Ce mercredi 7 mai fut le dernier jour pour le dépôt des candidatures au poste de DG du Centre cinématographique marocain. On ne connaît pas le nom de celui qui succèdera à Noureddine Sail,  remercié début avril à l’âge de 66 ans, mais d’ores et déjà, des professionnels du domaine commencent à s’inquiéter. Ils ont peur de voir le champ des libertés rétrécir avec l’arrivée d’un nouveau patron. Des craintes de voir le PJD imposer son propre candidat et par ricochet une politique favorable à un cinéma dit propre et défavorable à tout autre forme de cinéma moderne, ouvert, n’obéissant à aucune forme de censure.

«Je ne répond pas à des critiques basées sur de simples appréhensions. Qu’on me confronte à des faits et je débattrai volontiers», nous répond Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, département duquel dépend le CCM.   Et d’ajouter que «les craintes pouvaient être tolérées au tout début du mandat du PJD. Concernant le dossier du CCM, nous avons toujours travaillé selon une approche participative et il n’y a jamais eu de problème. Bien au contraire, nous avons organisé pour la première fois de l’histoire du Maroc un colloque national sur le cinéma, ce dernier a abouti à l’élaboration d’un livre blanc en octobre 2013. Ce document, auquel ont collaboré les professionnels du cinéma, sera notre référence pour gérer le secteur. Ses recommandations ont trait aussi bien à la production cinématographique en encourageant l’investissement public et privé, la distribution et la formation… Le message royal adressé à l’occasion des assises nationales a été clair: il faut préserver la diversité culturelle et la créativité. Toute la réponse est là ! »

Pour ce qui est du choix du nouveau D.G. du CCM, il faudra attendre au moins deux semaines pour en connaître l’identité. Le temps de réunir la commission qui statuera sur les différentes candidatures suite à des entretiens individuels.

Les membres de la commission ne sont pas encore connus. «La raison est toute simple. C’est qu’elle n’est pas encore constituée», réplique M. El khalfi. Et d’expliquer, «nous ne pouvons pas désigner les membres du jury avant la date limite des candidatures. Cela nous permet de laisser le choix à tout le monde de se présenter. Et ce n’est qu’après qu’on nomme des experts en dehors de la liste des candidats».

Selon certaines sources, Hakim Belabbès était le candidat favori du PJD. Ex-conseiller d’El Khalfi, ce titulaire d’un master en cinéma au Columbia College de Chicago, justifie d’une expérience dans l’enseignement aux Etats-Unis. Seulement, quelques jours avant la date limite de dépôt des candidatures fixée initialement au 23 avril, ce réalisateur d’une dizaine de films et de documentaires a été engagé par les qataris afin de gérer un festival local et diriger une école de cinéma sur place. C’est ce qui explique, selon certains, le prolongement des délais de candidature jusqu’au 7 mai.

Plusieurs noms de candidats circulent. Rendez vous dans quinze jours.