Smig sectoriel ou régional, assises sociales, des pistes proposées par des patrons

Risques de dégraissage, retour à l’informel, maintien dans la précarité… Les scénarios catastrophes se profilent. Suite à l’augmentation du Smig, certains patrons proposent des pistes de réflexion pour tenter de trouver des solutions au blocage.

Smig sectoriel ou régional, assises sociales, des pistes proposées par des patrons

Le 7 mai 2014 à 16h06

Modifié 7 mai 2014 à 16h06

Risques de dégraissage, retour à l’informel, maintien dans la précarité… Les scénarios catastrophes se profilent. Suite à l’augmentation du Smig, certains patrons proposent des pistes de réflexion pour tenter de trouver des solutions au blocage.

«Les syndicats n’ont jamais demandé une augmentation du Smig, mais ils réclament une amélioration des revenus. Aussi, les mesures auraient pu porter sur le réaménagement de la fiscalité afin de restaurer un équilibre», tient à préciser Abdelilah Hifdi, président de la fédération du transport, la FT. 

A cette précision, Ali Ghannam, président de la confédération nationale du tourisme, la CNT apporte également une nuance: «notre approche repose sur le coût de la production. Quant aux syndicats, ils adoptent une approche différente, qui se fonde sur le coût de la vie». Et d’ajouter : «des mesures d’accompagnement doivent être mises en place pour alléger les charges des entreprises».

Le blocage tiendrait également à la démarche suivie. «Nous devons réorganiser la méthodologie adoptée dans le cadre du dialogue social. Les réunions ne devront pas uniquement se tenir le 1ermai», indique Abdelillah Hifdi. Et de poursuivre : «le dialogue social, c’est toute l’année!»

«Au niveau de la CGEM, nous avons joué le jeu. Avec les centrales syndicales, nous nous sommes mis d’accord sur les mécanismes de médiation et de règlement des conflits. Avec le gouvernement, nous avons accepté l’IPE, l’impôt de solidarité, l’extension de l’AMO aux soins dentaires…», ne manque-t-il pas de lister.

Abdellillah Hifdi s’interroge sur la fixation du taux de 10% d’augmentation du Smig. «Pourquoi pas 20%?», ironise-t-il. Puis, il s’explique : « le taux de 10% n’est lié à aucun indicateur. Ne serait-ce celui de l’inflation comme c’est le cas dans de nombreux pays ». Il soumet également l’idée d’un Smig sectoriel en fonction des secteurs d’activité. «Voire même régional, puisque les niveaux de vie varient d’une ville à une autre. Encore plus, mettre en place un Smig sectoriel et régional».

Quant à Ali Ghannam, avec à ses côtés les opérateurs touristiques, les répercussions de l’application des augmentations du Smig s’évaluent déjà en termes de manque à gagner. Le secteur est grand pourvoyeur de main d’œuvre. «La masse salariale représente 30% de notre chiffre d’affaires. La mise en vigueur de l’augmentation ponctionnera jusqu’à 3% de notre chiffre d’affaires», précise-t-il.

Encore plus, «notre situation est différente de celle des pays étrangers. Les coûts des facteurs de production comme l’énergie et la productivité sont particulièrement élevés. Et par conséquent, nous nous retrouvons handicapés par la cherté du coût de la main d’œuvre», ajoute le chef des opérateurs touristiques. Et d’ajouter : «nous ne pouvons nous permettre une énième augmentation de nos charges. Cela aura des incidences directes sur la compétitivité de nos établissements et sur la destination».

Au regard de la tension palpable auprès des opérateurs économiques, l’idée de l’organisation des «assises sociales», lancée par le patronat, risque de  faire rapidement son chemin.

 

 

 

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