annoncé samedi 10 mai aux membres du Conseil de sécurité qu’il avait mis fin aux fonctions du chef de la Minurso. Wolfang Weisbrod Weber sera remplacé par Kim Bolduc qui devra gérer ce qui s’annonce peut-être comme le dernier mandat de la mission de la Minurso.  

Une Canadienne à la tête de la Minurso

Le 12 mai 2014 à 17h51

Modifié 12 mai 2014 à 17h51

Le secrétaire général de l’Onu a annoncé samedi 10 mai aux membres du Conseil de sécurité qu’il avait mis fin aux fonctions du chef de la Minurso. Wolfang Weisbrod Weber sera remplacé par Kim Bolduc qui devra gérer ce qui s’annonce peut-être comme le dernier mandat de la mission de la Minurso.  

Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon a décidé de nommer la canadienne Kim Bolduc comme nouvelle chef de la mission de la Minurso. Hasard ou coïncidence, après l’adoption de la résolution 2152 favorable au Maroc, le patron des Nations unis s’est résolu à se séparer de l’allemand Wolfang Weisbrod Weber dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’était pas un ami du Royaume.

Contacté par notre rédaction, le bureau régional à Laâyoune de la Minurso confirme la nomination de la canadienne mais déclare ne pas connaître la date de la cérémonie de passation des pouvoirs. Soulignons qu’en théorie, l’allemand Weber est censé finir son mandat à fin du mois de juillet prochain mais même le ministère marocain des Affaires étrangères, sollicité par notre rédaction, n’a été en mesure de nous répondre sur le calendrier de la prise de fonction de Mme Bolduc.

Kim Bolduc qui va lui succéder est née au Vietnam en 1952 et est employée par l’Onu depuis 1992. Elle a travaillé en Irak, au Mozambique, au Pérou au Honduras et en Haïti où elle était représentante spéciale adjointe pour la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

Avant d’être nommée à la tête de la Minurso, cette dame d’expérience était entre 2010 et 2014, la coordinatrice en chef du programme de développement des Nations unis au Panama. Elle est d’ailleurs diplômée de l'Université d'Ottawa et de Genève en résolution des conflits et action humanitaire.

Il faut croire que cette nomination tombe à point nommé pour relancer les relations entre le Maroc et cette mission dont le dernier chef s’était distingué par des relations glaciales voire par un parti-pris souvent dénoncé par les autorités marocaines.En revanche, ses nombreuses visites dans les camps de Tindouf et en Mauritanie recueillaient les faveurs des séparatistes du Polisario.

Ainsi une vidéo (ci-dessous) mise en ligne en avril 2013 avait sérieusement écorné la crédibilité de la Minurso qu’il dirigeait en montrant deux de ses casques bleusprodiguant des conseils séditieux aux jeunes du Polisario. Les soldats en question visiblement très engagés dans la thèse sécessionniste du Polisario y haranguaient des jeunes séparatistes en ces termes: «Cette terre est la vôtre et personne ne peut vous la prendre…vous devez  agir en conséquence pour que vous soyez visibles au monde afin  d’obtenir votre indépendance».

L’ancien chef de la mission de la Minurso avait succédé à l’égyptien Hani Aziz le 14 juin 2012 dans un contexte marqué par la crise entre l’envoyé spécial de l’Onu, Christopher Ross et le Maroc qui avait retiré à ce dernier sa confiance.

La résolution 2152 votée par le conseil de sécurité le 29 avril dernier a réitéré sa confiance au Maroc mais il faut rappeler que les 6 prochains mois seront déterminants pour l’avenir des négociations grâce à la reprise des navettes diplomatiques de Christopher Ross. Rappelons que si aucun progrès notable n’est enregistré dans les négociations en cours, le SG de l’Onu a prévenu que la mission de la Minurso n’aurait plus lieu d’être et qu’elle ne serait pas renouvelée après le 30 avril 2015.

Pendant ce temps à Tindouf

Le week-end dernier, nombre de vidéos ont été publiées par les jeunes sahraouis pour le changement qui célébraient à leur manière, le 41e anniversaire de la formation du front Polisario.

De nombreux graffitis ont fleuri sur les murs des camps de Tindouf où l’on pouvait lire les slogans contestataires suivants :

-          « Non au front du Polisario », « Le front des voleurs et des traitres »,

-          « le 41e anniversaire de la fondation de la république de l’oppression et de l’humiliation»

-          « la résolution de la question du Sahara commence par le départ des dirigeants corrompus du Polisario »

 

 

D’autres sahraouis ont choisi la fuite pour regagner le Maroc dans le cadre du programme de visites familiales organisé par le HCR et la Minurso.

 

 

Selon notre confrère Goud citant le mouvement des jeunes pour le changement, les habitants du camp appelé «Laâyoune» ont mis le feu dimanche 11 mai aux locaux de la wilaya et détruit la voiture de son responsable. Ces troubles faisaient suite à l’arrestation par les milices du Polisario de Lahcen Lghilani membre du dit-mouvement qui voulait construire un kiosque pour subvenir aux besoins de sa famille que les responsables ont considéré qu'il s'agissait d'un acte de rébellion.

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