Ce vendredi matin, ce sont 38 lycées qui étaient contaminés par la vague de manifestation. Hier encore, ils étaient plusieurs centaines à manifester à Tanger. Dans la journée, Marrakech et Laâyoune ont été touchés.

Des heurts entre élèves et corps enseignant, ou avec les forces de l’ordre ont eu lieu vendredi dans plusieurs villes au Maroc. Comme en témoignent les nombreuses vidéos qui circulent sur le net, des mouvements de foules incontrôlables ont touché les villes de Tanger ou plus récemment Marrakech ou Laâyoune.

A Sidi Benour, la sortie des élèves a été soutenue par la section locale de l’association marocaine des droits humains (AMDH). Dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, un membre, parlant au nom de la section locale, justifie sa présence par la nécessité de soutenir ces jeunes, car «manifester d’une façon pacifique et civilisée est un droit» et qu’il est temps «d’ouvrir un dialogue responsable et sérieux.»

Récupération?

Cela étant, la position du bureau central de l’AMDH par rapport aux manifestations anti-Massar n’a pas encore été dévoilée. En revanche, la jeunesse de la voie démocratique (Annahj Addimoqrati), parti historiquement proche de l’AMDH, s’engage dans la lutte en faveur du retrait du programme Massar, tout en condamnant les interventions musclées dont ont été victimes certains étudiants.

La jeunesse d’Annahj appelle les jeunes manifestants à s’organiser en bloc au sein d’un syndicat d’étudiants, indépendant et démocratique, seul garant de l’unicité du combat, joignant par là même leurs voix à celles des diplômés chômeurs.

De son côté, l’Union marocaine des étudiants du Maroc UNEM a appelé le ministère à suspendre immédiatement le programme Massar, sans quoi, la multiplicité des failles techniques et le manque de formation des enseignants quant à la manipulation de l’outil informatique, auront raison des améliorations prévues. A ce propos d’ailleurs, ils rappellent l’échec du programme Génie (généralisation des technologies d’information et de communication dans l’enseignement au Maroc) qui prévoyait de former 230.000 fonctionnaire du ministère.

Dans un précédent article de Médias 24, l’uUnion des étudiants pour le changement du système éducatif a déclaré vouloir orienter la contestation des étudiants vers des revendications plus importantes.

Maintenant, la question est de savoir qui réussira à canaliser (voire à récupérer) la colère des lycéens.

Le ministère n'envisage pas de suspension

Joint par Médias, le ministère de l'Educatuon nationale annonce ce vendredi après midi qu'il n'y aura pas de suspension du projet Massar. Le ministère annonce par contre une campagne de communication et d'explication en direction des enseignants, des parents et des élèves eux mêmes. Ce qu'il aurait fallu faire il y a quelques jours. espérons qu'il n'est pas trop tard.