C’est un chiffre terrifiant que dévoile OXFAM, qui tire une vigoureuse sonnette d’alarme face à l’aggravation des inégalités économiques. Selon son dernier rapport publié le 9 avril, l’ONG de lutte contre la pauvreté déclare que les 67 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population, soit l’équivalent de 3,5 milliards d’individus.

Un ahurissant rapport qui fait l’objet d’une mise en situation concrète par Forbes. Le magazine économique américain établit ainsi des comparaisons en indiquant que chaque personne de la liste des 67 « vaut » en moyenne 52 millions d’individus en partant du socle de la pyramide. Bill Gates, qui en occupe le sommet avec ses 76 milliards de dollars représenterait à lui seul, toujours selon Forbes, l’équivalent de 156 millions de personnes en termes de fortune. Si cette analyse comparative fournit une vision moins abstraite du rapport d’Oxfam, elle en rend également les conclusions plus choquantes. Selon les précédentes sources ces fortunes de la planète comprennent 42 Américains, 6 Allemands et 6 Russes.

Le rapport de l’ONG internationale entend alerter sur l’accroissement des inégalités en révélant ces conclusions qui complètent une précédente publication édifiante. Datée de janvier dernier, elle y signale que « près de la moitié des richesses mondiales sont détenues entre les mains des 1% les plus riches, tandis que 99% de la population se partagent l’autre moitié ».

L’ONG met ces nouveaux chiffres sur le devant de la scène pour souligner l’urgence de la situation, qui n’emprunte pas une orientation encourageante. Selon l’ONG, « la tendance ne devrait pas s’améliorer » dans ce système qu’elle estime « faussé ». Le FMI et la Banque mondiale doivent impérativement passer aux actes pour réduire cet inexorable fossé socio-économique et faire de ces inégalités criantes une priorité. Pour Raymond Offenheiser, président de l’antenne américaine d’Oxfam, « le président de la Banque mondiale et la directrice générale du FMI ont abondamment parlé des dangers inhérents à l’explosion des inégalités. Nous devons désormais voir des actions concrètes pour appuyer cette rhétorique ».

Bien que la Banque mondiale se soit fixée pour objectif d’améliorer les revenus des 40% les plus pauvres, selon France 24, Oxfam estime cette mesure totalement insuffisante, voire superficielle. L’ONG appelle cette institution ainsi que le FMI a « modifier » profondément leurs recommandations et leurs politiques de prêts à leurs Etats membres pour se concentrer davantage sur des investissements dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Les politiques « d’austérité aggravent les inégalités » déplore Oxfam, avant d’ajouter que « le FMI et la Banque mondiale le savent bien ».