Cannabis : L’OICS épingle à nouveau le Maroc

Le Maroc est toujours le 1e producteur de cannabis dans le monde selon le dernier rapport de l’OICS paru lundi 3 mars. Malgré des progrès conséquents, il reste pour la 13e année consécutive le 1e fournisseur de cette drogue à travers le monde.  

Cannabis : L’OICS épingle à nouveau le Maroc

Le 6 mars 2014 à 17h00

Modifié 6 mars 2014 à 17h00

Le Maroc est toujours le 1e producteur de cannabis dans le monde selon le dernier rapport de l’OICS paru lundi 3 mars. Malgré des progrès conséquents, il reste pour la 13e année consécutive le 1e fournisseur de cette drogue à travers le monde.  

Bien que la production marocaine soit en baisse, le Maroc conserve la déplorable 1e place du classement des pays producteurs de résine de cannabis sur la planète. Il partage le haut de l’affiche avec l’Afghanistan en termes de tonnages produits et exportés. Si les terres cultivables pour les récoltes de cannabis ont ostensiblement chuté, il n’en reste pas moins que le royaume décroche pour la 13e année la palme peu enviable du plus gros producteur mondial de cannabis.

Malgré un programme volontariste du gouvernement qui a contribué à faire baisser les surfaces cultivées de 130.000 hectares en 2003 à 47.500 en 2011, le Maroc est encore pointé du doigt par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) qui est un organe d’experts indépendants associé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Première source de résine de cannabis au monde

L’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) révèle que même si le cannabis est cultivé dans nombre de pays africains, le Maroc est la région d’Afrique du nord qui a la plus forte récolte estimée à 38.000 tonnes lui rapportant environ 214 millions de dollars. Cette évaluation est très importante : elle confirme bien que les agriculteurs marocains récoltent des miettes. Les 38.000 tonnes en question devraient rapporter sur les marchés européens 50 à 100 fois plus que ce que les cultivateurs engrangent difficilement de leurs récoltes.

Selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUCD), la production marocaine rapporterait près de 10 milliards d’euros qui vont pour l’essentiel dans la poche des trafiquants internationaux qui sont les seuls gagnants de ce trafic juteux.

L’enquête de l’OICS indique que le royaume enregistre le plus grand nombre de saisies de résine avec 326 tonnes en 2012 contre 639 en 2008. Si le chiffre des saisies nationales est en constante baisse, l’OICS assure que sur 116 tonnes de cannabis saisies à travers le monde, 65% proviennent du seul Maroc ce qui en fait le 1e fournisseur mondial de cannabis.

L’Europe de l’ouest et du centre constitue le marché de prédilection des trafiquants marocains qui utilisent l’Espagne comme point de passage principal pour alimenter les pays européens. Les expéditions sont effectuées en majorité par des camions qui prennent des ferries en direction de la péninsule ibérique. L’OICS relève que face à la collaboration sécuritaire mise en place par le Maroc et l’Espagne pour endiguer ce trafic transcontinental, les narcotrafiquants marocains ont recours à d’autres voies pour la contourner.

Pour atteindre le pays de dispatching qu’est l’Espagne, les trafiquants empruntent désormais la route de l’Afrique pour toucher l’Europe. Le continent africain semble devenir non seulement une passerelle vers les pays européens mais aussi un marché pour écouler une partie des exportations de cannabis.

L’organe de contrôle des stupéfiants annonce ainsi que désormais presque un tiers de la production illicite marocaine transite par les pays de la région du Sahel vers d’autres cieux.

Le rapport de l’OICS soulève l’exemple édifiant de l’Egypte dont les autorités ont mis à jour en 2012 un trafic en provenance du Maroc portant sur 12,3 tonnes de cannabis et de 77,1 tonnes d’herbes de cannabis. Il rappelle aussi qu’au début de l’année 2013, la police égyptienne avait procédé à une saisie record de 32 tonnes de cannabis provenant du royaume par voie maritime pour approvisionner le seul marché local égyptien.

Selon l’OICS, l’Algérie a saisi pour le seul 1e trimestre 2013 près de 42 tonnes de cannabis sur son territoire venant du Maroc dont 18 tonnes confisquées à la frontière algéro-marocaine.

Le Maroc nouvel eldorado des trafiquants colombiens

Depuis 2009, l’OICS note que « les saisies d’héroïne ont décuplé en Afrique ce qui laisse penser que ce continent devient une plaque tournante du trafic d’opiacés vers les marchés européens ».L’organisation internationale a aussi constaté une augmentation sensible et inquiétante de la consommation de cocaïne et d’héroïne au Maroc et dans l’ensemble du continent africain.

Le rapport qui est aussi axé sur les conséquences économiques de l’abus de drogues met en garde les pays africains, dont le Maroc, à ne pas occulter cette nouvelle réalité en les appelants à réserver des traitements de substitution aux usagers en proie à ces addictions.

Il faut rappeler qu’en juin 2013, un autre rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) affirmait déjà que la consommation de drogues dures dans le nord du royaume connaissait une croissance exponentielle sans donner plus de chiffres. Le rapport de l’ONUDC assurait qu’au vu des nombreuses saisies effectuées par les forces de l’ordre marocaines, le Maroc devenait non seulement un pays de transit pour le commerce de la cocaïne mais aussi de consommation.

Le rapport de l’OICS censé recenser les consommations addictives dans le monde ne semble pas s’être intéressé au phénomène récent de la consommation de psychotropes au Maroc qui entraîne une criminalité plus qu’inquiétante.

Les conclusions de l’enquête de l’OICS assurent que le royaume doit continuer sa lutte contre le trafic de cannabis en redoublant d’efforts et en faisant preuve d’imagination.

A ce propos, il faut rappeler qu’une partie de la classe politique (PAM et Istiqlal) a initié un débat sur la légalisation du cannabis à des fins pharmaceutiques censé mettre fin au trafic.

Lors d’un point de presse, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, a déclaré ce jeudi 6 mars que « plus de 500 tonnes de cannabis avaient été saisies en 2013 dans le cadre des efforts visant la lutte contre le trafic de drogue menée par le Maroc conformément à ses engagements internationaux en la matière ».

Il déclare aussi qu’il y a un « progrès notable enregistré dans ce domaine et qu’hormis l’approche sécuritaire son gouvernement a mis en œuvre des politiques alternatives à caractère économique et social pour contrer ce fléau ».

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