Un groupe privé veut faire de l’avenue Mohammed V, les Champs- Elysées de Rabat

Un groupe économique important a conçu un projet de rénovation et réhabilitation de la prestigieuse avenue Mohammed V de Rabat, dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Un groupe privé veut faire de l’avenue Mohammed V, les Champs- Elysées de Rabat

Le 6 février 2014 à 16h57

Modifié 6 février 2014 à 16h57

Un groupe économique important a conçu un projet de rénovation et réhabilitation de la prestigieuse avenue Mohammed V de Rabat, dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Tous les observateurs et habitants du centre ville de Rabat constatent une «souikaisation» de l’avenue centrale de la capitale. Malgré le projet de rénovation de 50 millions de DH lancé en 2003 par la municipalité qui devait changer le visage du centre historique de Rabat, les travaux en question ont malheureusement laissé la porte ouverte à nombre de nuisances.

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Les maux du centre-ville de Rabat

Dix ans après ces travaux donc, l’avenue Mohamed V n’a toujours pas retrouvé sa superbe et a été au fil des années le théâtre d’un glissement progressif vers une paupérisation du quartier.

La multiplication des vendeurs à la sauvette (ferrachas) qui étalent leur marchandise à même le sol ne contribue pas vraiment à redonner du lustre à une avenue naguère prospère. En dehors de la pollution visuelle que représente ce tableau, les commerçants sont aussi soumis à une concurrence plus que déloyale de la part de vendeurs n’acquittant ni impôts ni loyers. Les commerçants interrogés par notre rédaction n’hésitent plus à comparer le centre-ville aux souks de la vieille médina. L’inaction des pouvoirs publics est surprenante car il apparaît urgent de protéger ces commerçants.

Les manifestations récurrentes devant le parlement posent le problème de l’ordre public bafoué quotidiennement par les cortèges incessants des manifestants qui «pourrissent» la vie des commerçants mais aussi des riverains. Les bastonnades fréquentes avec les forces de l’ordre n’encouragent pas vraiment les clients à effectuer leurs achats dans les boutiques du centre ville car la circulation est régulièrement coupée. L’association des commerçants du quartier nous annonce une baisse de 40% du chiffre d’affaires à cause des incidents que génèrent ces rassemblements de protestataires.

La loi protégeant les locataires à faible revenu n’arrange pas vraiment les choses pour les propriétaires voulant rénover leurs commerces ou les habitations qui tombent en ruine. La pratique courante de céder un pas-de-porte au premier venu ne tire pas vers le haut une avenue censée être la vitrine esthétique de la ville de Rabat.

L’avenue tombe petit à petit en décrépitude car là aussi les autorités sont étrangement passives face à des habitants qui accrochent leur linge aux fenêtres ou déposent leurs ordures où bon leur semble.

Et demain ?

Les travaux d’éclairage et de stationnement qui avaient été engagés par la collectivité locale ont rapidement été effacés pour cause de manque d’entretien. Si la rénovation de la gare et l’installation du tramway a indéniablement embelli cette avenue, l’éclairage installé en grande pompe ne fonctionne plus dans les rues adjacentes et nombre d’immeubles n’ont pas vu leur façade rénovée depuis longtemps malgré une obligation municipale.

Les responsabilités sont partagées entre un ministère de l’intérieur qui peine à éradiquer des manifestations contre-productives et la mairie qui n’assure aucun entretien digne de ce nom.

Les propriétaires des habitations ou des commerces ne sont pas en reste car si certains veulent toujours contribuer à un changement positif en indemnisant les commerçants pour les remplacer par des enseignes prestigieuses plus appropriées à une telle avenue, d’autres ont jeté l’éponge.

L’exemple de l’avenue parisienne des Champs Elysées est dans toutes les têtes mais pour arriver à un tel résultat, il n’est d’autre choix que de mettre en place un partenariat privé-public.

Nous avons appris qu’un grand groupe marocain projette d’engager une véritable rénovation de la plus belle avenue du Maroc. L’ordonnancement des façades des commerces et des habitations avec une charte graphique devra dans un premier temps distinguer l’avenue du mélange des genres qui sévit actuellement. Les aménagements prévus comme des rues piétonnières devront cependant se faire avec l’accord de l’Etat et de la collectivité locale dans le cadre d’un plan d’aménagement. Selon notre source bien informée, ce chantier citoyen devrait prendre forme à partir de 2015 pour redessiner les contours du centre ville de Rabat qui en plus que besoin.

Ce groupe qui a requis l’anonymat va investir un budget conséquent dans la réhabilitation de cette avenue prestigieuse.


 

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