Un dossier accablant sur la gestion de Casablanca

Intitulé "cartographie de la rente locative à Casablanca", le dossier publié par l’hebdo marocain d’Al Ittihad Al-Ichtiraki est explosif. Etayé de documents, il fournit une longue liste des situations de rente dans la métropole, au détriment du patrimoine collectif. 

Un dossier accablant sur la gestion de Casablanca

Le 12 février 2014 à 8h52

Modifié 12 février 2014 à 8h52

Intitulé "cartographie de la rente locative à Casablanca", le dossier publié par l’hebdo marocain d’Al Ittihad Al-Ichtiraki est explosif. Etayé de documents, il fournit une longue liste des situations de rente dans la métropole, au détriment du patrimoine collectif. 

De nombreux espaces commerciaux et biens immobiliers appartenant à la ville sont loués à des prix absolument dérisoires, profitant bien plus aux exploitants qu'à la ville elle-même.

En ces temps de morosité où les prix de la pierre flambent, des privilégiés louent des villas sur Zerktouni ou Racine à 250 DH par mois, des commerces sont loués à Sidi Maarouf à 20 DH par mois, créant ainsi une concurrence on ne peut plus déloyale et un énorme manque à gagner pour la ville.

Au Maârif, des villas pour une bouchée de pain

Maârif, quartier historique qui a longtemps été habité par des immigrés italiens, espagnols, français et portugais, est aujourd’hui un célèbre quartier commerçant, prisé par la jeunesse casablancaise.

C’est ici que se trouvent le Twin Center et le stade Mohammed V. Dans ce quartier, le patrimoine de la ville est loué pour trois fois rien et concerne non seulement des villas et appartements, mais également des marchés, centres commerciaux ou complexes sportifs.

Les recettes liées à plusieurs logements sont faibles, alors que le prix du m2 peut facilement atteindre 30.000 DH, voire plus à Racine ou aux alentours du Bd Massira. Les prix démarrent à 250 DH par mois, pour des superficies de 300 m2 minimum. Et il est rare que les bénéficiaires veuillent bien payer leur loyer.

Des exemples édifiants

-Les clubs du Wydad et du Raja, éternels rivaux, ne versent pas les redevances liées à l’exploitation du stade d’Honneur, ce qui constitue pour la commune de Casa un manque à gagner de 4 millions de DH. Détail frappant, c’est bien la commune de Casa qui prend en charge les factures d’eau et d’électricité de ces deux clubs.

-5 villas d’une superficie allant jusqu’à 1.149 m2 se trouvant sur Zerktouni rapportent globalement 15.000 DH par an.

-Une villa de 475 m2 route d’El Jadida est louée à 3.000 DH par an.

-41 kiosques qui jouissent d’un emplacement stratégique au Maârif rapportent à la commune entre 120 et 250 DH par mois.

-Des commerces dont la superficie est comprise entre 500 et 1.600 m2 rapportent à la commune entre 3.000 DH et 8.000 DH par an.

-Au marché des fleurs du Maârif, les fleuristes payent 200 DH par mois.

-40 magasins situés au marché Al Waha sont loués entre 95 et 200 DH par mois.

-Des terrains compris entre 500 et 1.600 m2 sont exploités pour des sommes comprises entre 250 et 700 DH pas mois.

Bien souvent, c'est la commune du Maârif qui prend en charge les dépenses d’eau, d’électricité et d’entretien. Scandaleux !

Inégalités au quartier industriel de Aïn Sebaâ

Les faveurs accordées à plusieurs sociétés implantées dans ce quartier industriel sont ahurissantes, comme le démontre la liste non exhaustive ci-dessous.

-Au quartier Sud, une usine exploite un terrain de 1.600 m2 depuis 1988 pour 850 DH par mois, sauf que le contrat est arrivé à terme en 1993, ce qui signifie que l’exploitant n’a pas payé un centime depuis plus de 20 ans…

-Dans le même quartier, une société exploite un terrain de 3.200 m2 appartenant à la commune depuis 1996 pour 1.800 DH par mois ; le contrat est également arrivé à terme en 2001…

-Une usine implantée sur 2.000 m2, contre 900 DH par mois de 1988 à 1993, date de la fin du contrat.

-Du côté de Oukacha, un terrain de 400 m2 est loué depuis 1990 à 400 DH par mois, sachant que le contrat est arrivé à terme 5 ans plus tard.

Hay Hassani

Dans ce quartier qui connaît une grande expansion depuis dix ans, les prix ne suivent pas.

-L’exemple le plus frappant concerne une société connue qui exploite un terrain de  482.300 m2 appartenant à la commune. Cette société n’a jamais payé un centime.

-Un café/boulangerie sur un bâtiment de 399 m2 en R+1, pour 12.000 DH par an, alors que le contrat est arrivé à terme en 2001.

Aïn Chock

-A Sidi Maarouf, 50 appartements appartenant à la commune sont loués pour des sommes comprises entre 30 et 50 DH par mois.

-13 magasins sont loués pour 20 DH par mois, 15 autres pour 30 DH.

-Un Hammam et un four commun appartenant à la commune rapportent 2.750 DH par an.

Sidi Belyout

A Sidi Belyout, du nom de son fondateur considéré comme son saint protecteur, les inégalités sont également criantes.

-11 marchés qui relèvent de cette commune (parmi lesquels le marché central, le marché Tazi, Labhira, Loubila Etc), les arriérés de règlement se montent à ce jour à 375,64 millions de DH à la commune. Cela donne une idée du manque à gagner que cela constitue pour la ville.

- Dans les Roches noires, six sociétés exploitent des terrains compris entre 1.000 et 2.506 m2 sans verser une quelconque contrepartie.

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