« Parti audacieux pour un objet remarquable, le musée de Dakhla invente un lieu culturel, identitaire, exerçant une fascination certaine, un lieu où l’imaginaire a toute sa place », c’est ainsi que s’exprime l’architecte Omar Kobbité à propos du projet du musée des provinces du Sud. 

Ce dernier n’est autre que le gagnant du concours d’architecture pour la réalisation de ce complexe culturel basé à Dakhla. Le groupement qu’il a formé avec le cabinet parisien EGA (Erik Giudice Architects) a été choisi à l’issue des délibérations ayant eu lieu les 27 et 28 février.

Dès le départ, l’objectif de l’Agence du Sud, maitre d’ouvrage, a été clair. Pas question de dupliquer des modèles existants. L’idée est plutôt d’inventer un lieu culturel de nouvelle génération, un endroit hybride qui prenne en considération les réalités du territoire tout en étant prospectif et inventif dans ses rapports aux contenus et aux publics, selon les termes du règlement de présélection.

« Faisant de la  tente et du Sahara marocain le concept de son ossature, le bâtiment ne fait pas masse. Il est tout au contraire en  harmonie visuelle respectueuse avec la baie de Dakhla », explique Omar Kobbité.

Les pans de murs que l’architecte a choisis exprès inclinés matérialisent des espaces vivants, et sont le support direct de la scénographie. « Différents degrés de transparences et de porosités sont ménagés, pour ouvrir les vues sur les patios et les extérieurs », argumente-t-il. Le but est de capter et maîtriser la lumière et de se protéger des vents dominants.

« Les  ondulations forment une image en mouvement dans le site. Les émergences verticales donnent toute sa fonctionnalité  au projet : les intérieurs sont tout aussi dynamiques. Les murs  ainsi ancrés rendent possible la diversité des espaces et  des expositions. Le visiteur se déplace de manière fluide  et libre, dans les volumes continus du programme musée. Pas de circulation définie,  pas de couloir, mais la liberté d’éprouver la déambulation du désert », ajoute la même source.  

Le futur pôle culturel sera érigé sur quelque 4.500 m². Il sera ouvert aux expositions temporaires, aux espaces de médiation, aux ateliers éducatifs, aux travaux de recherche et de travail…  Jouant le rôle d’un pôle-musée, il vise à mettre en valeur des collections propres à la région  ainsi que son patrimoine.

Les fonds patrimoniaux y seront conservés et enrichis afin de transformer ce lieu de recherche en un centre de référence sur la culture du nomadisme dans le Maroc saharien mais sans pour autant tomber dans le piège du repli sur soi.