Dan Driscoll et Tom Counsell, fondateurs d’Anou et anciens volontaires de l’ONG américaine Peace Corps au Maroc, aspirent à ce que les artisans marocains utilisent eux-mêmes la technologie pour vendre leurs produits, en évitant l’écueil d’intermédiaires. La plateforme vise à promouvoir la main-d’œuvre artisanale à l’échelle internationale, en toute indépendance.

Décoration, accessoires, tapis, oreillers, peinture, le site web regorge de modèles, de couleurs et de formes.

De plus, on peut même voir les étapes et les différents matériaux utilisés pour la conception des produits artistiques. La page Facebook de Anou présente les différents événements et tournées de l’équipe Anou et illustrée par des photos prises par des clients après la réception de la commande, ou d’artisans en plein travail.

Dan Driscoll était en contact avec des artisans-exposants dans le cadre de ses missions à Peace Corps au Maroc. Quatre ont été retenus pour diriger le projet au Maroc après avoir suivi un programme de formation par Dan Driscoll et ses collègues Rabha Akkoui, Kenza Oulaghda, Mustapha Chaouai et Brahim Mansouri. Ce dernier prendra désormais les rênes de la direction générale d’Anou.

Les quatre formateurs sillonnent les villages des quatre coins du Maroc pour promouvoir Anou, vanter son utilité et intégrer de nouveaux membres.

«Nous rencontrons des associations et coopératives, leur fournissons des informations sur le projet Anou, et elles nous accueillent à bras ouvert», raconte Rabha Akkoui à Médias 24. De plus, «nous sommes devenus les bras droits de Dan Driscoll, car nous formons les artisans nous-mêmes maintenant. Nous leur apprenons pour une durée de deux jours à vendre leurs produits via la plateforme Anou, à valoriser leurs produits car beaucoup d’artisans vendent à perte, ne font pas de bénéfices avec ce qu’ils produisent et nous les conseillons sur les emballage, surtout si les objets sont fragiles», poursuit-elle.

Elle enchaîne: «Nous leur fournissons ensuite un compte sur Anou et un mot de passe. Les artisans auront ainsi la liberté de promouvoir leurs œuvres d’art au-delà des frontières marocains, en un seul clic», sans oublier de mentionner que les démonstrations se font avec le matériel informatique existant au sein de l’association ou la coopérative visitée, ou dans des cybers-cafés si elles n’en possèdent pas.

En ce qui concerne le descriptif des produits artisanaux et la biographie de leur concepteur, l’un des quatre formateurs les récupère pour les envoie aux traducteurs pour être mis en ligne en anglais.

Theanou, la plateforme intuitive

Et pour être en phase avec les compétences et capacités d’apprentissage des artisans, Tom Counsell, informaticien par ailleurs, a conçu une interface utilisateur intuitive, pouvant être utilisée par des symboles en ce qui concerne la mise en ligne d’un nouveau produit, la gestion des stocks et le suivi des commandes. Les produits postés par l’artisan sont ensuite automatiquement mis en ligne sur 2 géants américains du e-commerce : Ebay et Etsy.

Dès lors qu’un produit est commandé, un sms est envoyé à l’artisan, avec la quantité, le nom du client et son adresse. L’artisan n’a plus qu’à se présenter à la poste avec la commande et le sms. Le paiement, lui, se fait par virement, sur le compte bancaire propre à chaque association ou coopérative. Une petite partie de la vente est octroyée aux quatre formateurs. 

Par ailleurs, Rabha souligne que la photo, qui fait l’essence même de la plateforme, doit être émaillée par un joli paysage de la région. Car en plus de faire vendre le produit, la photo sert d’attrait pour les touristes !