Le HCP prévoit un ralentissement de la croissance au second trimestre

Situation des principaux indicateurs économiques marocains observés au cours du quatrième trimestre 2013, estimés pour le premier trimestre 2014 et prévus pour le deuxième trimestre 2014.  

Le HCP prévoit un ralentissement de la croissance au second trimestre

Le 15 avril 2014 à 11h20

Modifié 15 avril 2014 à 11h20

Situation des principaux indicateurs économiques marocains observés au cours du quatrième trimestre 2013, estimés pour le premier trimestre 2014 et prévus pour le deuxième trimestre 2014.  

Ralentissement de la croissance au deuxième trimestre 2014 

Les perspectives de croissance pour le deuxième trimestre 2014 seraient, dans l’ensemble, moins favorables qu’une année auparavant.

Les activités agricoles poursuivraient leur tendance baissière au rythme de -3,9%, en variation annuelle. Même si l’atténuation progressive des effets du déficit pluviométrique du début de l’année devrait améliorer le développement de la plupart des cultures, la réduction des superficies semées continueraient de pénaliser les performances de la production végétale.

A l’inverse, les activités hors agriculture devraient bénéficier d’une hausse de 4,5% du commerce mondial et d’une amélioration de l’environnement international, notamment de la zone euro principal partenaire du Maroc.

Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc retrouverait un rythme, relativement, soutenu avoisinant les 5,3%, en glissement annuel, et profiterait, particulièrement, aux produits hors phosphate brut.

Les perspectives de croissance du secteur énergétique seraient toujours favorables même si la reprise de la demande intérieure resterait encore peu soutenue. La poursuite du redressement de la production électrique continuerait de soutenir le raffermissement de la valeur ajoutée énergétique au rythme de 3,8%. Au niveau des mines, les perspectives ne laissent pas augurer une relance plus importante de la demande adressée aux engrais phosphatées, sur fond des perspectives d’amélioration de l’offre mondiale des engrais, notamment après la réduction de la Chine de ses taxes à l’exportation du DAP. Une légère amélioration de la production du phosphate brut de 0,9%, est ainsi prévue.

En dépit d’une baisse des revenus ruraux, la consommation finale continuerait de soutenir la croissance globale dans un contexte d’une modération des prix à la consommation (+0,4%). En revanche, l’investissement en travaux publics poursuivrait son ralentissement et celui du secteur industriel progresserait à un rythme, relativement modéré et régulier.

Globalement, sous l’hypothèse d’une baisse de 3,9% de la valeur ajoutée agricole et d’un redressement d’environ 3,4% des activités hors agriculture, le rythme de croissance économique nationale devrait reculer, au deuxième trimestre 2014, pour se situer aux environ de 2,3%, en glissement annuel, au lieu de 2,5% au premier trimestre.

1er trimestre 2014

La croissance économique nationale a légèrement décéléré au premier trimestre 2014, se situant aux environs de 2,5%, en glissement annuel, au lieu de 4,5% un trimestre plus tôt.

Cette décélération incomberait à une contribution négative du secteur primaire à la croissance globale, après une campagne agricole exceptionnelle en 2013. Les activités non-agricoles auraient légèrement repris, sous l’effet d’une amélioration de la demande extérieure adressée au Maroc, affichant une hausse de 3,5%, au lieu de 2,2% au quatrième trimestre 2014.

Au deuxième trimestre 2014, l’économie nationale devrait croitre à un rythme toujours modéré, en ligne avec le retrait des activités agricoles.

Léger ralentissement de la croissance des économies avancées au premier trimestre 2014

L’activité des pays avancés se serait accrue de 2%, en rythme annuel, au lieu de 2,4% un trimestre plus tôt.

Orientation plus favorable de la demande extérieure 

Dans un contexte d’amélioration de la conjoncture économique des pays avancés et d’une orientation favorable du commerce mondial, la demande extérieure adressée au Maroc aurait progressé de 4,6%, au premier trimestre 2014, au lieu de 3,1% un trimestre auparavant.

