A bâtons rompus avec Michel Paulin (Méditel)
Le management emprunte au sport une partie de son vocabulaire. Le changement de coach, par exemple, mesure qui donne parfois d’excellents résultats. Pour les entreprises comme pour les clubs de foot.
A bâtons rompus avec Michel Paulin (Méditel)
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N. E.
Le 3 avril 2014 à 16h33
Modifié 3 avril 2014 à 16h33Le management emprunte au sport une partie de son vocabulaire. Le changement de coach, par exemple, mesure qui donne parfois d’excellents résultats. Pour les entreprises comme pour les clubs de foot.
Méditel a depuis mai 2013 un nouveau coach, Michel Paulin.
Le second opérateur, celui par lequel la libéralisation des télécoms s’est engouffrée au Maroc, avait été créé en 1999. La licence avait été payée 11 milliards de DH. Aujourd’hui, au vu de l’évolution du marché et des performances financières de l’opérateur, on peut penser qu’elle a été surpayée. Mais les prix de l'époque étaient élevés pour ce type de licences et les premiers actionnaires avaient des espoirs qu'ils ne sont pas parvenus à concrétiser.
En ces temps là, il y avait dans les troupes de Méditel, de l’énergie et un esprit pionnier. Cet opérateur a été un apport majeur à la libéralisation des télécoms et de la communication en général. Son intrusion sur un marché jusque-là monopolistique avait conduit à une démocratisation de la téléphonie au Maroc.
Jeudi en milieu de journée, en écoutant parler M. Paulin qui a rencontré d’une manière informelle quelques journalistes dont Médias 24, on avait l’impression de retrouver les accents de cette période pionnière. Michel Paulin ne cache pas sa passion pour son métier. Plusieurs de ses collaborateurs, interrogés discrètement par Médias 24, disent l’apprécier.
En tous les cas, il a de l’énergie, de la passion et on dit qu’il donne l’exemple. Le genre de patron à ouvrir les bureaux chaque matin aux aurores et à les fermer le soir en partant.
Tellement passionné par son métier, connaissant la technique dans un secteur où les choix technologiques sont un atout de taille... il n’est pas du genre à se reposer sur l’expertise des autres. Plutôt à se faire sa propre opinion et à prendre les décisions importantes sur les plans techniques et marketing.
Ceci pour l’aspect managérial.
>Une ambition de reconquête de parts de marché
Voici donc une équipe en ordre de marche. Après l’arrivée de Michel Paulin, il y a eu des départs et des recrutements. Le bilan net est de 24 salariés supplémentaires en une année.
Le nouveau coach va-t-il remporter le champions league? Non, il veut simplement remonter dans le classement. En d’autres termes, reconquérir des parts de marché perdues. Au dernier trimestre 2013, il rappelle qu’il a vendu “beaucoup plus de cartes SIM que son concurrent immédiat“ [Inwi].
>Opérations tests dans le très haut débit.
Comme aux temps pionniers de 1999, le marché annonce un nouveau cycle de croissance. “Pas avant 2015“, nuance M. Paulin. Mais opportunités de croissance il y a, c’est certain: la 4G, le data, Internet, ADSL, …
Vues par Méditel, les opportunités sont les suivantes: le très haut débit Internet, le marché des entreprises et le data. Le marché du fixe et de l’ADSL est trop faible (1 million de raccordements), l’opérateur mise déjà sur le très haut débit. Il a réalisé des tests avec des partenaires tels que la CDG : à Casa Green Town, il vient d'équiper ses dix premiers clients particuliers en très haut débit. Et il continue avec d’autres partenaires tels que Palmeraie. Les grands promoteurs immobiliers seront en effet de plus en plus nombreux à pré équiper leurs constructions en très haut débit.
Au regard de ces enjeux stratégiques, les innovations commerciales paraissent dérisoires. Citons toutefois deux d’entre elles : la simplification des promotions sur le prépayé (1 heure à 15 DH et 2 heures à 25 DH), l’offre dual play ou la carte SIM prépayée qui fait tout, data te voix. Cela reste, pour le management interne, des quick wins qui motivent les troupes.
>Investissements
Et la 4G alors? Oui, Méditel soumissionnera si le cahier des charges de l’appel d’offres est favorable à l’ouverture de ce nouveau marché, par exemple sur le partage des infrastructures ou sur le spectre radio.
Malgré la baisse des marges, l’opérateur va investir 4 milliards de DH dans le renouvellement de son infrastructure en 2014 et 2015. Et, dans quelques jours, va quadrupler sa capacité de transit international au niveau d’Internet. Il se dote parallèlement d’un outil de caching local, situé au Maroc, qui permettra, par la mise sous cache, de soulager les connexions internationales et de faciliter le flux web.
>Méditel dans 5 ans.
Alors, si Michel Paulin se mettait à rêver, comment verrait-il Méditel dans 5 ans ?
“Je vois trois ambitions:
-une ambition dirigée vers le client. J’espère que nous allons peser comme l’acteur marocain du très haut débit, au profit des particuliers et des entreprises;
-une ambition de croissance, quelle que soit la tendance du marché. Nous sommes résolus à reconquérir des parts de marché.
-que les salariés soient fiers de leur entreprise et de leur marque“.
“Au final, nous allons investir dans le réseau et dans la marque, de sorte à ce que les actionnaires obtiennent un juste retour sur capital et continuent d’investir, un mouvement vertueux“.
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