Bilan touristique 2013, chiffres divergents entre le ministère et la profession
9,9 millions d’entrées? 10 millions d’entrées? L’écart entre les chiffres du ministère du Tourisme et du CNT concernant le premier bilan de 2013 a un enjeu: la barre symbolique des 10 millions au Maroc.
Bilan touristique 2013, chiffres divergents entre le ministère et la profession
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Bilal Mousjid
Le 5 février 2014 à 10h41
Modifié 11 avril 2021 à 2h359,9 millions d’entrées? 10 millions d’entrées? L’écart entre les chiffres du ministère du Tourisme et du CNT concernant le premier bilan de 2013 a un enjeu: la barre symbolique des 10 millions au Maroc.
D’un côté l’on se réjouit d’un exploit, voire d’un record. De l’autre on se lamente. D’un côté, l’on annonce en grande pompe, le sourire aux lèvres, que l’on a dépassé – enfin – la barre symbolique de 10 millions de touristes. De l’autre, on la frôle à peine. Les chiffres augmentent, baissent et stagnent au gré des estimations de a Confédération nationale du tourisme (CNT), du ministère, de l’Observatoire du tourisme, voire de l’Office des changes.
Des estimations, que des estimations, rien que des estimations. Il y a dix jours, nous vous annoncions en primeur, les estimations de la CNT (Confédération nationale du tourisme): 9,9 millions d’arrivées (+ 6% par rapport à 2012), 59 milliards de DH de recettes (+ 2 %) et + 9 % de nuitées. Une prouesse au vu de la crise que traverse le secteur!
Surprise ensuite : les statistiques du ministère, rendues publiques le 31 janvier. La progression de l’activité touristique n’est plus alors de 6 %, mais de 7 %. Lahcen Haddad, ministre du Tourisme claironne ici et là que nous avons atteint plus de 10 millions de touristes, au lieu de 9,9. Les recettes? Exit les 59 milliards ! Exit le record ! Et la hausse de 2 % cède la place à une baisse de 0,5 % ! « Chiffres provisoires », peut-on lire dans le communiqué du ministère.
L’enjeu, clairement, est symbolique. Il s’agit de la barre psychologique des 10 millions d’entrées (RME compris, faut-il le rappeler).
Mais comment a-t-on pu arriver à des écarts aussi important? Car il s’agit d’une différence de plusieurs dizaines de milliers de touristes. «Qu’il s’agisse de nos statistiques ou de celles de la CNT, ce ne sont que des estimations», nous déclare une source au sein du département de Lahcen Haddad. Sur quelle base sont-elles fondées, ces estimations? «Ce sont nos statisticiens qui peuvent vous fournir plus de détails. Mais il est clair que les écarts ne doivent plus exister», nous répond notre source. «Pour ce qui est des nuitées, il faut savoir que les hôteliers trafiquent souvent les chiffres. On essaie donc les rectifier», accuse une autre source.
L’observatoire du tourisme reste quant à lui injoignable.
Du côté de la CNT, on obtient le même son de cloche. Rien d’officiel ! Entretemps, la surenchère des chiffres se poursuit. Nous avons demandé à connaître les méthodes de calculs des uns et des autres, sans succès. Peut-être découvrirons-nous demain une nouvelle vague de statistiques.