Les exportations de biens, en hausse estimée à 5,7%, auraient tiré profit de l’orientation positive de la demande adressée, en particulier, aux biens d’équipement (fils et câbles électriques), aux produits alimentaires et aux dérivés de phosphate.

Lesimportations, quant à elles, auraient affiché une augmentation estimée à 6,7%, en glissement annuel, sous-tendue par les achats des biens alimentaires et de consommation. Cette situation se serait traduite par une baisse du taux de couverture estimée à 0,5 point, pour se situer à 49,1%, et une aggravation du déficit commercial de 7,6%, en glissements annuels.

Léger ralentissement de la demande intérieure au premier trimestre 2014

En dépit d’une baisse des revenus ruraux et extérieurs, la demande intérieure aurait continué de soutenir la croissance économique nationale, au premier trimestre 2014.

Après avoir réalisé une hausse de 4,9% un trimestre auparavant, la consommation des ménages aurait progressé de 3,8%, en glissement annuel, dans un contexte d’une hausse de 2% des crédits à la consommation et d’une modération des prix à la consommation, qui serait passée de 2,4% une année plus tôt à +0,5%, au premier trimestre 2014.

La hausse de la consommation privée aurait porté, particulièrement, sur les produits manufacturés importés, dont la progression aurait atteint environ 7,6%, à fin février.

La formation brute de capital, pour sa part, serait restée peu soutenue, durant la même période. L’investissement en produits industriels aurait décéléré, après avoir légèrement repris au dernier trimestre 2013. Les importations de biens d’équipement auraient reculé de 9% et les crédits à l’équipement n’auraient progressé que de 0,7%, à fin février. Pour sa part, l’investissement dans le secteur du BTP, particulièrement l’immobilier, aurait légèrement repris. L’encours des crédits à l’habitat aurait progressé  de  6,2%,  à fin février. Dans l’ensemble, la hausse de la FBC se serait située aux environs de 1%, en glissement annuel, au lieu de -1,5% un trimestre auparavant.

Inflexion de la dynamique agricole après une bonne année 2013

La valeur ajoutée agricole aurait affiché une baisse de 3,4% au premier trimestre 2014, suite au retour des conditions climatiques sèches, notamment au début de la campagne.

A fin janvier 2014, le déficit pluviométrique aurait atteint 28% par rapport à la même période d’une année normale et 30,1% par rapport à la même période une année plus tôt. Cette situation aurait pesé lourdement sur les travaux d’ensemencement des cultures précoces, notamment les céréales, dont la superficie emblavée n’aurait pas dépassé 4,78 millions Ha, à la mi-février 2014, en baisse de 20,2%, en variation annuelle.

Le potentiel de récolte des cultures céréalières et fourragères serait, ainsi, en dessous des performances réalisées une année auparavant, et ce en dépit des importantes précipitations ayant marqué les mois de janvier et février 2014. Ces dernières auraient plutôt profité aux légumineuses de printemps et aux cultures maraichères ainsi qu’aux activités d’élevage du grand cheptel.

A noter, toutefois, que les estimations laissent entrevoir une inflexion de la dynamique d’évolution de la production animale, en raison particulièrement des faibles performances de la production des branches avicole et laitière. C’est ainsi qu’à  fin février 2014, les quantités importées de lait et de produits laitiers auraient plus que doublé, en comparaison avec la même période de 2013.

Léger redressement des activités non-agricoles

Profitant d’une amélioration de la demande extérieure adressée au secteur secondaire, les activités hors agriculture auraient légèrement accéléré, au premier trimestre 2014, affichant une croissance de 3,5%, en glissement annuel, au lieu de 2,2% réalisée au cours du trimestre précédent.

