Cimetière catholique de Tanger : plus de 60 tombes vandalisées, les travaux sont en cours
Le cimetière de Boubana fait actuellement l’objet de timides travaux d’entretien et de réfection après les actes de vandalismes subis en décembre et avril. Le lieu, qui fait partie du patrimoine tangérois, nécessite d’être restauré.
Cimetière catholique de Tanger : plus de 60 tombes vandalisées, les travaux sont en cours
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Jamal Amiar
Le 16 avril 2014 à 16h00
Modifié 16 avril 2014 à 16h00Le cimetière de Boubana fait actuellement l’objet de timides travaux d’entretien et de réfection après les actes de vandalismes subis en décembre et avril. Le lieu, qui fait partie du patrimoine tangérois, nécessite d’être restauré.
Depuis le début de cette semaine une équipe d’ouvriers embauchés par la municipalité travaille à la réparation des tombes profanées au cours de ces dernières semaines. Celles-ci sont considérées «entre 60 et 70» selon un employé municipal qui supervise l’équipe des maçons.
Selon les gardiens du lieu qui officient de jour, le gardiennage de nuit n’étant pas prévu, «des jeunes, en cassant les tombes pensent y trouver des bijoux ou des choses de valeur». Des employés municipaux signalent des vols anciens de plaques de marbre.
Vaste de plus de 6 hectares, le cimetière de Boubana a été créé en 1916 et abrite les restes de nombreux catholiques espagnols, français ou italiens de la ville. Le cimetière est même doté d’une vaste chapelle pour les services religieux, mais celle-ci est complètement à l’abandon. Le cimetière est placé sous la responsabilité de la municipalité. Des tombes avec des écritures en cyrillique s’y trouvent également. Hors cultes musulmans, Tanger dispose d’un cimetière anglican et d’un cimetière israélite, tous deux situés sur les bords de la médina.
Si le cimetière de Boubana semble relativement bien tenu sur le plan de la propreté des lieux, en revanche, la loge du gardien et le bureau d’accueil des familles où des travaux avaient été lancés fin 2013 semblent à l’abandon, tandis que les gardiens sur place réclament des murs d’enceinte plus élevés.
Selon les employés municipaux qui supervisent les travaux sur place « les consulats français et espagnol et les églises ont envoyé des représentants sur place depuis le début du mois d’avril ». S’il existe des consulats et des églises français et espagnols, en revanche, le vice-consulat italien et l’église italienne de Tanger sont fermés.
L’état et le destin de ce cimetière historique qui célébrera ses 100 ans en 2016 ne peuvent manquer de faire penser à l’état d’abandon du fameux théâtre Cervantès tangérois, tout comme l’église italienne, voisine du saint tangérois Bouârrakia, ne dédaignerait pas un coup de chaux et un coup de ménage.
Avec ses allées vertes et ses hauts peupliers, le cimetière de Boubana situé au pied du quartier de La Montagne, fait également penser à un petit coin de Provence ou de Toscane. Pourtant ni le conseil communal, ni des consulats européens ou des églises catholiques n’arrivent encore à mettre sur pied un modeste projet de mise à niveau et de valorisation des lieux.
Pourtant de nombreux arguments plaident en ce sens : le respect du repos des anciens et des croyants, l’esprit international et cosmopolite de Tanger, l’importance passée et présente de la communauté européenne au Maroc et les étroits liens maroco-européens. Sans tomber dans le folklore, il s’agit de mémoire, d’identité et d’histoire.