L’ère Samsung est en passe de s’achever : les Coréens avaient réussi en quelques années à s’imposer sur le marché de la téléphonie mobile, détrônant Nokia, LG et même Blackberry. Entre 2007 et 2011, leur chiffre d’affaires mondial est passé de 174 à 247 milliards de dollars. Au Maroc, Samsung a réussi à grappiller des parts de marché sur les deux dernières années, passant de 42% à 65% des ventes légales, notamment grâce à la gamme Galaxy qui a fait de l’ombre à l’iPhone.

Mais l’année 2013 a signé le début de la fin : Après un premier trimestre record, Samsung vient d’annoncer une baisse de ses chiffres prévisionnels pour le dernier trimestre 2013, avec un bénéfice en repli de 6,1% sur un an et de 18,3% par rapport au dernier trimestre 2012. Khalid Hmina, ex-directeur marketing chez Samsung Maroc, explique à Médias 24 que les Coréens sont au fait d’un tel bouleversement conjoncturel. « Même une stratégie marketing des plus agressives ne suffira pas à gagner la bataille ».

Pourtant, Huawei se fait encore discret sur le marché marocain. Les quelques téléphones portables de la marque chinoise disponibles sur le marché ont eu un succès certain. Et pour cause : leurs prix sont si bas qu’il devient presque impossible de les concurrencer. Actuellement, Huawei peaufine encore sa stratégie. On ne devrait pas tarder à voir déferler sur le marché des smartphones chinois d’une technologie semblable à celle d’un Samsung, pour un prix deux à trois fois moins élevé.

C’est le cas du Huawei Ascend D2, considéré comme le concurrent direct du Galaxy S4, et vendu en France à 350 euros et aux Etats-Unis à 369 dollars contre plus de 530 euros pour le produit phare de Samsung. Les comparateurs de prix en ligne donnent même le smartphone Huawei favori, et non pas seulement pour son rapport qualité/prix imbattable mais également pour ses fonctionnalités hautement technologiques.

D’ailleurs, Huawei s’est imposé au cours des dernières années sur le marché mondial des fabricants de terminaux mobiles, pour arriver actuellement à la seconde place. La marque chinoise a également enregistré une croissance impressionnante sur les dernières années, avec un chiffre d’affaires en hausse de +24,2% en 2010 et un bénéfice net de 1,9 milliards d’euros en 2012 (+33%).

Les raisons de ce succès sont variées : contrairement à son concurrent coréen, Huawei investit peu en recherche & développement, et surtout, il a su conquérir les marchés extérieurs, la Chine ne représentant qu’un tiers de son activité.

Huawei est devenu un géant de la téléphonie, qui effraie déjà : les Etats-Unis surveillent de près le développement de la marque chinoise, soupçonnée par les autorités fédérales d’être impliquée dans des affaires de cybercriminalité. En tout cas, les autres mastodontes du secteur semblent préparés à entrer, peut-être dès 2014, dans l’ère Huawei.