Les industries de transformation se seraient redressées de 2,6%, au premier trimestre 2014, après une hausse de 2,7% un trimestre auparavant. Pour l’ensemble de l’année 2013, la croissance du secteur était restée en dessous de sa moyenne de long terme, se situant aux environs de 1,3%, après 1,4% en 2012 et plus de 3% en moyenne réalisée avant la crise internationale de 2008.

A l’exception du textile et du cuir qui aurait continué de pâtir de la baisse de la demande extérieure, la plupart des autres branches auraient affiché des évolutions positives, au premier trimestre 2014. Portée par une demande extérieure dynamique, notamment pour l’automobile et l’électronique, la valeur ajoutée des IMME aurait progressé de 4,8%, en glissement annuel.

Celle de la «chimie et parachimie» aurait crû de 4,6%, tirée par une consolidation de la demande des industries locales. Les autres branches, quant à elles, auraient réalisé des performances, relativement, modestes.

Les activités de construction auraient poursuivi, au premier trimestre 2014, leur affermissement enclenché en fin 2013. Le secteur semble de nouveau renouer avec la croissance positive, après cinq trimestres marqués par une conjoncture morose et un repli significatif de l’activité.

La valeur ajoutée du secteur aurait progressé de 3,9%, au premier trimestre 2014, après +3,2% au quatrième trimestre 2013 et une baisse de 3,6% en moyenne au cours des trois premiers trimestres 2013.

Toutefois, l’activité du secteur se serait maintenue en dessous de son niveau tendanciel  de moyen terme. En effet, les pronostics des professionnels du secteur, dans le cadre de la dernière enquête de conjoncture du HCP, augurent une légère hausse de l’activité de la construction et une baisse de celle des travaux publics, pour la même période.

La valeur ajoutée minière se serait légèrement améliorée au premier trimestre 2014, affichant une hausse de 0,7%, en glissement annuel, après avoir régressé de 1,9%, un trimestre auparavant.

Cette légère amélioration, sous-tendue par le redressement de la production du phosphate brut, aurait été portée par un renforcement de la demande des industries locales de transformation.

La reprise de la demande asiatique pour les fertilisants, après une sensible contraction en 2013, aurait stimulé un accroissement de la production locale des engrais phosphatées de 7,7%, en variation annuelle. En revanche, les quantités exportées de phosphate brut se seraient inscrites en baisse pour le cinquième trimestre consécutif.

Pour sa part, la valeur ajoutée énergétique aurait poursuivi son raffermissement au premier trimestre 2014, affichant une progression de 4,9%, en variation annuelle. Cette croissance aurait été alimentée par le raffermissement des activités électriques, dont les fluctuations conjoncturelles seraient de nouveau en phase ascendante, grâce au retournement à la hausse de la production des unités thermiques.

Les activités de raffinage du pétrole se seraient également affermies (+10,1%, au cours de la même période), compensant, en partie, la faiblesse de l’offre locale constatée à la mi-2013.

Les activités tertiaires auraient, quant à elles, continué de soutenir la croissance nationale avec, toutefois, un rythme en légère hausse, par rapport à l’année précédente.

La valeur ajoutée touristique aurait poursuivi son redressement, réalisant une croissance estimée à 5,9%, en variation annuelle, après +4,1% au quatrième trimestre 2013. Les nuitées globales et les recettes voyages se seraient raffermies, respectivement, de 8,3% et de 1%, en glissements annuels.

Bénéficiant d’une amélioration de l’environnement international et, particulièrement, de la zone euro, les arrivées des touristes étrangers se seraient, pour leur part, accrues de 11,8%, au cours de la même période.

 

Globalement et compte tenu de l’ensemble des indicateurs collectés jusqu’à fin février 2014, ainsi que des estimations sectorielles établies pour le premier trimestre 2014, la croissance économique nationale se serait établie aux environs de 2,5%, au premier trimestre, au lieu de +4,5%, un trimestre auparavant.

(Source : HCP) Nota : L’usage du conditionnel est justifié par le fait qu’il s’agit d’estimations basées sur une enquête et non pas de statistiques.

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