Benkirane livre ses ennemis à la vindicte de ses partisans
Le secrétaire général du PJD, réuni avec ses partisans du PJD à Bouznika dimanche 4 mai, s’en est donné à cœur joie pour dénoncer les “turpitudes“ de ses opposants politiques et médiatiques qu’il accuse de sabotage systématique de son action.
Benkirane livre ses ennemis à la vindicte de ses partisans
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Samir El Ouardighi
Le 5 mai 2014 à 20h04
Modifié 5 mai 2014 à 20h04Le secrétaire général du PJD, réuni avec ses partisans du PJD à Bouznika dimanche 4 mai, s’en est donné à cœur joie pour dénoncer les “turpitudes“ de ses opposants politiques et médiatiques qu’il accuse de sabotage systématique de son action.
Le style est le même, seuls les mots qui changent. D’un meeting à l’autre, Benkirane est égal à lui-même: victimisation, humour, agressivité à l’égard des adversaires, humilité, populisme.
Lors de la réunion de famille de son parti, Abdelilah Benkirane a violemment attaqué l’opposition injustifiée des partis politiques comme l’Istiqlal, le PAM et de l’USFP. Il en a aussi profité pour régler ses comptes avec des médias qu’il qualifie de manipulés par ses adversaires comme le site Hespress, les télévisions 2M, Al Oula et le journal Assahra Al Maghribia frère cadet de l’officieux Le Matin.
Benkirane : Tous pourris sauf nous
Des trémolos dans la voix, il débute sa logorrhée en déplorant la récupération politique faite par ses adversaires du meurtre récent de l’étudiant Hasnaoui tué au sein du campus de l’université de Fès. Ce partisan du PJD a été assassiné par «des gens aux mains dégoulinantes de sang qui refusaient son référentiel islamique».
Sans nommer personne, il dénonce des personnes n’ayant rien trouvé de mieux à faire que de «lui reprocher de dilapider l’argent public alors qu’il a affrété un avion privé payé par le PJD, dans lequel sa délégation s’est déplacée pour les funérailles du jeune martyr» à la ville d’Errachidia.
Dans la même veine, il poursuit son propos en vouant aux gémonies le PAM qui n’est qu’un «parti fabriqué de toutes pièces en affirmant que certains de ses membres ont fui le Maroc comme des serpents pendant les manifestations du mouvement du 20 février».
Il n’hésite pas à les accuser indirectement de «traîtrise à la nation» car ils ne seraient revenus de leur exil temporaire français qu’après avoir été rassurés sur la stabilité du pays ébranlé par le printemps arabe.
Il en profite pour remettre en cause l’issue du scrutin de Sidi Ifni ; ainsi, il explique «la victoire du PAM par le fait que ce parti a usé de moyens douteux» pour gagner l’élection dans ce bastion du PJD.
S’il accuse les dirigeants de l’USFP de se servir de leur parti pour s’enrichir illicitement contrairement à leurs prédécesseurs qui étaient de vrais militants de coeur, c’est cependant Hamid Chabat qui remporte les faveurs de Benkirane en termes de dénonciation.
Le nouveau patron de l’Istiqlal mérite pas de succéder au Zaim que fut Allal El Fassi dont il ne manque pas de louer la probité contrairement à Chabat qu’il accuse d’avoir trempé dans “nombre d’affaires louches“.
Il avance que Allal El Fassi est mort dignement sans avoir pu payer les traites de sa maison que c’est le Roi Hassan II qui a pris en charge le solde de son crédit à titre posthume.
Chabat qualifié de «prévaricateur et de corrompu» a de plus ridiculisé son parti au niveau mondial en organisant une manifestation mettant en avant des ânes.
Il rappelle ironiquement que le patron de l’Istiqlal avait proclamé haut et fort qu’il allait réunir la plus grande manifestation de contestation depuis l’indépendance pour la journée du 1e mai. Devant l’échec de la mobilisation istiqlalienne au stade Moulay Abdellah, il l’invite à ne plus chipoter à l’avenir et de penser à organiser prochainement la plus grande manifestation qu’ait connue le monde depuis la naissance de l’humanité.
Revenant sur la défaite du PJD à la législative partielle de Moulay Yaâcoub remportée par l’Istiqlal, il assure que la victoire de ce dernier est entachée de l’utilisation de moyens frauduleux pour s'assurer les voix des électeurs. Le PJD a d’ailleurs déposé un recours devant le Conseil constitutionnel et rappelons que si ses sages accèdent à la requête du parti de la lampe, la ville de Moulay Yacoub pourrait entrer dans les annales en organisant un cinquième scrutin depuis 2011.
Benkirane seul contre la cabale médiatique
Le secrétaire général du PJD s’en ait aussi pris à plusieurs médias qu’il a accusés de parti-pris et de se liguer contre son action gouvernementale. Les chaînes télévisées 2M et Al Aoula n’ont ainsi d’autre ambition que de chercher à lui nuire en se livrant à de la surenchère politicienne sur ses actions. Revenant sur les démons et les crocodiles, il affirme que les dirigeants «planqués mais bien connus» des télévisions se cachent pour tirer les fils d’une campagne de dénigrement systématique.
Dans une menace à peine voilée, il affirme éviter d’utiliser les moyens de défense offerts par la Constitution pour éviter que ces télévisions ne l'accusent opportunément d'abus de pouvoir
Les quotidiens du groupe de presse Maroc Soir, Le Matin et son pendant arabophone Assahra Al Maghribia qui sont censés, d’après lui, le soutenir subissent également ses foudres.
Il conclut sa diatribe contre le site Hespress qu’il accuse de s’être vendu au plus offrant sans cependant éclairer davantage ses partisans sur les commanditaires des attaques qui le viseraient. Hespress est, et de loin, le numéro 1 de la presse marocaine, avec 1 million de visiteurs quotidiens.
En se posant en victime d’une cinquième colonne qui veut à tout prix saboter son action, il avance que son action dictée par l’amour de Dieu aura évité le pire au Maroc en maintenant la stabilité politique et sociale du royaume.
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